Chap 14: Retour en cours.

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Je me prépare pour aller en cours. Bizarrement, je me sens relativement anxieuse. Avant, je ne me souciais pas du regard des autres sur moi, mais je sais que maintenant, j'ai changé.

Gary vient me chercher, fait l'homme galant et me porte mon sac en plus du sien durant tout le trajet.

Nous marchons, silencieux, et lui aussi à l'air inquiet. Mais pourquoi ?

En arrivant au lycée, nous sommes accueillis par des regards de travers.

Ah oui! Pratiquement personne ne sait vraiment où en est notre relation entre Gary et Moi.

Pas même moi !

Nous nous séparons de quelques dizaines de centimètres, et ne nous parlons pas avant d'avoir gagné notre salle.

Les élèves rentrent au fur et à mesure, et un jeune homme prénommé Dylan lance un regard furibond à Gary, qui se penche discrètement vers moi pour m'expliquer la situation:

- J'ai fait bouffé le sol à ce mec.

Je me tourne vers lui, mais je n'ai pas le temps de lui reprocher quelque chose que déjà le professeur de SVT entre dans la salle.

Gary va rejoindre sa place initiale, et je m'assois également, avec la place de Prune, vide.

Monsieur Bordet est un vieux chnoque. Il aime faire souffrir psychologiquement ses élèves en leur faisant chauffer le cerveau par des questions de cours posées en début d'heure.

Surtout aux retardataires.

Justement, on frappe 2 brefs coups à la porte, et Prune entre, essoufflée et le visage rouge.

- Mademoiselle De Courcy ? Pensez-vous être à l'heure ?
- Non, monsieur.
- Avez-vous un billet de retard expliquant votre absence au début de mon cours ?
- Oui, monsieur.

Elle s'apprête à aller lui donner le "ticket d'entrée" mais il l'arrête d'une main:

- Votre retard est-il justifié par quelque chose de pertinent ?
- Heu...Mon réveil n'a pas fonctionné ?

Des rires étouffés fusent dans le fond de la classe et le professeur reprend:

- Vous savez ce qui vous attend, Prune. J'espère que vous avez ouvert votre cahier de cours, cette semaine. Allez vous asseoir.

Elle regagne sa place, à côté de moi, et a remplacé son visage rouge pivoine par un visage blanc, presque fantomatique.

Il y a maintenant un silence de mort dans la salle, et toute la classe semble ressentir la même peur que Prune ressent en ce moment-même...

- Mlle De Courcy...Selon Mr Fleming, la pénicilline est due à un composant précis. Lequel ? Et pourquoi ?

Prune sue à grosses gouttes.

- Je ne sais pas.
- Avez-vous au moins jeté un œil à votre cours durant ces derniers jours ?
- Non, monsieur.
- Pas la peine de continuer, je suppose ?

Elle secoue la tête.

- Je vous attribue donc un zéro.

Il y a quelques hoquets de surprise, un blanc, et le prof commence son cours.

Prune reste de marbre, ouvre son cahier et ne m'adresse pas la parole du cours.

À la sortie de cours, je vois Dylan cracher sur les chaussures de Gary.

Gary le prend par le col et le plaque contre le mur.

Je lâche un cri, et me précipite vers eux. Déjà des élèves s'attroupent autour d'eux, comme des moustiques et une lampe.

Flocons d'hiverOù les histoires vivent. Découvrez maintenant