Chap 11: Être bien entourée.

59 6 0
                                    


Je suis cloîtrée chez moi pour cause de grippe.

Nadia entre dans ma chambre et pose un plateau devant moi, garnis de biscuits et d'un chocolat chaud, que je ne quitte pas des yeux.

Quand je m'apprête à y toucher, ma belle-mère m'en y empêche et s'assoit près de moi.

- Kinney, à force de faire la folle avec ton copain Gary, te voilà bien malade pendant une semaine.
- Peu importe, je suis heureuse.
- Je sais, ma puce. Mais dès que tu es remise sur pieds, tu retournes au lycée.
- Quoi ?! Oh non !
- Oh que si ! Je souhaite que tu aies ton bac.
- Le bac, c'est l'année prochaine...je marmonne.
- Tu passes quelques épreuves cette année, Kinney. Il faut que tu bosses pour faire...je ne sais pas, moi ! Psychiatre, journaliste, professeur d'université...

Je la regarde, dubitative.

En effet, Nad' est contre le métier d'auteur. Elle dit qu'il y a "trop peu de candidats pris" et que c'est un "métier qui n'en est pas un".

- Je veux faire Écrivain.
- Je ne veux pas.
- Ah, génial !! Si maintenant je ne peux même plus choisir le métier que je veux faire...
- Mais c'est pour toi, Kinney ! Si tu veux, tu pourras écrire et éditer tes livres, mais il te faut un travail derrière, pour que tu puisses gagner ta vie.
- Nadia...Il ne vont pas me prendre avec...ce que j'ai !
- Ça ne se passe que la nuit, ils n'en sauront rien.
- Et imagine que ça arrive un jour en plein travail !!
- Qu'est-ce que tu veux que je te dise ? Je ne peux rien faire.
- Casse-toi, tu me soules.

Elle n'est pas choquée par ma réaction, elle se lève tout simplement, et sors de ma chambre en fermant la porte derrière elle.

Je retombe sur mon oreiller, excédée. Je prend un biscuit que je trempe dans le chocolat tiède et mâche sans vraiment de conviction. Je m'endors peu après m'être rassasiée mais je n'ai pas de souvenirs qui remontent, sûrement dus à la fièvre.

C'est mon portable qui me réveille.

"Appel entrant: Gary. Décrocher - Raccrocher."

"Décrocher"

- Allo ?
- Salut toi ! Fit-il d'une voix grave et sensuelle qui me fait craquer.

Je glousse et répond, mais en moins sexy avec ma gorge irritée.

- Salut...
- Oh là ! Madame est malade ?
- Oui, et figure-toi que c'est de ta faute ! Pourquoi avoir voulu m'emmener faire un tour dehors par ce froid de canard ?
- Tu aurais pu dire non, ou t'habiller plus chaud, ou me demander qu'on rentre plus vite, ou...
- Oui ça va, j'ai compris, c'est de ma faute.

J'entend son petit rire en bruit de fond. Puis, il relance un vieux débat qui date d'il y a quelques jours.

- Alors, que veux-tu pour ton anniversaire ET Noël ?
- Les deux ?
- Bien sur !
- Je ne sais pas, Gary. Je t'aurais dit, mon plus beau cadeau ça aurait été...

Je repense à Papa et Maman réunis près du feu, au Canada dans notre ancienne maison.

- Ça aurait été de remonter le temps, je lui confie, les larmes aux yeux.

Il ne demande pas pourquoi. Il se tait au bon moment.

- Je ne pense malheureusement pas trouvé ça, malgré les nombreuses boutiques.
- T'inquiète, je disais ça pour "rigoler"...
- Oui oui...Bon alors tu me redis ça vite ? Il te reste presque un mois. Il faut que je file ! Passe-moi un coup de fil dès que tu sais, je répondrai toujours pour toi.
- Ce que t'es gentil ! Et tu vas...

Il a déjà raccroché.

- Où..?.

Je soupire et pense longtemps. Très longtemps, jusqu'à ce que je me rendorme vraiment.

Flocons d'hiverOù les histoires vivent. Découvrez maintenant