Chap 19: Mauvaise nouvelle.

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La scène se répète encore une fois.

Je me retrouve dans une chambre blanche et stérile. L'hôpital.

Je suis branchée de partout, avec des bip incessants venant des machines à côté de moi.

Pas de Nadia ni de Gary à mes côtés. Juste mon ordinateur portable et les notes de mon livre.

Le premier visiteur à entrer dans ma chambre n'est autre qu'un infirmier, venant vérifier mes branchements.

Il ne parut pas au début se rendre compte de mon éveil.

- Vous êtes réveillée ? Me demande-t'il, hésitant.

Je hoche la tête, incapable de sortir un mot de ma bouche, tellement ma gorge est sèche.

Je mime quelqu'un qui boit pour qu'il m'apporte en urgence un verre d'eau.

Il s'exécute.

Après avoir bu goulûment, je pose une question:

- Qu'est-ce que je fais encore ici ?
- Crise d'hypermnésie.
- Juste pour ça ?

Il triture le stylo qu'il a à la main.

- Ce n'est pas rien, vous savez. Votre tutrice vous a retrouvé dans votre salle de bain, près des toilettes, en pleine crise de convulsions.
- De l'épilepsie ?! J'ai fais une crise d'épilepsie ?!

Il hoche la tête.

- Ah. Je ne me rappelle pas avoir cela après mes crises d'hypermnésie.
- Peut-être devriez-vous demander à votre psychologue, il est en salle d'attente avec un autre garçon.

Monsieur Pilat ?! Et Gary ?!!

- Demandez d'abord à mon psy de venir, s'il-vous-plaît.

C'est effectivement monsieur Pilat qui entre dans ma chambre, une petite boîte et un dossier dans les bras.

Il me donne la boîte qui regorge de chocolats de toutes sortes et on en revient à ma "maladie".

- Je pense, Kinney, que vous avez atteint un stade supérieur en Hypermnésie, annonce-t'il, l'air anxieux. Au début, ce n'était pas trop grave. Maintenant, je pense qu'un suivi psychologique serait préférable pour atténuer tout cela.

Stade supérieur ? Suivi psychologique ? Atténuer tout cela ? Je ne suis pas folle, non plus !

- Hopopop ! M'exclamai-je. C'est hors de question que j'intègre un groupe de soutien psychologique avec des malades obnubilés par la drogue, des pyromanes, des dépressifs, des pleurnichards qui ont perdu quelqu'un ou encore des pauvres types qui ne sont plus tout seul dans leur tête !!

J'hurle presque, tellement je me sens incomprise.

Le psychologue, très calme, me répond:

- Qui a parlé de ça ? Je sais que tu es incapable de parler de tes problèmes devant les autres. Je pensais juste à un suivi tous les deux pour minimiser les apparitions de souvenirs trop brutaux. Tu comprends ?

- Ouais, mais c'est impossible.
- Pourquoi ?
- Parce que j'agis en fonction de mes émotions, et mes souvenirs remontent quand j'ai des chocs...

Monsieur Pilat, intéressé, me prie de continuer.

- J'ai eu des problèmes avec Gary, ces temps-ci. Un rien peut me briser en mille morceaux tellement je suis faible.

Qui aurait cru un jour que je puisse dire un truc pareil ?! Ce qu'il me faudrait, ce serait surtout un suivi pour une cure de conneries. Mais ce que je dis reflète du vrai, parce que oui, je me sens faible, seule et abandonnée de tous. Pauvre petite fille que je suis. On pourrait presque me plaindre. Sauf qu'on ne plaint pas les garces sans cœur.

Flocons d'hiverOù les histoires vivent. Découvrez maintenant