Chap 27: Toujours fidèle.

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À l'aise, je me tourne tranquillement dans mon lit, jusqu'à à bousculer quelque chose.

Ou plutôt quelqu'un.

Je me réveille, les mains enroulées autour du torse de Gary, tout aussi endormi que moi.

- Hein ..?

Je retire brusquement mes mains, et reprend petit à petit mes esprits pour savoir ce que je fais.

Bon, je suis toujours à l'hôpital, bien évidemment. Mais Gary...ah oui ! Il était resté avec moi toute ma journée d'anniversaire et avait proposé de rester même si je m'endormais.

Étonnant qu'aucune infirmière n'aie rien dit ou ne l'aie pas dégagé de ma chambre !

Gary bouge un peu, difficilement, dans la petite parcelle de mon lit que je lui avait laissé.

Puis, il ouvre les yeux, me regarde, un sourire aux lèvres.

- Salut, Kinney.
- Salut. Bien dormi ?
- Personnellement, j'ai connu mieux ! Je ne savais pas que les nanas monopolisaient autant un espace !

Je ris, un sourire espiègle sur les lèvres.

- C'est la première règle à savoir, chez nous les filles !
- Je vais retenir alors. Répond-t-il, le plus sérieux du monde.

C'est rare de le voir comme ça. Je m'empourpre légèrement, me demandant quelles idées a-t-il en tête.

Je me lève, tirant sur mon pyjama pour le défroisser et rentre dans la mini salle de bain.

J'éternue deux fois, grelotante et me regarde dans la glace.

Je passe une main sur mon crâne et m'arrête tout de suite, pour mieux me regarder dans le miroir.

Je rêve, ou...?

Un fin duvet blond s'était reformé sur ma tête.

Je met une main sur ma bouche.

Qu'est-ce que cela veut dire ? Je suis en train de guérir ?

Je sors en furie, faisant sursauter Gary qui se frottait les yeux et sors de ma chambre.

Je m'arrête au comptoir des infirmières, qui me regardent des pieds à la tête, et leur montre mon crâne.

- Suis-je en train de guérir ?

Je tousse une fois.

Les infirmières se regardent, perplexes.

Je tousse une deuxième fois, m'irritant la gorge.

- Nous allons chercher le cancérologue chargé de ton suivi. Ne bouge pas.

J'acquiesce en toussant une troisième fois. Je frémis à cause de la douleur qui me serre les poumons.

Gary sort de la chambre, me regardant, interrogateur.

- J..

Un marteau-piqueur vient d'entrer dans mon cerveau, ravageant ce qu'il restait de la paix que j'avais eu avec le cancer.

Mon pauvre cerveau broyé me couche par terre, m'arrachant un cri de supplice, de douleur.

- Oh, merde Kinney !

Il m'aide à m'asseoir, mais je refuse, me prenant la tête entre les mains, des larmes ne cessant de couler malgré mon corps meurtri.

- Poussez-vous, entendis-je.

Gary semble s'écarter, à contre cœur, puis on me hisse avec brutalité sur quelque chose de froid et de mou.

Tout mou. Tel est ce que je suis à ce moment-même.

Flocons d'hiverOù les histoires vivent. Découvrez maintenant