Chap 1: Douloureux secrets.

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Je m'appelle Kinney. Cela fait dix ans maintenant que je vis avec ma belle-mère en France depuis que mon père a disparu. Ma mère est restée au Canada après une violente dispute entre ces derniers. Depuis, elle n'a plus donné de signe de vie et a refusé de me prendre en charge.

C'est triste, n'est-ce pas ? On pourrait presque me plaindre. À un détail prêt.

Je suis une méchante fille. Une garce dans le langage d'aujourd'hui. Je ne suis aimée par personne, et c'est réciproque. Nadia, ma belle-mère, est une femme courageuse. Je ne montre néanmoins aucun respect pour elle et j'assume ce que je suis. Comme par exemple exprimer mes lois: ne pas m'envoyer dans un lycée.

- Tu iras QUAND-MÊME au lycée auquel je t'ai inscrite ! Tu as les compétences d'y entrer, je t'ai élevée pendant une dizaine d'années pour que tu sois la meilleure et que tu puisses entrer dans le meilleur lycée du pays.
- Qu'est-ce que j'en ai à faire ?! T'es pas ma mère, à ce que je sache. Tu vas pas prendre les décisions pour moi.
- Que ce soit clair, jeune fille. Je suis ta tutrice et tant que tu n'as pas 18 ans, je prend les décisions pour toi.
- C'est ça. Tu m'exaspères.

Je monte dans ma chambre.
Nadia est quelqu'un de coriace, malheureusement. Elle est avocate.

Je saute sur mon lit qui aurait pu accueillir dix personnes et je regarde le plafond. C'est si bon d'être ici. Je me sens bien. Je suis pourrie gâtée. Je suis une vraie garce. Tout ce que les filles qualifient d'ennemie pure.

Je souris à cette pensée. Oui. Ça me plaît d'être l'ennemie de tout le monde.

Je relève la tête et inspecte ma grande chambre.

C'est une pièce gigantesque où le parquet en pin est recouvert de tapis. Mon lit est calé au fond de la pièce, au milieu, ce qui me permet d'avoir une vue d'ensemble de mon antre.

À gauche il y a trois portes. Celle par où on entre, une autre qui mène à mon dressing et la Dernière pour la salle de bain. Plus loin il y a une grande coiffeuse ainsi qu'une armoire à bijoux et une commode où trône tous mes trophées. Plus loin, il y a ma chaîne hi-fi et dans l'angle un home cinéma ainsi que quelques poufs. À ma droite se trouve les fenêtres et dans l'angle ma bibliothèque.

Et tout au milieu, ce monstre qui domine la pièce,

Mon piano à queue blanc.

C'est à lui que je tiens le plus. Lui seul me comprend. Me soulage. Me réconforte.

Je me laisse retomber en poussant un soupir d'aise. C'est si bon !

J'allais fermer les yeux mais je me ravise tout de suite.

Non. Il ne faut pas que je m'endorme. Même perdre pied une seconde me fais revivre des cauchemars atroces.

Mais je suis tellement fatiguée ! Mes paupières sont lourdes et voilà que je ferme les yeux.

- Maman, papa ! Je peux ouvrir mes cadeaux ? S'il vous plaît s'il vous plaît s'il vous plaît !
- D'accord, ma puce.
- Youpi !

Je me rus vers le sapin qui trône dans le coin du salon sous le regard de marbre de mes parents.

On est le soir de Noël, et chez les Thompsons, bons Canadiens que nous sommes, c'est une tradition d'ouvrir ses cadeaux ce soir là.

Je déchire le paquet et y découvre un magnifique ours blanc en peluche. Il est trop mignon !!!

- Waouh ! Merci maman ! Merci papa ! Je l'adore !!

Je fais un câlin à mes parents et sers le doudou contre mon cœur. Il est froid mais pour moi je le trouve brûlant.

Flocons d'hiverOù les histoires vivent. Découvrez maintenant