Chap 16: Petit coeur mouillé.

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Je rentre chez moi en montant le pin en face de ma chambre, mes chaussures réparées à la main. Les larmes brouillent ma vue, mais ne m'empêchent pas d'avancer, j'ai bien trop de fierté pour tomber à cause de cela. Ça reviendrait à se blesser à cause de Gary.

À peine ai-je refermé la fenêtre que ma belle-mère entre, toute paniquée.

- Mais où étais-tu ?!
- Ben, dans le dressing pourquoi ?

Elle montre mes chaussures à la main.

- Et ça c'est quoi ?
- Je regardais à la lumière mes bottes, je croyais que je les avais taché.
- Ah.

Elle opine lentement de la tête, et s'en va, comme si rien ne s'était passé.

On peut dire que j'ai eu chaud. Mais pourquoi n'a t-elle rien dit sur le fait que je suis juste trempée de larmes ?

Je secoue la tête et saute sur mon lit en sanglotant.

Pourquoi faut-il toujours que je fasse TOUT de travers ? La seule fois où je n'ai jamais été aussi triste était quand nous avions abandonnés maman, papa et moi.

Je me demande une nouvelle fois si je suis capable d'aimer ou cette option n'est pas compatible avec moi... Suis-je trop bête pour que mon cœur perde les pédales quand je rencontre les yeux de Gary ? Pourtant, c'est toujours ce que les romans disent. Moi, je n'ai jamais ressenti cela avec quelqu'un. En même temps, je ne cherchais qu'à flirter avec les autres mecs. Avec Gary, c'est différent. J'essaye de faire bien, mais à chaque fois, tout m'échappe.

J'essaye d'aimer, mais je ne sais pas comment m'y prendre.

" - Allons, Kinney, ce n'est pas difficile d'aimer Nadia ! C'est la femme la plus gentille que je connaisse.
- Papa, on ne peut pas aimer sur commande ! Et puis je veux ma vraie maman.

Papa me regarde d'un air triste et résignée. Dans la cuisine, Nadia me fixe tout en faisant à manger. Elle a l'air triste, elle aussi.

- Kinney...chuchote mon père.
- Patrick, laisse-là. Elle a raison: tu ne peux pas la forcer à aimer.

Je baisse les yeux. Elle n'a pas l'air méchante, cette Nadia. C'est juste que c'est pas ma Maman.

- Allez, monte, m'incite Papa.

J'obéis, à regret.

Papa a l'air heureux avec cette femme. Peut-être dois-je faire un petit effort pour aimer ma future belle-maman ?

Moi aussi je veux avoir quelqu'un sur qui compter !

Mais Papa est occupé avec Nadia, Maman n'est plus là, et mes amis non plus.

Je n'ai personne à qui raconter mes secrets, personne contre qui me pelotonner quand j'ai froid ou peur.

Personne pour me dire qu'il m'aime.

Je voudrais tellement être le personnage principal comme dans les livres, où l'héroïne est le centre du monde !

On ne peut pas avoir tout sur commande. Surtout l'amour."

Je me réveille en hurlant et pleurant à la fois. Nadia est à côté de moi, le front lui aussi trempé de sueur.

- Du calme, Kinney. Tout va bien. C'est fini.

Je la sers contre moi, tentant de calmer mon petit cœur maltraité.

- Je suis désolée, Nadia..je souffle.
- Mais de quoi, ma chérie ?
- De ne pas t'avoir aimé au début, d'avoir dit des paroles blessantes. Je ne me rendais pas compte à quel point tu étais la seule personne sur qui je peux compter, maintenant.
- Oh, Kinney...Alors c'est donc de ça dont tu t'es souvenu...Pourquoi tu ne me dis jamais rien sur tes souvenirs ?
- Parce que le fait de les revivre est déjà bien assez dur. Les raconter, c'est pire.
- Je...comprend. Non, je ne peux pas vraiment comprendre, mais je crois que j'ai compris à ma manière.

Flocons d'hiverOù les histoires vivent. Découvrez maintenant