✿1✿ : Narcotisme.

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L'école. Je n'aimais pas ça. J'ai su dès mon entrée au collège que ce n'était pas pour moi. Les cours sont tout aussi ennuyants et soporifiques que les personnes qui les enseignent. Je ne sociabilise avec personne non plus. Suis-je si différent d'eux pour que je ne puisse pas être dans un groupe ? Pour les travaux en binômes, c'est la même chose : je finis par faire le boulot seul. Si mon existence est voué à finir seul, ça m'irait si ma famille me montrait un minimum de soutien. Mes parents ? Je pourrais disparaître pendant plusieurs jours et revenir comme une fleur, ils me demanderaient encore si j'ai eu de bonnes notes à l'école ou si je me suis enfin trouvé une copine.

Arrivé au lycée, ma solitude s'est encore faite plus ressentir. Mais à la fois, je voulais être seul. Être dans mon coin. Quand je ne me sentais pas bien, je dessinais. Beaucoup. Surtout des visages, des autoportraits ou au contraire, du totalement abstrait. J'ai du user une dizaine de carnets de dessin. Je les garde précieusement dans une boîte cachée sous mon lit. Ma mère n'entre jamais dans ma chambre sans autorisation. Enfin, ça, c'est ce qu'elle me dit.
Je déteste par-dessus tout que l'on fouille dans mes affaires.

Je n'ai pas grand-chose à cacher.

Mon père est plutôt du genre invasif. Comme il sait que j'intériorise beaucoup mes émotions et ma colère, il veille à ce que je ne fasse pas de conneries. Avant que je n'enfile des pulls, il vérifie si je ne me suis pas scarifié ou tout simplement dessiné sur les bras. Mais tel que je le disais avant, si je ne donne pas de signes de vie, il s'en fout royalement : ce qui est très contradictoire.

Alors quand je lui ai dit que j'allais à ma première soirée, il n'a d'abord pas réagi. Ma mère a lâché son plat de pâtes sans beurre et un peu trop cuite. À croire que si l'apocalypse était annoncée, mes parents hausseraient juste les épaules et materaient une série policière, pop-corn à la main et discutant des élections municipales.
Plus sérieusement, ma mère a halluciné puis mon père a daigné lever les yeux de son téléphone avant de dire:

Tu es trop jeune, tu n'iras pas.

Pour une fois que j'aurais pu être avec des gens, mon père y voit rouge. Les fêtes du lycée sont d'un autre niveau que celles du collège. Il n'y a plus des gens timides au milieu d'une piste de danse, ni de gâteaux décorés à coups de douilles et de fourchettes, ni papa et maman pour surveiller, ni plein de choses trop niaises. Le lycée, c'est une autre histoire : alcool, danse, musique, monde, cigarettes...
Des trucs que tout le monde trouve cool. Et si un de ces ingrédients manquent à la recette, c'est tout de suite "pourri" et "nul à chier".

Je n'ai pas tenté de convaincre mon père. De toute façon, la fête n'était que le weekend, et nous n'étions que mardi. J'avais largement le temps de faire le mur.

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les updates sur cette fictions se feront le mercredi, et le vendredi !
à part si vous voulez d'autres jours de la semaine qui vous arrange,
dites-le moi en commentaires :D

ps : je vais double update exceptionnellement!

𝐦𝐞𝐧𝐭𝐡𝐞 ₍ᐢ ̥ ̮ ̥ᐢ₎ ᵇⁱⁿˢᵘⁿᵍOù les histoires vivent. Découvrez maintenant