𝐦𝐞𝐧𝐭𝐡𝐞 ₍ᐢ ̥ ̮ ̥ᐢ₎ ᵇⁱⁿˢᵘⁿᵍ

✿10✿ : Dépendance...?

La Menthe, elle fait vraiment planer. Quand je ne me sens pas bien, je tire une cigarette entière. En une semaine, j'en suis à la moitié du paquet. Mes parents n'en savent rien. Je cache bien le paquet dans ma trousse de cours ni vu ni connu. Le froid ne m'incommode plus à présent. Il est toujours là, mais c'est si agréable. Plus rien sur Terre ne me retient de faire enfin un peu ce que je veux. Bien sûr, j'essaie de ne plus rater de cours. J'ai sympathisé avec Seungmin et son ami Lino. Parfois le midi, je mange avec Changbin mais je ne lui parle en aucun cas de la Menthe. Le connaissant, il me ferait un sermon et tout le tralala. Mais c'est ce qui me rend le plus vivant en ce moment, même si je sais que cette dépendance est très mauvaise. 

Aujourd'hui, il ne me reste plus que trois cigarettes. Je viens de finir la quatrième mais ce n'est plus comme avant. J'ai besoin de plus et l'euphorie est vite retombée. Mes mains sont agitées par des frissons. Je rallume une autre cigarette. 
Je plane un peu. Mais je redescends vite sur Terre et jette ma cigarette par la fenêtre, range le briquet dans ma poche et cache le paquet sous mon oreiller. Je saisis un cahier et fais semblant de réviser. 
Mon père entre dans ma chambre, tablier autour de la taille et une spatule en bois dans la main droite. Il est mal rasé et ses cheveux ne sont même pas coiffés. 

— Tu voudras manger quoi ce soir ? Ta mère ne sera pas là, réunion au bureau et dîner au resto'. 

— Y'a quoi dans le frigo ? 

Je referme mon cahier et me lève, trop rapidement, car je ressens un vertige. Mon père répond : 

— Il reste des pâtes. Sinon, je peux faire des légumes ou des burgers. 

— Les pâtes, s'il te plaît. 

Mon père me fait un pouce en l'air et part. Je sursaute. Il est revenu sur ses pas. 

— Tu n'aurais pas vu mon billet de 10 000 Wons ? Ta mère semble éviter le sujet. 

— Je n'en ai pas la moindre idée d'où il se trouve. 

J'ai dit cette phrase accompagné d'un faux sourire. Mon père n'a pas l'air très convaincu mais il ne pose pas plus de questions et part pour de bon.
Pour ma part, je me rassois sur mon lit, la main sur mon front et respirant doucement. Mon mal-être recommence et sous le coup de la panique, j'ai jeté une cigarette par la fenêtre. 
Bravo pour l'environnement Jisung. 

Je tends l'oreille. Mon père doit sûrement se battre avec des casseroles dans le placard. J'en profite pour fumer l'avant-dernière cigarette rapidement, sans prendre de plaisir à la consumer.

***

à partir de la semaine prochaine, ça sera une seule update (le mercredi et vendredi!)