𝐦𝐞𝐧𝐭𝐡𝐞 ₍ᐢ ̥ ̮ ̥ᐢ₎ ᵇⁱⁿˢᵘⁿᵍ

✿20✿ : ????

Après cette journée épouvantable, je suis rentré chez moi. Je n'ai pas oublié de déchirer ma copie de contrôle et de la jeter dans une poubelle du lycée. J'ai refermé la porte d'entrée et je suis tombé nez à nez avec mon père. Enfin, pas exactement, puisqu'il était assis sur le canapé du salon. Je ne prends pas la peine d'enlever mes chaussures sur le paillasson. 

— Jisung ? Que t'arrive-t-il ? 

Je rêve ou quoi ? Mon père qui s'inquiète ? C'est vraiment le monde à l'envers. Ma mère pèle des pommes de terre dans la cuisine et ne dit rien. Bref. 

— Rien. Juste énervé. 

— Pourquoi ? 

Non, il doit être malade, je n'y crois pas. 

— Rien je te dis. D'ailleurs, je vais dormir chez un ami pendant plusieurs jours, si ce n'est plus. 

Si l'expression par écrit "????" pouvait exister, c'est exactement la tête de mon père. En fait, je pense que c'est le mot ami qui doit rester en travers de sa gorge. Il doit se demander comment son fils censé être asocial a pu se faire un ami. De là à même lui faire confiance pour dormir chez lui pas mal de temps. 

— Si ce n'est plus ? 

Ma mère a lâché son économe. Je soupire. 

— Ben oui. On ne se parle jamais vous et moi, et au moins chez mon ami, je pourrais faire des trucs. 

— Et... il habite où ? demande mon père. 

— T'occupes. Il a juste un appartement pas loin d'ici. (Je pars en direction de ma chambre.) Je veux avoir un minimum d'indépendance et ramener de bonnes notes du lycée.

Cette phrase sonne terriblement faux dans ma bouche. Surtout après la note en maths. 
Je lâche mes parents du regard et entre dans ma chambre, cherchant des affaires à fourrer dans un sac de voyage pas trop lourd. J'envoie un message à Hyunjin pour lui raconter vite fait ce qu'il vient de se passer et que j'arrive bientôt. La réponse à mon message n'a pas tardé à arriver. Hyunjin avait accepté. J'ai posé mon téléphone sur le lit pour finir mon sac, tout sourire. Je l'ai bouclé et glissé les lanières sur mon épaule droite. Je n'oublie pas mon téléphone qui se faufile dans ma poche arrière de jean. J'étais fin prêt.