𝐦𝐞𝐧𝐭𝐡𝐞 ₍ᐢ ̥ ̮ ̥ᐢ₎ ᵇⁱⁿˢᵘⁿᵍ

✿34✿ : Craquement.

Après le cours d'Arts Plastiques de l'après-midi, juste avant d'aller en littérature coréenne, je me suis posé derrière le lycée dans un coin de mur pour fumer. J'ai sorti le paquet de mon sac, tiré une cigarette et trouvé mon briquet. Il ne restait plus beaucoup de gaz liquide d'ailleurs. Peut-être que Hyunjin possédait d'autres briquets à me donner ou prêter. Je grattai la molette à plusieurs reprises pour faire apparaître une flamme bleue. Une fois ma cigarette allumée et coincée entre les deux doigts de ma main gauche, j'ai approché le tube de mes lèvres quand des pas crissant sur le goudron m'ont fait sursauter. 

— Jisung ? 

Vêtements noirs. Et merde. 

Je lève les yeux vers Changbin. Il n'avait pas l'air surpris. Plutôt dans une colère silencieuse. 

— J'ai bien fait de te suivre tiens donc. Tu comptes sécher la litté' ? Et c'est quoi ça ? Je croyais que t'aimais pas fumer. 

Je le regarde juste avec de grands yeux ébahis. Je n'arrive même pas à esquisser une seule phrase. Mon cœur a loupé un battement. S'il fallait que quelqu'un découvre que je fumais, c'était bien la dernière personne sur qui ça devait tomber. Les yeux de Changbin changent de cible et je les suis du regard. Je réalise que j'ai laissé mon paquet par terre, bien à sa vue. 

— Jisung. 

— Quoi ? 

— Alors déjà, ne me parle sur ce ton et de deux, ça date de quand ? 

— Mais ça te regarde pas ? 

Changbin croise les bras et je souffle en levant les yeux au ciel. 

— Sinon Changbin, lâche ma manche un peu. Je fais ce que je veux de moi aux dernières nouvelles ! 

Je n'aime pas du tout l'onde d'agressivité qui déteint dans ma voix. C'est seulement le stress et ma colère qui répondent à ma place. 

— Pardon ?

— T'as très bien entendu.

Je me suis levé pour lui faire face correctement. 

— Mais tu t'entends parler là Jisung ? T'es dans le même état qu'à la soirée ! Je m'inquiète juste parce que tu prends des merdes ! 

Je vois rouge quand il s'est approché de trop près et a voulu m'enlever la cigarette des mains. 

— Mais PUTAIN laisse-moi ! 

Je l'ai repoussé violemment par l'épaule. Des larmes de colère ont piqué mes yeux. Je me suis rassis après avoir jeté ma clope sur le sol, éclatant en sanglots. C'est une explosion d'émotions à l'intérieur de moi et je ne maîtrise rien, alors je chiale. 
Je veux disparaître au fond d'un trou. Maintenant, tout de suite. 

Des petits bras m'enveloppent soudainement. Ils vont presque m'étouffer mais je ne les repousse pas. Des chuchotements parviennent à mes oreilles, désolés et francs. Je continue de pleurer mais Changbin ne me lâche pas. En fait, il ne me lâcherait pour rien au monde. Je le sens, c'est tout.
Son câlin me rassure et ne veut pas m'abandonner. Comment est-ce que Changbin arrive encore à supporter mes sautes d'humeur...? 
Je ne le mérite pas en tant qu'ami, tout compte fait. 

***

anecdote 7 : oui j'ai failli pleurer en écrivant mais j'ai ri à la place