Une vie à reconstruire - Tome 1 | Is It Love ? Matt

Épilogue

Je suis là, depuis ce qu'il me semble... en fait je n'en savais trop rien.. ! Les secondes étaient des minutes, les minutes étaient devenu des heures.. j'avais perdu toute notion de temps. Ce lieu.. cette odeur.. cette atmosphère.. les souvenirs... Moi et mes combats mal terminés, la mort de mes parents, mon accident, les nombreux "dérapages" de mon frère, ma grand-mère.. Tout se mélangeait dans ma tête et menaçait de me submerger complètement à la seule penser que cette fois.. toutes les personnes auxquels je tenais se trouvais ici même, blessée.. à l'hôpital.

Mon fils, Daryl, Colin.. et..

Je fixais alors mes mains, totalement désorientée. Je les avais lavés mais je pouvais encore voir le sang s'écouler entre mes doigts.. le sang de Mia. Il y avait eu tellement de sang.

Tellement.

Quand on m'a écarté d'elle, les secours ont eu beaucoup de mal à la garder en vie. Elle faisait arrêt cardiaque sur arrêt cardiaque. Ils avaient eu aussi beaucoup de mal à la.. déloger.. de cette maudite barre de fer. Ça avait été atroce.

Mes mains commençaient à trembler nerveusement. Je passais une main lasse sur mon visage. Sentant par la même occasion mon pansement qui couvrait mes points de suture qu'ils m'avaient fait.

Tu es blessé..

Je pouvais encore entendre sa voix frêle.. Je pouvais encore voir son visage pâle et son regard à chaque fois que je fermais les yeux. Comme si l'image de Mia à l'agonie était gravé sur ma rétine, comme une punition. La culpabilité et la fureur me rongeaient intérieurement, se mélangeant en un cocktail éclatant dans mes veines. Je poussais un soupire tout en me frottant les yeux. Je plongeais ma tête entre mes mains, clairement à bout. Je tentais de faire le vide dans mon esprit, tous mes souvenirs tourbillonnaient, m'en donnant presque la nausée.

Je pouvais voir ma vie défiler comme un film.. Je pouvais me revoir enfant, un peu plus âgée que mon fils, devant ma grand-mère qui nous annonçait à Daryl et moi, la mort de nos parents.

Je pouvais me revoir à attendre des heures, plusieurs fois de suite dans des salles d'attente, mort de peur après mon frère pour savoir s'il était toujours en vie.

Je pouvais me revoir allonger sur ce même brancard qui était devant moi, salement amochée après un combat qui avait mal tourné.

Mais cette fois je pouvais voir que ce n'était pas moi, mais mon fils. Je relevais le regard vers lui. Allonger sur ce lit médicaliser trop grand pour un si petit corps. Il était profondément endormi. Les médecins qui l'avaient auscultés, il y a quelques heures. Disent qu'il avait vécu un traumatisme. Il avait été craintif à l'approche des médecins mais c'était quand même laisser faire, à bout de forces.

L'examen avait révélé qu'il était déshydraté et affamé. Signe donc qu'il n'avait rien manger, ni bu depuis qu'il avait été kidnapper. Des marques de liens sur les poignets montrent qu'il s'était débattu à s'en scier les poignets pour essayer de se libérer. Et pour finir, des hématomes sur les flancs, les hanches ainsi que sur le dos, montrent qu'il avait été battu.

Des bandages recouvraient maintenant ces poignets meurtris et son bras était branché sous perfusion pour qu'il reprenne vite des forces.

L'image qui commençait à se former dans ma tête ; imaginant mon fils totalement effrayer, retenu par les poignets, pleurant et criant à l'aide, rouer de coups par des brutes sur son petit corps sans défense... m'étais insoutenable. Au bord de la crise de nerfs, je me relevais de ma chaise ou j'étais installé et crispais mes mains dans mes cheveux. J'avais envie de crier mon impuissance. Je faisais les cent pas dans cette chambre, bien incapable de rester immobile une seconde de plus pour tenter en vain de me calmer.