Chapitre 14 : Nouvelle amitié

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Jacob avait suivi le conseil de la psychologue et s'était remis au dessin. Quand il reprit son crayon à croquis préféré, il trouva cela presqu'étrange, car il réalisa d'un seul coup à quel point cela lui avait manqué. Il s'amusa à regarder quelques-uns de ses dessins classiques, comme des paysages des Philippines, des portraits de ses amis et quelques brouillons inachevés de créatures fantastiques. Il prit une page blanche de son cahier à croquis et se mit à dessiner sans trop réfléchir. Peu à peu, les traits de la jeune fille qu'il avait fixé pendant de longues secondes étaient apparus sur la feuille. Il ne l'avait pas oublié, mais il avait l'impression que les deux vivaient beaucoup de choses chacun de leur côté qu'ils ne portaient plus vraiment attention aux gens qui les entouraient. Le dessin calmait Jacob et lui procurait un sentiment d'être doué en un domaine. Sans le savoir, il avait atteint les objectifs qu'Annie avait mis en place pour lui. Il était donc sur la bonne voie, puisqu'il s'ouvrait à nouveau à ses passions et se donnait le droit d'être heureux.

Lors de sa rencontre avec Annie, il lui en parla et avait même un petit sourire quand il pensait à son cahier à dessins. Mme Picard voyait tout de suite le progrès que Jacob avait fait au fil de leurs consultations. Ils parlèrent cette fois-ci des développements avec les parents de Jacob. Celui-ci commençait à aller mieux, mais si les problèmes entre lui et ses parents ne se réglaient pas, Annie était persuadée qu'il rechuterait et tomberait dans un état dépressif pour une période non déterminée. Elle l'encouragea donc à entamer une discussion sérieuse sur le sujet où il pourrait leur expliquer que la faute de sa tentative de suicide n'était pas à un seul d'entre eux, qu'ils devaient cesser de rejeter la faute sur l'autre. Il devait leur expliquer qu'il ne se sentait pas bien face au futur qu'ils avaient décidé pour lui et sans lui. Ils devaient l'écouter et prendre en compte son avis puisqu'il s'agissait de sa vie, son futur, sa carrière et non de la leur.

Quand il sortit du bureau de la psychologue, il regardait par terre, puisqu'il ne voulait pas que les gens le reconnaissent. Il ne s'affichait pas en tant que fier patient de la psychologue, en fait personne n'était au courant. Comme il marchait assez rapidement et ne regardait pas où il allait, il y avait d'assez bonnes chances qu'il heurte quelqu'un et c'est ce qui se passa. En fait, il n'avait pas foncé dans n'importe qui, il avait foncé dans la fille de son autobus. Ils se saluèrent et eurent une première vraie conversation. Il apprit qu'elle s'appelait Rose et qu'elle aussi voyait Mme Picard. Ils parlèrent de leurs problèmes respectifs, donc Jacob parla de son déménagement, de son mal du pays et de la pression parentale qui l'avait plongé dans une dépression. Il l'écouta ensuite parler de son trouble d'anxiété qui l'empêchait de bien performer comme sous l'effet de la pression, son cerveau oubliait tout ce qu'elle avait mis des heures à étudier. Ils partagèrent ensuite leurs premières impressions face à Annie. Ils avaient eu la même première impression, c'était quelqu'un de calme de posé, qui était évidemment à l'écoute et qui savait les mettre à l'aise lorsqu'arrivait le moment des confidences.

Ils marchèrent ensemble en discutant de tout et de rien jusqu'à ce que la cloche sonne annonçant la reprise des cours suite au diner. Ils n'avaient qu'échanger sans prendre la peine de manger. Une profonde amitié était en train de se tisser entre les deux adolescents. Dans l'autobus, Rose rejoint même Jacob dans son banc pour continuer leur discussion. C'était le commencement d'une belle nouvelle amitié entre deux jeunes qui se sentaient seuls.


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