Chapitre 17 : Mauvaise nouvelle

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Maïka était chez elle, étalée sur le sofa, regardant la télévision. Le téléphone sonna et comme d'habitude, ce fut sa mère qui répondit. Après une minute ou deux, elle l'entendit éclater en sanglot et échapper le combiné. Son père avait rejoint sa mère et ils pleuraient les deux ensembles. Quand Maïka s'approcha de la pièce où ils se trouvaient, ils hésitèrent à lui en parler de peur de sa réaction. Après quelques minutes de questionnement, ils décidèrent de lui dire. Sa grand-mère maternelle venait de se faire diagnostiquer un cancer généralisé, les traitements étaient presqu'inutiles à ce stade. La nouvelle eut sur Maïka l'effet d'une bombe. Elle tomba à genoux et se mit à pleurer. Elle était inconsolable. Sa grand-mère maternelle était celle avec qui elle avait le plus d'affinité et qu'elles avaient passé le plus de temps ensemble à cuisiner des plats de son pays natal, Haïti. Elle resta par terre à pleurer toutes les larmes de son corps pendant un long moment.

Lorsqu'elle finit d'encaisser le choc, tous ses symptômes d'épisode maniaque avaient disparus. Ils avaient été remplacés par une humeur morose et une baisse d'énergie. Maïka n'était que la pâle ombre d'elle-même. Son enthousiasme débordant avait laissé place à une perte d'intérêt dans ses activités préférées. Habituellement, pour se réconforter, elle réécoutait le film qu'elle adorait le plus, mais en ce moment de deuil, de tristesse et de désespoir, elle ne voulait rien savoir. Les journées passèrent et elle se désintéressa de ses quelques amies et même de la vie en générale.

Lorsqu'Annie la rencontra, elle put la diagnostiquer atteinte du trouble bipolaire, puisqu'elle était vraiment dans un épisode dépressif sévère. Pendant la rencontre, Annie vit bien qu'elle avait perdu l'attention de Maïka, car elle regardait un peu partout et balayait de la main le vide. Mme Picard l'interrogea et elle répondit que c'était des petites fées qui voulaient lui lancer un sort. La psychologue commença à s'inquiéter parce que des hallucinations signifiaient que son état était grave. Elle lui servit un peu d'eau espérant que l'hydrater l'aiderait à retrouver ses esprits. Pendant que Maïka buvait, Annie évalua l'ensemble de la situation et décréta que des médicaments qui aideraient à régulariser ses humeurs seraient nécessaire étant donné de la sévérité de son épisode de basse énergie. Elle lui conseilla fortement de cesser de consommer de la drogue et de pratiquer une activité physique.

Maïka se sentait trop déprimée pour suivre ce qu'expliquait la psychologue. Elle quitta la pièce et rentra chez elle, comme elle ne se sentait vraiment pas bien. Ses parents recevraient le plan d'intervention de la psychologue par courriel, puisqu'il était certain qu'elle ne pourrait pas faire le message elle-même.

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