L'amour du Caporal (Rivetra)

Chapitre 21

La jeune femme était retournée dans sa chambre. Elle s'effondra littéralement. La soldate n'aurait jamais pensé un seul instant que le refus de Livai la détruirait autant. Elle désirait tant être auprès de lui, mais ce n'était manifestement pas réciproque. pourtant, lorsque ses yeux gris glacial se posaient sur elle, elle se sentait terriblement bien. De plus, lorsque le caporal s'était pressé contre son corps, Petra avait pensé que ses sentiments étaient partagés. La soldate n'arrivait pas à se faire à l'idée que Livai ne veuille rien d'autre que passer la nuit avec elle.

Livai s'en voulait terriblement. Il aimait également Petra, mais il ne pouvait se résoudre à être avec elle. Il ne lui avait pas expliqué ses raisons, mais il savait que cela ne changerait pas grand chose aux yeux de la jeune femme. Tout ce qu'il pouvait faire était de ne pas être trop proche de Petra, à part pour les expéditions et les entraînements.

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Les semaines qui suivirent étaient atrocement difficiles pour le caporal et sa soldate. Elle prétendait aller bien, et faisait même semblant de sourire lorsque leur escouade se réunissait. Seulement, Livai n'était pas dupe. L'état de Petra l'affectait terriblement. Chaque fois qu'il était prêt d'elle, le regard de la rousse devenait triste. Le caporal venait de commettre la pire erreur de sa vie en repoussant la jeune femme, alors qu'il l'aimait, tout comme elle. 

Le caporal Ackermann marchait dans les couloirs afin de regagner son bureau après son entraînement quotidien avec son escouade, lorsqu'il croisa Hanji. La jeune femme le salua avec enthousiasme, avant de s'arrêter une fois arrivée à sa hauteur.

_ Alors Livai ! Ça va ? Interrogea-t-elle.

_ Hmm. Répondit-il.

Le noiraud ne souhaitait pas s'attarder dans les couloirs avec la caporal Zoe.

_ Accompagne-moi dans mon bureau ! Je fais de nouveaux tests ! Déclara la brune.

_ J'ai autres choses à faire.

_ Avec la soldate Petra ? Interrogea Hanji. Je l'ai vu entrer dans ton bureau assez tard l'autre soir.

_ ...

_ Toi tu as un problème...

Livai ignorait comment son amie faisait pour le comprendre sans qu'il ne dise quoi que ce soit. De plus, le noiraud avait bien besoin de passer un peu de temps avec une personne extérieure à son escouade. Il soupira en suivant la brune aux lunettes dans son bureau. Lorsqu'il entra dans le lieu d'habitation et de travail de son amie, il fut étonné de voir autant de saleté et d'objets traînant un peu partout dans la pièce. C'était de pire en pire à chaque fois qu'il allait la voir.

_ Fais comme chez toi ! Dit Hanji.

_ Tch... Fit simplement Livai en touchant le bureau poussiéreux.

Pendant que la brune faisait de nouvelles expériences scientifiques, Livai rangeait la pièce. Il ne pouvait pas laisser autant de poussières. Il se demandait également comment son amie pouvait vivre dans tant de saleté, quand lui ne supportait pas la moindre tâche dans ses appartements. La jeune femme lui tendit de la nourriture ainsi qu'un verre d'alcool. N'étant pas en service, le noiraud accepta la boisson, qu'il prit le temps de déguster en compagnie de sa meilleure amie.

La caporal Hanji savait que son meilleur ami avait un problème, dont il ne souhaitait évidemment pas parler. Elle essaya donc de le détendre, et de lui faire oublier un peu ses problèmes. Elle savait également que ce problème ne concernait nul autre que Petra Ral, à en juger par le regard qu'avait eu le noiraud ces derniers temps. Hanji, qui avait réussi à détendre le soldat, prit la parole.

_ Petra est géniale, elle pourrait te rendre heureux.

_ Tch...

_ Je te jure ! Je ne sais pas ce qu'il s'est passé entre vous, mais en tout cas, ça n'a pas l'air de t'être bénéfique de rester seul, sans elle... Tu sais, une présence féminine te ferait du bien...

Livai ne supportait plus d'entendre les paroles dénués de sens de la jeune femme. Il n'avait pas besoin de ses conseils, et pourtant, ils étaient encore encrés en lui lorsqu'il quitta le bureau de sa meilleure amie. La dernière chose qu'il voulait faire était de penser à la femme qu'il aimait, et qu'il avait fait souffrir.

Cependant, en se retrouvant dans le couloir, Livai eu l'horrible sensation de ne pas être tirer d'affaire. En effet, le caporal ignorait jusqu'ici que la chambre à côté de celle d'Hanji appartenait à Petra. La jeune femme fit comme si elle n'avait pas vu Livai, et tenta de retourner dans sa chambre. Livai, sans réfléchir, saisit le bras de sa soldate, qui gémit de surprise.

_ Caporal ! Vous me faîtes mal !

Livai desserra un peu sa prise.

_ Parle-moi Petra.

_ Non ! Hurla-t-elle.

_ Je ne te laisse pas le choix alors.

Livai tira Petra dans la chambre de cette dernière, avant que les cris de la jeune femme n'attirent tous les soldats dans le couloir. Une fois à l'intérieur, il lâcha le bras de Petra.

_ Pourquoi est-ce que vous faîtes tout ça ? Demanda-t-elle, triste et en colère.

_ Je répare mes erreurs. Ecoute-moi, je t'en prie.

Sa voix était plus implorante, plus soucieuse. Il désirait vraiment parler à la jeune femme. Petra se résigna, et prit place sur son lit, invitant Livai à la rejoindre. Le caporal s'installa au côté de sa soldate.

_ Tu me plais... Commença-t-il.

Petra le fixa avec étonnement. Elle espérait que ce ne soit pas un nouvel faux espoir de Livai. Le caporal attrapa le menton de la jeune femme, et la contempla. Elle était magnifique, et faisait battre son cœur. Jamais cet homme si froid en apparence n'aurait pensé se déclarer ainsi, mais l'absence de Petra, de son sourire radieux lui manquait.

_ Oublie ce que je t'ai dit l'autre jour...

_ Ce sont des excuses si je comprends bien ?

_ Peut-être bien...

Livai aurait aimé expliquer davantage la raison de ses tourments à la jeune femme, mais il n'y arrivait pas. Le noiraud espérait que Petra lui pardonne son insensibilité. En voyant l'intense façon dont elle le dévorait des yeux, c'était le cas. Le caporal approcha ses lèvres de celles de Petra, afin de sceller leur amour. Les deux amants frissonnèrent au contact doux et chaleureux de l'autre. Petra accentua le baiser, pendant que Livai passait une main  derrière la nuque de sa partenaire. Cet instant de partage réchauffa leur cœur. Hanji avait raison. Petra avait le don de le rendre heureux par sa présence...