Chapitre 27

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La jeune femme passait le balai dans le couloir du deuxième étage en compagnie de son meilleur ami, toujours silencieux. Un silence gênant régnait dans l'atmosphère. Le jeune homme ne lui adressait même pas un regard. Il se contentait de faire le ménage, comme ordonnait par le caporal, sans même se plaindre de la tâche, qu'il trouvait stupide pour des soldats. Il était apparemment devenu homme de ménage aux yeux du caporal. Petra ne supportait plus cette situation tendue, qui en plus la privée d'une soirée avec Livai, en colère contre elle. C'était leur faute à tout les deux s'ils se trouvaient à faire les corvées qui ne leur incombaient aucunement, au lieu de passer une soirée tranquille, chacun de leur côté.

Le brun était incroyablement borné. Il refusait de laisser une occasion à la jeune femme d'arranger les choses entre eux. C'était pourtant nécessaire. Auruo et Petra étaient amis depuis des années, tout ne pouvait pas se briser à cause d'une simple dispute, qui n'était pas leur première.

_ Auruo... Fit Petra en hésitant.

Le concerné ignora sa meilleure amie, continuant de balayer. Il se tairait dans le silence, ne semblant pas vouloir s'expliquer avec elle. La jeune femme insista. Il fallait qu'ils se parlent à nouveau.

_ Je suis désolée ! Je n'aurais pas du m'énerver contre toi...

Auruo se stoppa. Il était furieux contre la rousse, et ses excuses n'y changeaient absolument rien. Il en avait marre de l'entendre s'excuser, alors qu'elle ne connaissait pas les raisons de la colère d'Auruo.

_ Je me suis cogné à cause de toi ! Grogna-t-il.

_ Et rappelle moi pourquoi tu t'es cogné ?! Ne serait-ce pas parce que tu étais trop occupé à te vanter, à te moquer de LIvai ?! répondit Petra, qui devenait elle aussi furieuse.

_ Arrête de l'appeler par son prénom devant moi ! C'est notre caporal !

_ C'est aussi mon petit-ami ! Argumenta Petra.

_ Qu'est-ce que j'en ai à foutre que tu te le tapes ?! Je ne te pensais pas du genre à t'offrir à un homme aussi facilement ! Hurla Auruo. Tu voulais un traitement de faveur, hein ?! T'aimes ça le statut ?! C'est ce qui t'excite ?!

La jeune femme ne répondit rien à l'attaque verbale de son soi-disant meilleur ami. Il ne la prenait pas au sérieux, en plus de décréter que ces sentiments envers son caporal n'existait pas, qu'elle était avec lui dans le but immonde de se servir de sa position  au sein du bataillon. Petra était déterminée, forte, courageuse, il en fallait beaucoup pour la mettre hors d'elle. Mais lorsqu'une personne qu'elle aimait et estimait autant que son meilleur ami en venait à lui dire de telles choses, elle était tout simplement incapable de le supporter.

_ Oublie-moi. Déclara-t-elle froidement avant de lâcher ce qu'elle tenait pour regagner sa chambre.

Petra ne voulait surtout pas que le brun la voit s'effondrer. Il était si odieux, il avait toujours été comme ça, mais encore jamais avec elle. A ses yeux, il pensait chacun de ses mots. Se souvenir de son regard en proie à la colère la faisait trembler. Auruo était un véritable abruti.

Le brun tendit la main dans le vide en l'observant partir. Ses mots avaient dépasser ses pensées sans qu'il ne s'en soit rendu compte, et maintenant, la personne qu'il aimait fuyait, loin de lui. Il était stupide de l'avoir traité comme ça, mais l'entendre prononcer le nom de Livai avec tant de sentiments, tant d'amour, le blessait terriblement. Il savait pourtant depuis le début que Petra était hors d'atteinte. Auruo était destiné à la regarder s'éloignait de lui, le cœur se fissurant peu à peu. Petra ne méritait pas d'avoir entendu de telles absurdités. Il regrettait à présent chacun de ses mots cruellement. Petra représentait ce qu'il chérissait le plus, et la savoir aimer Livai était tout bonnement insupportable. La façon dont elle parlait de lui, dont elle le contemplai... Auruo désirait que ce soit pour lui, pas pour un autre homme.

_ Pourquoi a-t-il fallu que je tombe amoureux de toi... Soupira-t-il, le visage baissé.

_________

Le caporal Livai remplit d'innombrables dossiers, ayant du temps devant lui, étant donné que sa merveilleuse soirée avec Petra était remise à plus tard, à cause de l'erreur qu'elle avait fait pendant l'entraînement. Il souffla en ayant souhaité se trouver avec la jeune femme, et non seul dans son bureau.

Livai se leva de sa chaise, un peu engourdi d'être rester si longtemps dans la même position, devenu bien trop vite inconfortable. Il méritait une pause, qu'il ferait en marchant jusqu'à rejoindre les deux soldats nettoyant l'étage plus bas à cette heure-ci. Petra était sympathique et  faisait que les autres s'ouvrait facilement à elle. Il avait confiance en la jeune femme pour arranger cette histoire avec Auruo. Pourtant en arrivant dans le couloir, Petra lui fonça dessus, manquant de le renverser.

Il attrapa la jeune femme par les épaules, inquiet. La jeune femme n'aurait jamais désobéi à un ordre aussi simple si il n'y avait aucun problème. Il souleva son menton d'un geste doux. Petra se retenait de pleurer. Livai reçut un véritable choc. Il ne supportait pas de la voir dans cet état.

_ Petra, que se---

Il s'interrompit lorsqu'elle se jeta dans ses bras, se serrant contre lui. Les mots étaient inutiles. Petra désirait du réconfort. Livai mit ses mains dans le dos de la jeune femme lui murmurant que tout allait bien, quoi qu'il se soit passé.

Ils restèrent comme ça un bon moment, Petra repoussant les larmes tandis que Livai la serrer contre lui avec amour. L'étreinte du noiraud calma peu à peu à la rousse, qui essuya ses yeux devenus humides. Elle s'en voulait de laisser ses émotions transpercés autant son cœur. Elle était soldate, et en tant que telle, se laissait aller était une grave erreur.

_ Veuillez m'excuser caporal ! Dit-elle en se reprenant, s'éloignant de Livai de quelques pas.

Livai la dévisagea un instant. Quelque chose s'était passé avec Auruo, et Petra faisait comme si tout allait bien, en venant à cacher ses émotions. Livai attrapa la jeune femme, la piégeant contre le mur, plaquant ses bras de chaque côté de Petra. Il fixa son regard glacial dans celui plus doux et déterminée de la rousse.

_ Tu vas me dire quel est le problème. Ordonna-t-il.

_ Auruo m'a insultée, il a dit des choses blessantes... Répondit Petra en baissant le regard. C'est mon meilleur ami, ça me fait mal de l'entendre me traiter de fille facile attiré par les hauts gradés... Avoua difficilement Petra, toujours sous le choc des paroles du brun.

Le caporal Ackermann se concentra pour ne pas s'énerver contre Auruo. Il savait que lui et Petra s'entendaient très bien. Il n'avait aucun droit de lui parler de cette manière, surtout que la rousse n'était pas comme ça. Il reprit son calme.

_ Tch. Il se trompe sur toi.

Livai souleva le visage de Petra, approchant le sien, entrouvrant les lèvres. Il l'embrassa tendrement, avec amour. Il lui faisait sentir qu'il était là pour elle, pour la protéger et l'aider. Le noiraud se détacha ensuite des lèvres douces de la rousse contre les siennes.

_ Il va s'en vouloir, et viendra te présenter des excuses, je te le garantis.

La jeune femme interrogea Livai du regard, espérant qu'il soit dans le vrai. Elle avait mal d'imaginer que son meilleur ami pense réellement ce qu'il avait proclamé sur elle, son amie depuis si longtemps.

_ Viens dans ma chambre. Fit-il. Tu vas ruminer toute la nuit si je te laisse seule.

Petra sourit doucement. Livai la connaissait de mieux en mieux. Elle attrapa la main de son petit-ami, l'entraînant dans les couloirs.



L'amour du Caporal (Rivetra)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant