Loin Du Vide

l'autre moi

Le temps est doux ce matin, je ne sens presque pas la tristesse de ce long hiver d'Europe.
J'étais animé par une nouvelle mission, recoudre les pièces du couvre lit d'un fil d'or et de lumière. J'avais besoin d'aide cette fois ci, l'enjeu était trop grand, il fallait le finir avant que les premières flocons de décembre ne le couvre.
J'ai couvert de dès mes dix doigts comme pour aller au combat, nommé mon general avant de prendre place en première ligne.

Tout le monde sait que je ne crains pas les flèches et que mon torse en a vu d'autre. Il arrivait que je souri au combat afin que mes soldats finissent de remblayer la tranchée sans s'inquiéter de ce qu'ils s'y enterrent.

Mon couvre lit avait besoin d'être complètement décousu et ses etoffes lavées donc allons s'y franchement, le fil d'or et de lumière ne prend pas sur les tâches.
J'étais enthousiaste a l'idée de lui rendre son éclat et sa jeunesse.
Le chemin était tracé et nous avancions lentement en file indienne. Le général a pris la tête du convoi, il ne me restait plus qu'a suivre de loin pour être sûre que personne ne traine derrière pendant que l'Histoire se déroule sous nos pieds.

Et si ce n'était pas ma mission, et si je n'étais pas la pour ça ? Est ce possible ?
J'ai beau relire toutes mes notes, la carte est clair, je n'avais tracé qu'une seule voie ...

Le temps d'un éclair, le doute ma saisi lorsque que l'un de mes éclaireurs tenta d'arracher une flèche que je portais depuis si longtemps. Ce n'était pourtant pas le moment, nous n'étions pas la pour moi.
Il faut se ressaisir et garder le cap mais il est sans doute trop tard. Je n'arrive deja plus a refermer le trou laissé béant. La plaie a continué de saigner des jours durant sans que je ne comprenne pourquoi ou peut être que si...

Durant un instant, j'ai ressenti cet autre moi qui avait peut être tout planifié sans moi. Nous n'avions pas les mêmes plans, pas le même chemin. Lui ne connaît que moi, moi Je le croyais mort au combat.

Je vais désormais devoir composer avec et le contenir, on ne peux pas combattre sur plusieurs fronts en même temps et nous avons des priorités.

Un jour peut être au crépuscule du temps, quand je serais seul, j'écouterai cet autre moi un instant, le soulagerais de ses peines et fermerai ce trou béant ...