𝗕𝗟𝗔𝗖𝗞 𝗦𝗪𝗔𝗡 | JIKOOK

CHAPITRE 1

Je cours, hurle, pleure. Pourquoi donc Dieu m'a-t-il offert une vie si cruelle ? Pourquoi moi ? Il faisait pourtant si beau ce matin, à croire que mes larmes contrôlent le temps. Il fait nuit désormais et le bruit de mes pas dans les flaques d'eau finit par s'évanouir lorsque j'arrive dans un endroit inconnu à mes yeux et surtout, remplis d'un nombre incalculable de personnes. Il se fait tard, pourquoi y'a-t-il autant de monde ?

Pris de panique face à tous ces gens, mes membres commencent à trembler et de fines larmes se mettent à couler le long de mes joues. Pourquoi je pleure encore ? Je suis pourtant certain d'avoir usé toute l'eau de mon corps quelques minutes auparavant.

- Excusez-moi ? Allez-vous bien ? Vous semblez perdu. Ose une douce voix.

Je regarde alors la fine silhouette féminine présente devant moi. Je recule légèrement, méfiant, et la dévisage ouvertement. Que me veut-elle ? Elle porte dans chacune de ses mains, deux grand sac remplis de divers aliments qui m'ont l'air à cet instant, délicieux.

- J-je...

- Qui y a-t-il ? Vous me semblez si jeune... Que faites-vous dehors à cette heure-ci ? Ne vous a-t-on pas prévenu que c'était dangereux de rester seul dans la rue aussi tard ? Me dit-elle d'un ton...inquiet ? J'ai surement mal compris...

- Heu...je...

- Avez-vous un endroit où dormir ?

- Q-qui êtes v-vous...?

- Vos affaires sont abominable, vos cheveux sont remplis de crasses. Suivez-moi je vous prie.

Hein ?! La suivre ? Jamais ! Elle va me faire mal comme les autres, m'utiliser, m'user ! Mais elle me paraît tout de même si sincère et gentille... Et puis elle n'a pas tort. Je suis horrible. De la boue séchée est encore visible sur mes mains et très certainement sur mes joues. Devrais-je l'écouter ?

- Vous attendez quoi ? Je ne compte pas vous faire du mal si c'est ce qui vous inquiète. Me rassure-t-elle avec un magnifique sourire d'une sincérité que je ne pourrais expliquer.

- O-oui...je...J'arrive.

Je ne savais pas que ce genre de personne existait en dehors des contes de fées que je lisais là-bas. Elle ne me semble pas si méchante en fin de compte, je la qualifierais plutôt de personne...bienveillante ? Est-ce le bon mot ? Il faut dire que là-bas, l'éducation n'était pas une priorité.

- Quel âge avez-vous ?

- 17 ans... Répondis-je d'une si petite voix que je ne suis pas sûr qu'elle m'ait entendu.

- Tu es très jeune. Puis-je te tutoyer ?

- O-oui...

- Bien. Et tes parents ? Où sont-ils ?

Mes parents ? Deux adultes donnant naissance à un ou plusieurs être humain appelé " Bébé ". Je l'ai lu dans un livre à la bibliothèque, là-bas. Je ne pense pas en avoir eu... Après tout, nous étions des monstres, non des humains. Mais eux, nous aimaient-ils comme leurs enfants ?

- Je...Je n'en ai j-jamais eu... je crois ?

- Oh... Tu es seul depuis longtemps ?

- J-je ne suis pas seul ! Enfin... J-je l'étais pas...! Ils étaient l-là eux...

- Eux ?

Je ne réponds rien. Elle n'a pas besoin de savoir qui ils sont. Et puis... Ça ne servirait strictement à rien. Ils étaient juste eux. Ils n'ont pas de prénom, juste un visage et un corps assez musclé. Ils n'ont rien d'autre.

- Nous y sommes. Je te présente mon chez moi ! Me sourit-elle.

Je me retrouve en face d'un énorme portail noir. Où suis-je ? Où m'a-t-elle emmené ? Une immense panique prend possession de mon corps et je me mets à trembler de tous mes membres. Tout va recommencer ? On va me refaire du mal ?

- Eh... Calme toi. C'est ma maison. Là où je dors, mange, me lave. Rajoute-t-elle lorsqu'elle remarque mes sourcils se froncer à ce mot.

Maison ? Drôle de mot pour définir cette grande cage.
Toujours méfiant, je marche vers l'intérieur de la propriété. Un magnifique espace vert me fait alors apparition. Comment cela s'appelle-t-il déjà ? Ja... Jadine ? Non... Jar...Jardin ! Mais oui ! Il y en avait beaucoup des livres qui parlaient de ce paysage recouvert de différentes plantes, là-bas.

- Alors ? Comment trouves-tu mon jardin ? Je l'ai terminé hier ! Me fit-elle fièrement.

- C'est m-magnifique... dis-je en baissant la tête.

Elle m'entraîne par la suite dans sa maison, plusieurs photos étaient accrochées aux murs, ils étaient entourés de petits bâtons en bois colorés en blanc. C'était possible ça ?
Elle me fait ensuite découvrir la cuisine, ainsi que les chambres. Sa cage présente aussi un grand salon ! Il y avait même un genre de lit coupé en deux ! Et un grand rectangle noir en face. Je me demande bien à quoi cela peut servir... On m'avait déjà parlé de l'extérieur, mais jamais de ça. C'était en tout cas très jolie.

- Et voilà ! Tu as tout vu ! Ah nah, j'ai oublié de te montrer les salles de bains et les toilettes Haha ! Quelle tête en l'air je suis ! Rigole-t-elle tout en me tirant vers une drôle de pièce.

Un miroir recouvre une partie du mur et un lavabo est posé juste en dessous. Une baignoire blanche se trouve quelques mètres plus loin. Oh que c'est joli ! Il y a deux petits poignets de chaque côté du robinet et je peux apercevoir une...un...je ne sais pas comment le décrire mais la gentille dame m'explique que ce dispositif était plus simple pour mieux se laver le corps.

- C'est bon ! J'ai réellement terminé de te montrer toutes les salles ! Tu dois avoir faim ! Assis toi sur le canapé, je vais te préparer quelque chose.

- L-le...cana...pé ? Demandais-je réfléchissant à quoi peut bien-être cette chose.

- Tu n'as jamais vu de canapé ? Je secoue la tête montrant ma réponse négative.

- Le canapé c'est le long lit recouvert de petit coussin douillet en face de la télévision. Me précise-t-elle.

La télévision ? C'est le grand rectangle noir ? Je m'assis donc sur ledit canapé et commence à observer les moindres détails de la pièce. Tout est magnifiquement décoré, une jolie ampoule en forme de couronne éclaire la pièce d'un blanc profond et les petites bougies sur le meuble ou le rectangle noir s'y trouve, met la pièce dans une ambiance apaisante.

La dame est vraiment très gentille, je n'ai jamais connu une personne aussi douce et agréable avec moi. Eux, ils me faisaient mal. Mais pas elle. J'ai pu remarquer une touche d'inquiétude dans son regard lorsque je ne répondais pas à ces questions où lorsque je restais quelque peu, bloquer ? Elle m'a expliqué, plus tôt, que son petit frère allait bientôt rentrer pour dîner. Elle m'a aussi précisé qu'il avait le même âge que moi, et qu'il était tout aussi gentil qu'elle.

J'ai hâte, comme effrayé, de rencontrer ce gentil garçon.

A suivre...