Cher Père Noël...

Treizième lettre

13 décembre

« Cher Père Noël,

Je t'avoue que... je ne t'écris pas avec joie et bonne humeur ce matin... j'ai même hâte d'être à demain pour aller à l'école...

Hier soir, j'ai parlé de eomma à table. Je ne sais pas pourquoi... j'en avais besoin. Ça a commencé quand Seungcheol a parlé du gâteau qu'ils cuisinaient, sa mère et lui, pour le repas de Noël. Et moi, j'ai commencé à dire qu'avec ma eomma à moi, on faisait des cookies les dimanches pour ensuite les donner aux voisins. Je t'en ai parlé hier, souviens-toi ! Madame eomma m'a demandé si je voulais le refaire, même si elle n'était pas ma eomma. J'ai un peu réfléchi, et j'ai hoché la tête.

Après tout, pourquoi pas ? Je me souviens que les voisins adoraient manger nos cookies. Hyung en est fan aussi ! Alors ça lui ferait certainement très plaisir. Et je suis sûr que ça ferait plaisir à eomma aussi. Quand eomma est partie, forcément, nous ne l'avons plus fait. Ce serait l'occasion de recommencer !

Et puis ensuite... rien n'allait plus. Appa m'a regardé avec mépris, et m'a dit que je devais avoir honte. Je devrais avoir honte de reprendre cette tradition alors que eomma ne vit plus avec nous, et donc qu'elle ne peut plus le faire. De vouloir faire plaisir à tous nos voisins, et à mon nouvel ami. De tout faire pour aller de l'avant. D'être heureux.

Il a commencé à me hurler dessus. Elle n'aimerait pas que je fasse ça. Alors moi aussi, j'ai commencé à hausser le ton, à lui reprocher de ne rien faire pour aller mieux. Je me sentais tellement seul, et lui s'en fichait. Eomma ne reviendra jamais de toute façon.

C'est ce que je lui ai dit. Il ne l'a pas supporté et m'a giflé. Je suis sorti de table et suis aller m'enfermer dans ma chambre. Je n'en suis pas sorti depuis.

J'en ai assez... je fais des efforts et tout le monde s'en moque. Alors je vais passer ma journée dans mon lit, en espérant que personne ne vienne me déranger. De toute façon, j'ai fermé à clé.

Désolé Père Noël, j'espère que toi, tu passes un bon week-end malgré tout le travail que tu as. »

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Il ferma son stylo, plia la lettre et la rangea dans sa boîte. Puis, il se leva et retourna dans son lit, la tête dans l'oreiller. Il en sortit un cadre, dans lequel se trouvait une photo. Une photo d'une magnifique jeune femme aux longs cheveux noirs, qui tenait dans ses bras un petit garçon âgé d'à peine 10 ans, un merveilleux sourire sur leurs deux visages. 

C'était un objet précieux pour le jeune garçon. Tout comme le petit objet encore posé sur son bureau et avec qui il écrivait tous les matins de ce mois de décembre. Petit objet qui semblait le regarder, mais qui surtout, semblait veiller sur lui... 

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