Les coups de feu résonnent une nouvelle fois dans ma tête. Je me réveille encore en sursaut et manque de tomber du lit. Je respire fort et rapidement. Une crise de panique à cause d'un cauchemar... Une grande première.
Je n'ai pas le temps de tergiverser et je me lève pour attraper mon inhalateur sur mon bureau, mais je tombe avant et n'arrive plus à bouger. Je me mets à tousser et entends une nouvelle fois les deux coups de feu qui ont marqué ma nuit.
J'entends la porte claquer et vois vaguement quelqu'un courir pour me donner mon inhalateur. J'aperçois le visage de mon garde du corps lorsqu'il me tend l'objet et je me précipite dessus pour retrouver mon souffle.
Je suis obligée de prendre deux bouffées pour arriver à me calmer. Une fois dans des conditions plus calmes, je me laisse tomber allongée par terre mais suis étonnée de ne pas sentir la dureté du sol sous ma tête. Kylian a la main placée sous celle-ci et m'empêche de toucher le sol brutalement. Ses yeux sont différents depuis qu'il est au courant.
Depuis ce jour-là, on est tous les deux différents. Même si on s'obstine à faire semblant.
Doucement, il m'encourage à me redresser et j'arrive plus facilement à m'assoir. Il plante son regard dans le mien mais ne dit pas un mot. Il sait très bien de quoi j'ai rêvé. Et même s'il reste muet, son regard compatissant mais exempté de tout jugement m'aide à rester éveillée.
- Emmène-moi là-bas...
Il fronce les sourcils avant de m'encourager à continuer, même si je sais qu'il connait très bien l'endroit où je veux qu'il m'emmène. Il veut juste être sûr que je ne le regrette pas. Parce qu'on sait tous les deux que si on part pour « habiter » dans son antre, on aura mon père et ses sbires prêt à agir.
- Je peux plus rester là.
J'appuie ma remarque de mouvements de gauche à droite de la tête. Kylian capitule et m'aide à m'assoir sur mon lit avant de se tourner vers mon dressing. Il sort une valise et met des t-shirts simples, des jeans, survêtements et de quoi m'habiller pour un moment.
Je souffle un grand coup pour reprendre tous mes esprits avant de venir poser une main sur son épaule. Il se tourne légèrement vers moi alors qu'il posait encore un pull dans la valise. Lorsque ses yeux entrent en contact avec les miens, je me revois quelques semaines en arrière, lorsqu'il m'a embrassé avant d'accepter de m'apprendre à encaisser.
C'est sa manière de tenir sa promesse envers son père. Mais c'est aussi sa façon de me montrer que je compte pour lui.
- Merci.
Ma prise de parole semble le surprendre un instant avant qu'il ne se tourne complètement pour m'embrasser le front. Je lui chuchote un simple, « je vais finir » avant de passer mes bras dans son dos. On sait que partir de cette manière compliquera les choses. C'est pour ça que j'ai essayé de rester ici, mais je ne peux pas. Et il l'a vite compris.
Même s'il essaye de me convaincre qu'on a pas encore perdu, je suis incapable de gérer cette situation.
Mon père est le nouveau président. Et depuis qu'il a été élu, ce ne sont pas mes agresseurs que je vois me tirer dessus, mais lui. Et je ne supporte plus de faire des cauchemars. Je suis épuisée.
On reste comme ça pendant un moment avant qu'il ne se détache de moi. Il m'explique qu'il va finir de tout préparer et de s'assurer qu'il n'y a pas de danger pendant que je vais finir de me préparer.
En vitesse, je me prépare à quitter ma chambre. Je prends dans un sac à dos, mon ordinateur et les dossiers qui concernent la disparition de ma mère avec un nœud dans la gorge en revoyant une nouvelle fois son cadavre devant moi. Je me force à vite passer à autre chose et ferme ma valise. Je place mon bonnet noir sur ma tête avant d'enfiler mes lunettes de soleil pour rejoindre Kylian qui est placé devant la baie-vitrée du salon. Lorsqu'il me voit descendre, il hoche la tête et vient m'ouvrir la porte de l'appartement.
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Protection rapprochée
ActionA tout juste 20 ans, Kristen rêve de pouvoir exercer le métier de journaliste. Mais tous ses souhaits sont compromis lorsque son père officialise sa candidature à la présidentielle après de nombreuses années en politique. . Du jour au lendemain, ell...