Prologue

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Là-haut, au sommet invisible du Mont Olympe, se trouvait le domaine magnifique des Dieux et Déesses qui gouvernent les univers. Les anciens ne pouvaient qu'imaginer la beauté du lieu, car nul mortel ne l'eût aperçu de ses yeux : ils disaient qu'il était comme un jardin secret, aux mille splendeurs, à la végétation luxuriante et à l'abondance de délices divins. Les nuages épais qui entouraient les hauteurs de la montagne masquaient aux humains le faste de l'édifice céleste, et quand ceux-ci s'écartaient pour laisser le Soleil briller, les rayons de ce-dernier se réfléchissaient sur les neiges éternels des inabordables pics rocheux. Ainsi, la résidence des Immortels se paraît de mystère et laissait les rêves la figurer.

Le palais était en réalité un grande cité d'or, cascade ambrée qui coulait le long de flanc du Mont Olympe. Çà et là, entre les différents quartiers des Dieux, de sublimes et immenses jardins, garnis généreusement des plus beaux végétaux connus, et inconnus, apportant l'ombre agréable au Soleil puissant. Les balcons fleuris et les généreux vergers donnait au lieu l'apparence d'un Éden aux hautes colonnes de pierre. Chaque divinité y possédait ses appartements, décoré selon ses goûts, où elle vivait avec ses nymphes. Enfin, au centre de l'édifice, se situait le Cœur de l'Olympe, dans une cage en or, une source de puissance infinie qui assurait l'apport en énergie à la montagne entière.

Au-dessus de la Salle du Cœur, les Dieux avait leur Salle des Trônes, où chaque Immortel avait son assise, lesquelles étaient disposées en un cercle parfait autour d'un grand foyer, œuvre d'Hestia, illuminant la sombre pièce. Les divinités grecques s'y retrouvaient pour y parler, pour y discuter, pour se battre ou bien débattre.

Ce jour-là, les Dieux et Déesses, maîtres absolus des univers, étaient réunis autour du Feu Sacré. Zeus, Dieu des Dieux, assis sur son trône en or surplombé d'un perchoir en étain sur lequel se tenait un aigle, attrapa d'un geste las son calice et le porta à ses lèvres. Il goûta légèrement le Nectar qui s'y trouvait, avant de reposer la coupe. Puis il regarda avec supériorité les hommes et femmes qui discutaient entre eux.

- Silence ! tonna-t-il d'une voix forte comme l'éclair.

Tous se turent et s'assirent à leurs places. Zeus regarda autour de lui. Deux sièges restaient vides de leurs propriétaires. Le roi soupira, en caressant sa barbe drue de la main droite.

- Commençons, dit-il simplement. Hermès, mon fils, dis-moi ? L'accomplissement de l'oracle est-il proche ?

Un jeune homme, le corps élancé et finement musclé, d'une grâce androgyne et au visage gracieux sur lequel retombait des cheveux bruns brillants se leva, tout en dégageant d'une main les mèches devant ses yeux. Un drapé léger de couleur beige flottait sur lui, passant sur une épaule et laissant l'autre dénudée, pour arriver un peu plus bas que les genoux. Il prit la parole, s'adressant à l'assemblée divine le regardant :

- La date arrive, sans aucun doute. Les portes du Tartare sont encore solidement fermés, mais la force de nos parents remontera très bientôt jusqu'à nous.

Il se rassit sagement, croisa les jambes et écouta en penchant la tête sur le côté les réactions à son annonce. Une jeune femme, svelte mais à l'apparence vaillante se leva. Vêtue d'une tunique à frange descendant jusqu'au genoux et portant une ceinture en or à la taille, ses cheveux châtain clair était décoiffés, comme soufflés par le vent. Son visage fin mais malicieux lui donnait un charme sauvage de chasseresse.

- Zeus, mon père ! Toi qui plus jeune m'accorda de rester toujours vierge, aujourd'hui je te rappelle : ma chasteté n'est plus, et pour un enfant guerrier je l'ai perdue. Ce sacrifice m'a été difficile mais plus difficile encore m'a été de rester dans le doute : cet enfant serait-il véritablement l'un des héros qui se battront pour le monde ? Il nous faut maintenant leur révéler leur essence même.

DEKAEPTAIA ⋮ ΔΕΚΑΕΠΤΆΙΑ |Livre I|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant