Rhapsodie LIII

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Hansol grimaça en essayant d'atteindre le nœud qui retenait les bandages fermement attachés à son corps. La douleur lui laissait à peine assez de souplesse pour atteindre son épaule. Comment était-il censé suivre le traitement recommandé par le dieu médecin lui-même s'il était déjà incapable de défaire ses propres pansements – alors les remettre ensuite ?

On frappa à sa porte. Hansol haussa les sourcils et s'interrompit dans sa vaine tentative d'enlever ses bandages ; il ne s'attendait pas à recevoir de la visite. Il se leva du lit, non sans une grimace supplémentaire, et alla ouvrir la porte de sa chambre. Il fut surpris de trouver Seungkwan de l'autre côté, et le fils d'Héra paraissait presque plus surpris que lui, à en juger par ses yeux écarquillés qui fixait avec effroi le buste de Hansol.

— Hey, Seungkwan ! Tu voulais quelque chose ? demanda le fils d'Arès.

Le demi-dieu du Mariage resta silencieux quelques secondes, avant de finalement regarder le fils d'Arès dans les yeux pour bredouiller quelques mots.

— Euh, j-je... Wonwoo hyung m'a d-dit que tu étais blessé et euh... Je voulais savoir comment tu allais...

Un sourire éclaira le visage du demi-dieu de la Guerre qui s'écarta pour inviter Seungkwan à entrer.

— Installe-toi, je t'en prie, dit-il.

Seungkwan, encore une fois, mit quelques secondes à trouver sa réponse, comme si décider d'entrer dans la chambre d'Hansol lui demandait une profonde réflexion. Finalement, il acquiesça et franchit la porte pour la refermer derrière lui. Hansol désigna l'un des deux fauteuils de la pièce et Seungkwan s'y assit aussitôt. De là, il observa la pièce en détail.

La chambre était très différente de celles que Seungkwan avait déjà pu voir. Elle était particulièrement simple, peut-être même trop sommaire, si bien que son absence de richesse donnait l'impression qu'elle n'était pas à sa place sur l'Ossa. Les murs étaient en pierre en naturelle et ne portaient aucune tapisserie, aucun tableau, aucune mosaïque. La roche grise faisait ressembler la pièce à une chambre de château-fort médiéval européen. Comme elle était situé au même niveau que l'armurerie, c'est-à-dire quelques étages en dessous des pièces principales comme la Salle des Trônes, il fallait descendre des escaliers pour l'atteindre et ce trajet ajoutait à l'impression qu'elle donnait d'être un caveau, malgré la lumière naturelle dont elle bénéficiait en quantité.

Le lit à baldaquin, la pièce la plus originale de la chambre, était installé dans une alcôve. On comptait au petit nombre des meuble un bureau en bois et quelques coffres de rangement, en plus de deux fauteuils autour d'une table basse sur un tapis en fourrure sous la fenêtre percée dans la roche. Seungkwan remarqua ce qui semblait être la seule pièce de décoration de la chambre. Une épée, couverte de marques d'impact, bien abîmée, était accroché sur un mur. Au centre de la lame, on pouvait voir une marque de réparation qui témoignait que la lame avait été coupée net, en deux.

Après quelques instants à détailler la pièce, le fils d'Héra se tourna de nouveau vers Hansol. Le demi-dieu de la Guerre était torse nu, mais on ne pouvait voir aucune parcelle de peau sous la quantité effrayante de bandages qui l'entourait.

— Qu'est-ce qui t'est arrivé ? s'enquit Seungkwan.

Le fils d'Arès s'assit sur le bord de son lit et soupira bruyamment.

— On a essayé de me faire comprendre que je n'avais pas ma place à Sparte. Que je n'étais qu'un étranger.

— Qu'est-ce qu'ils t'ont fait ?...

— Ils ont utilisé des fouets.

Seungkwan inspira nerveusement alors qu'il essayait tant bien que mal de ne pas laisser transparaître sa panique.

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