DEKAEPTAIA ⋮ ΔΕΚΑΕΠΤΆΙΑ |Livre I|

Rhapsodie XLVI

Lorsque la radieuse Iris, déesse messagère qui apporte l'arc-en-ciel, arriva ce matin là sur l'Ossa, les demi-dieux n'en étaient pas ravis. Sa venue annonçait que les Olympiens désiraient les voir tous ensemble. Les douze qui vivaient sur l'Ossa acceptèrent de se rendre à la réunion avec les dieux, bien qu'inquiétés par la nature de ce qu'ils avaient à leur dire. La déesse des Arcs-en-ciel se rendit ensuite à leur dortoir où se trouvait encore Seungkwan.

Les demi-dieux prirent la route de l'Olympe et lorsqu'ils y furent, ils attendirent de longues minutes que celui qui manquait à l'appel les rejoigne. Seungkwan, escorté par Iris, arriva finalement après presque une demi-heure. Il semblait fatigué mais surtout, extrêmement contrarié. Aucune espèce de sourire ne se dessinait sur son visage.

La déesse les conduisit jusqu'à la salle des Trônes de l'Olympe et en ouvrit les portes pour les inviter à entrer. Les dieux étaient réunis et leur faisaient face. Soonyoung tourna la tête vers le trône sombre en fer forgé qui était celui de son père. Il était vide. Un rire nerveux lui provoqua un soubresaut. Son père était resté aux Enfers. Tous les autres sièges étaient occupés. Le fils d'Hadès se tourna ensuite vers Jeonghan – Jeonghan qui refusait de lui adresser la parole depuis deux semaines du Paradigme, une éternité. Il voulait s'excuser pour le comportement de son autre partie de lui ; mais s'excuser pour quoi ? Il ne se souvenait même plus de ce qu'il avait dit. Il se souvenait seulement qu'il était devenu l'autre, qu'il s'était disputé avec Jihoon et que d'une façon ou d'une autre, la nuit suivante, il avait couché avec Jihoon – d'une façon qui le répugnait toujours.

Seungcheol le premier s'inclina devant l'assemblée divine et les autres l'imitèrent à sa suite. Les dieux olympiens leur rendirent poliment leur salut puis Zeus se leva et prit la parole d'une voix forte :

— Demi-dieux, votre grec est-il bon ?

La question surprit les demi-dieux. Ils se regardèrent les uns les autres avec confusion. Les dieux ne savaient-ils pas déjà la réponse, puisqu'ils les observaient continuellement ? Minghao le premier prit la parole, et répondit dans un grec presque parfait :

— Suffisamment bon pour comprendre la plupart des conversations.

Il s'attira des regards étranges, qui n'avaient pas compris le moindre mot de ce qu'il venait de dire, tandis que d'autres esquissait un sourire, amusés par la réponse. L'intelligent Hermès, qui était l'inventeur même des différentes langues, acquiesça avec fierté. Son enseignement n'était pas tombé dans l'oreille d'un sourd. Mingyu dit alors, en grec également :

— Je suis capable de parler, plutôt couramment. J'ai encore beaucoup à apprendre mais je fais de mon mieux.

Le radieux Apollon fit un signe discret à son fils pour le féliciter. Le fils d'Artémis jeta un regard en coin à Mingyu, et il s'empressa d'ajouter :

— J'ai moi-même beaucoup appris et je pense que ma maîtrise du grec n'est pas déshonorante.

Il se tourna vers sa mère, mais celle-ci ne lui adressa pas le moindre regard. Alors, en regardant autour de lui, il vit certains demi-dieux qui grimaçaient en essayant de comprendre ce qui se disait.

— D'autres parmi vous ont-ils quelque chose à dire ? insista le roi des dieux.

Quelques mains se levèrent, dont celles de Junhui, Soonyoung et Seokmin se levèrent. Si le fils d'Athéna maîtrisait la langue presque aussi bien que son petit-ami, le fils d'Hadès comprenait mieux qu'il ne le parlait, et inversement pour Seokmin qui avait du mal à saisir tout ce qu'on lui disait en grec mais qui le parlait plutôt bien, car par un heureux hasard il avait retenu les leçons de sa mère. Pour les autres demi-dieux, le grec consistaient pour eux en quelques mots par-ci par-là qu'ils étaient capable de traduire, tout du mieux de quelques phrases simples.