Chapitre dix-huit

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Depuis peu, j'avais commencé à travailler au café de Chris. Il était très amicale avec ses employés, ce qui me permettait de me sentir à l'aise au sein de l'équipe. Hier, les vacances avaient prit fin, je devais l'avouer, j'avais eu beaucoup de mal à concilier les révisions et le boulot mais je m'étais habituée, c'était devenue une routine. Avec Brayden, nous étions devenus presque des amis, il était algide mais je ne cherchais pas à le comprendre, il avait sûrement ses raisons.

J'enfilais un de mes pull et mon manteau et enfilait mes bottines noires. Dehors, le temps était glacial, le vent soufflait fort et les arbres se trouvaient dénudés de leurs feuillages. À la télé, ils annonçaient de la neige pour demain et comme une petite fille impatiente, je levais les yeux au ciel.

Je buvais mon café tout en regardant le chat boire son lait, il avait pas mal grandit depuis la dernière fois.

Avant d'aller en cours, je décidais de rendre visite à mes parents. Je déposais deux bouquets de fleurs sur leurs tombes, mes yeux se remplissaient en un rien de temps. Je n'arrivais pas à sortir un mot de ma bouche, je ne pouvais pas croire à la mort de mes parents. Comme si, lorsque j'irais chez nous, mon père m'accueillera avec la télécommande dans les mains et ma mère avec une spatule entrain de faire mon gâteau préféré.

Je prenais la route de la fac, les mains dans les poches et tremblotante. Mes dents claquaient, j'empressais le pas afin d'arriver au plus vite à l'université et me réfugier dans la première salle de cours.

~

Un grand brouhaha avait lieu dans le couloir alors que je marchais en parlant avec Ciara, elle me racontait ses vacances chez ses grands-parents. À contrario, moi je n'avais jamais rencontré mes grands-parents. Mes parents m'avaient toujours gardés à l'écart des affaires familiaux, je connaissais seulement mon oncle.

— Qu'est-ce qu'il se passe ?  Je demandais alors qu'on s'approchait des gens qui criaient et riaient dans le couloir.

— On dirait qu'ils ont encore trouver de quoi se divertir.

Alors qu'on voulait passer pour rejoindre notre salle de cours, les élèves me regardaient avec des gros yeux. Je remontais alors les yeux sur le tableau d'affichage et mon sang ne fit qu'un tour dans mon corps fébrile.

Une dizaine de photocopies étaient placardés, des photos de moi y figuraient. Mais pas n'importe quel photo, des photos de moi et Brayden. Sur les images, nous étions entrain de nous embrasser dans la bibliothèque, de nous enlacer dans la rue, de nous rendre quelque part en voiture...

Samy me faisait un clin d'œil, il avait tout manigancé : Il nous avait enfermé dans la bibliothèque, il nous avait suivit...

Je gardais mon sang froid et me rendais à mon cours de Droit international, ils n'allaient pas réussir à me détruire.

Ciara me prenait par le poignet et m'entraînait à travers la foule. Une fois installées sur nos chaises, nous discutions.

— Tu vas bien ? Elle me questionna en affichant un air grave.

— Oui, ne t'en fais pas pour moi...je murmurais, pas sûre de moi.

— Alba, je voudrais te demander, mais ne le prends pas mal....elle posait sa main sur la mienne.

— Oui vas y, pourquoi veut-tu que je le prennes mal ?

— Il y' a vraiment quelque chose entre toi et lui ?

Je sortais mes affaires de mon sac et niant, en lui faisant comprendre que moi et Brayden étions seulement des amis.

— Des amis ?

Je hochais la tête à l'affirmatif alors qu'elle commençait à s'emballer.

— Je peux te demander un service ?

~

— Tu peux me prendre mon plateau aussi ? J'arrive tout de suite, je souriais à mon amie.

— T'inquiètes, je suis à notre table habituelle.

Elle s'en allait alors que je poussais la porte des toilettes. Je m'examinais dans la glace, j'avais les joues rougies par la colère et la gêne. Tout le monde m'espiaient, comme si j'étais un animal de cirque.
Je me passais de l'eau sur le visage et m'épongeais avec un sopalin disposé dans la machine.
La porte claqua violemment, j'avais tressailli.

— Vous vous êtes sûrement trompé, sur la porte, c'est indiqué que c'est les toilettes des filles.

Il fermait la porte à clef derrière lui et la première chose que je fis, c'était de regarder dans les horizons pour voir s'il y avais d'autres filles ici : aucune hormis moi.

— Je ne pense pas que je me suis trompé.

Le blond me déshabillait du regard alors que j'étais désorientée. Qui était-il ? Que me voulait-il ? Je ne l'avais jamais vu auparavant.
Il s'avança dans ma direction, d'un pas rapide, il me terrifiait.

— Au sec.... sa main se pressait sur ma bouche, mon cœur battait fort contre ma poitrine et je pleurais tellement j'avais peur de ce qui allait poursuivre.

— Arrête de jouer les dures à cuir, on sait tous que tu es une fille facile, son ton était moqueur.

J'essayais de me débarrasser de lui, je lui foutais un coup de pieds dans le ventre et il se recroquevillait sur lui-même. J'accourais vers la porte pendant que la sonnerie retentissait annonçant la reprise des cours. Pensant que j'étais sauvée, je posais une main sur le poignet de la porte mais je fus retirée en arrière. Le gars essayait de m'étrangler, je criais et mordait son bras. Il me poussait contre la cabine et je me frappais durement la tête.

Quelqu'un forçait la porte.

— Je suis là !
Je déglutissais et toussais.
Allongée sur le sol, je me tenais mon cou douloureux.

Il défaisait sa ceinture, au même moment, la porte s'ouvrait dans un bruit assourdissant.

Forbidden Love | TERMINÉEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant