Chapitre cinq

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— Mam' écoute, si aujourd'hui vous n'acceptez pas Brandon pour le dîner, je pars le rejoindre.
Ma mère demandais de l'aide de mon père, avec son regard. Ce dernier avait vite prit parti, ça l'arrangeait : Brandon l'insupportait.
Brandon n'a pas sa place dans cette maison ! Sa voix avait résonné tellement fort dans la pièce que je doutais d'avoir perdu mon ouïe.
— Donnez-moi une bonne raison ! Pourquoi vous le refusez autant ? Je rétorquais.
Mon père s'avançait méchamment vers moi mais ma mère le retenait par l'épaule.
— Ton « petit-ami » te trompe, il se fout de toi, tu es très naïve Alba!
Je prenais une grande inspiration et deversais toute ma colère qui s'accumulait :
— Tu ne peut pas dire des choses horribles juste parce que tu ne l'apprécies pas !
— Alba, ton père dit la vérité... intervenait ma mère, toujours en retrait.
— Je me casse de cette baraque, bon appétit à vous, bande de menteurs.

...

Brandon ?

Son regard ne me quittait plus, il n'avait pas changé d'un poil.
Sans que je ne puisse comprendre ce qu'il se produisait, ses grands bras m'enlaçaient.

Son etreinte me rendait plus confinante, j'avais l'impression d'avoir re-trouver un morceau qui me manquait pour me sentir enfin complète.
Des larmes glissaient sur mes joues, malgré mes nombreux tentatives pour les retenir.

— Tu m'as manqué Brandon...

Il me caressait le dos, comme pour me réconforter.

— Tout va bien se passer , ne t'en fais pas, je suis près de toi maintenant.

Je me décollais de lui, maladroitement.

— Comment tu as su., que j'étais vivante...Je pensais que tu m'avais oublié, j'avouais honteuse.

Il déposait un baiser sur mon front.

— Ton cousin m'a appelé pour me le dire, tu es folle ? Jamais je ne pourrais t'oublier.

Je me reblotissais dans ses bras et on restait ainsi cinq bonnes minutes, sans parler, seulement nos respirations parvenaient à nos oreilles. Brandon interrompait ce moment de retrouvailles, en m'expliquant qu'il devait emmener son père chez le médecin.
Il me filait son numéro de téléphone et m'embrassait avant de disparaître avec sa moto.

Je refermais la porte de chez moi, les sacs de courses à la main, je me dirigeais vers la cuisine et les déposait sur le plan de travail.

— Il y a quelque chose qui cloche, je murmurais pour moi même en portant ma main à mon coeur.

Pourquoi mon coeur ne battait pas la chamade comme avant ? Serait-il possible que je ne puisse plus éprouver ce genre de sentiment car j'ai dormi longtemps ? Ai-je un problème ?

Je soupirais et rangeais les courses dans les placards et frigo. Je re-voyais, ma mère une cuillère en bois, remuant la soupe de potiron que je détestais tant... Si seulement ce n'étais pas trop tard... Si seulement je pouvais encore goûter à ces plats... Je n'aurais pas laissé une goutte de cette satanée soupe...

Je me faufilais dans le lit froid, après avoir enfilé mon pyjama. Je n'avais plus d'appétit, je fermais les yeux et me laissait bercer par les sifflements du vent qui se baladait dehors.

~

Je me réveillai en sueur, le coeur lourd, la bouche sèche et les mains tremblantes : Un cauchemar.
Le premier depuis ma re-naissance si l'ont peut appeler cette vie ainsi.
J'enfilais mes pantoufles, j'avais peur de la solitude et voilà que je me retrouvais seule. Je marchais prudemment, dans ma propre maison.

Comme si j'étais emprisonnée dans une cage, comme si j'étais, cet oiseau, qui est né dans une cage et qui est destiné à mourir dans celle-ci.
L'oiseau qui n'a jamais connu la liberté ou qui n'a jamais su voler de ses propres ailes, saura-t-il survivre tout seul ? Même après ouverture de cette cage ? Non.

J'étais comme cela, un rien m'effrayais et je me sentais impuissante, face au monde qui m'attendait dehors.
Je remplissais un verre d'eau et le buvais d'une traite.

Il y avait un sentiment que j'avais lorsque mes parents étaient à côté de moi et que j'avais perdue à tout jamais : Je me sentais invincible.
Je puisais ma force d'eux, j'avais beau les blesser, j'apprenais tôt ou tard de mes erreurs et j'étais consciente que sans eux, j'étais rien.

Un bruit stridulant me faisait sursauter, le verre m'échappait des mains et se retrouvais brisé en milles morceaux sur le carrelage de la cuisine.
Alors que je ne m'étais pas encore remise de mon cauchemar, ce bruit inconnu me fit une frayeur.

Je me dirigeais lentement dans ma maison, je retrouvais la fenêtre du salon ouverte. Le vent traversait et me donnait des frissons, le froid m'avait réveillée quelque peu.

— C'est juste la fenêtre qui s'est ouverte à cause du vent Alba, garde ton calme.

Alors que je refermais la fenêtre, je l'appercevais là, en plein milieu de la nuit, assis sur la pelouse, dans son costume blanc. Il avait l'air de m'attendre, comme s'il savait que j'allais l'accueillir.
J'étais persuadée qu'il ne me voudrait pas du mal, alors, je l'ai laissé entré, en ce temps hivernal.

Forbidden Love | TERMINÉEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant