Chapitre quatre

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Il m'installait doucement sur le canapé alors que je soupirais. Mon estomac criait famine, mon corp était douloureux et mon esprit fatigué.
Il disparaissait de la pièce et revenait quelques minutes plus tard avec une trousse de secours.
J'inspectais tout ses faits et gestes, il désinfectait mes plaies minitieusement. Au dessus de ma main, un gros bleu était visible, il m'y avait mit un sac de glace. Seul un endroit restait : mes lèvres.

Il imbiblait un coton de tige de produit et appuyait sur ma plaie, ça me picotait mais je ne m'en préoccupais pas. Quand nos yeux se croisaient, je le fuyais. Comme si j'avais quelque chose à cacher...

— Mange et repose-toi, je t'emmènera chez toi une fois que tu seras rétablie.

Je prenais l'assiette qu'il me tendait, je mourrais de faim.
Après mon repas, je décidais de dormir, comme il me l'avait ordonné : Après tout, plus je l'écoute, plus vite je rentre chez moi.

Mes yeux se fermaient et je plongeais dans un profond sommeil.

~

— Que fait cette jeune fille chez toi ? Je croyais qu'aucune fille ne pouvait franchir le seuil de cette porte ? Annonça une voix ténor.

Des voix me réveillaient, mais je continuais de jouer la comédie afin d'écouter leurs conversations.

— Elle avait besoin d'aide et je ne pouvais l'ignorer.

Le vieil homme prenait une grande inspiration.
— Tout le monde ne peut pas être secourus Brayden, gardes bien ça en tête.

Il s'appelait donc Brayden? Il m'inspirait pas confiance.

— Je sais.

Une fois que le silence prenait place, je me levais, je me sentais déjà mieux. Je ne comptais pas rester une minute de plus chez cet inconnu.
J'enfilais mes baskets et les rejoignais dans la cuisine.

— Bonjour, je murmurais d'une voix enrouillée.  

Le veil homme barbus en face de moi, me souriait chaleureusement. Il avait des rides et ses cheveux blancs lui retombaient sur ses épaules. Ses yeux bleus me fixaient et il me fit un signe de la main pour m'inviter à m'assoir.

— Tu vas mieux ?

Il me tutoies ?

— Oui, merci, où est..., je cherchais mon hautain sauveur du regard.

— Brayden ? Il est allé chercher tes affaires dans son véhicule.

— Oh je vois, j'inspectais la cuisine, elle était rustique et le bois était toujours présent dans cette pièce.

Le vieux monsieur me poussa une tasse qu'il avait préalablement remplis de café.
Je lui souriais afin de le remercier.

— Brayden n'ose jamais se mêler de la vie des autres, ça m'étonnes qu'il t'ai hébergé.

Je regardais le liquide noir, j'avais eu de la chance d'être sauvée et malgré ça je lui en voulais, où avais-je la tête ?

— J'en suis reconnaissante, je buvais, je me sentais bien avec ce vieillard.

— J'espère que je vous dérange pas ? Brayden faisait irruption dans la pièce avec mes sacs de courses à la main.

Il nous regarda tour à tour puis lâchais les sacs, il s'approchait de nous et posait sur la table mon téléphone et mon porte monnaie.

— Non fiston, on discutait avec la petite.

Petite ? J'avais 22 ans !

— Dépose-la avant la tombée de la nuit, sinon elle risquerait encore de se blesser.

Je fronçais les sourcils, il me cherchait.

— Tu as raison, je ferais mieux de partir.

L'atmosphère était tendu entre nous deux et le vieux le remarqua. Il récupérait ses clefs et enfilait sa veste tandis que je récupérais mes affaires ainsi que mes sacs du sol.

On passait par la porte et je vis un pick-up garé devant. Il ouvrait les portières et je posais mes affaires. Il s'installait côte conducteur, je tentais de le rejoindre mais étant petite, j'avais du mal, une main passait sur ma taille, c'était lui. Son parfum musqué avec un léger soupçon de bergamote m'envahissait, ça faisait tellement longtemps, que je n'avais pas êté aussi proche d'un homme. Mon coeur battait la chamade, mes joues devaient être rouge. Je m'installais enfin sur mon siège.

— Assure-toi de bien la déposer chez elle. Il criait par dessus le bruit du moteur, à l'intention du vieux monsieur.

— Ne t'en fais pas.

Je n'arrivais pas à détacher mes yeux de lui, comme si je souhaitais me remémorer à la perfection tout les détails de son corps : son sourire presque inexistant, son regard de braise, sa barbe.... Arrête ! Stop Alba ! Il a rien de spécial, tu en fais tout un plat comme si tu n'avais jamais vu de garçon !

J'en ai pas vu depuis 4 ans !

La portière claquait et je sursautais, ce bruit m'avait sauvé de l'altercation que j'allais avoir avec ma conscience.

Le vieux, faisait un signe de main et on s'éloignait petit à petit de la demeure. Je lui indiquais l'adresse, tout en regardant par la fenêtre, on en avait pour un bon bout de temps.

— On ne s'est pas présenté, je m'appelle Chris, ravi de t'avoir rencontré.

Je le regardais, un sourire chaleureux ornait ses lèvres.

— Alba, enchantée, vous êtes le seul à être heureux de m'avoir rencontré on dirait...

Il ria.

— Tu parles de Brayden ? Ne lui en veut pas, il a toujours été comme ça.

J'hésitais à lui poser cette question, mais mon courage avait surgit de nul part et je lançais :

— Il y a une raison en particulier ? Pour qu'il soit autant....

— Ses parents, il a grandit sans parents, il me coupa.

Je comprenais un peu plus ses agissements, seulement les enfants sans parents pouvaient comprendre la douleur que créait leurs absences. Comme si une partie de notre corps se détachait, comme si, une partie de notre joie s'était évanoui et l'autre était portée disparue.

— Je suis désolée...

Je baissais la tête sur mes mains abîmées.

— Ne t'inquiète pas, il s'en sort bien malgré cela.

— Il a la chance d'avoir un grand père bien veillant comme vous.

Il secouait la tête.
— Je ne suis pas son grand père.

La voiture s'arrêta soudainement, on était arrivé devant ma maison. Je n'avais pas compris comment le temps s'était écoulé si vite!

— Merci beaucoup.

Je descendais de la voiture en saluant le veillard. Mon regard se bloqua, à contre-coeur sur la personne se tenant sur le seuil de ma porte. Un sentiment inexplicable traversait mon corps, un mélange de haine et de dégoût, de tristesse et de mépris.

Brandon ?

Forbidden Love | TERMINÉEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant