Nous nous reverrons...

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Le trajet se fit dans le silence, après qu'Hinata ait donné son adresse à son chevalier servant improvisé.

Rien que le souvenir de ce baiser avorté entre eux l'entraînait dans un fantasme qu'elle ne souhaitait pas se représenter. Naruto incarnait son idéal physique masculin : fort et doux à la fois, il faisait attention à elle.

Cependant, l'immensité de l'erreur qu'elle venait peut-être de commettre en montant avec lui dans cette luxueuse voiture la foudroya. Après tout, elle ne le connaissait ni d'Eve, ni d'Adam ! C'était peut-être un Don Juan, ou pire, un prédateur sexuel !

Rien qu'à cette dernière pensée, elle secoua la tête. C'était impossible. Il avait trop de classe, n'offrait pas les traits caractéristiques de cette catégorie de psychopathes.

- Qu'y a-t-il ? Vous secouez la tête.

- Non, rien.

Et en plus, il était observateur malgré sa concentration sur la route. Hinata finit par rire doucement et se décida finalement à être honnête.

- J'étais en train de me dire que je vous ai fait confiance peut-être un peu trop rapidement...

Naruto en fut interloqué. Il ne s'était même pas posé la question à dire vrai... Mais il prit le parti d'en rire à son tour.

- C'est vrai. Nous ne nous connaissons pas. Je pourrais être un dangereux pervers.

Ils rirent de nouveau et de concert cette fois.

- Je ne crois pas non.

La brune ne savait d'où elle sortait ça, mais elle était persuadée d'être dans le vrai. Son interlocuteur était maintenant abasourdi.

- Vous avez l'air bien sûre de vous, tout à coup.

Il finit par se garer. Ils étaient arrivés devant l'immeuble de la jeune femme. Elle décrocha sa ceinture et le vit faire de même.

- Je vous raccompagne jusqu'à votre porte.

- Oh, ce n'est pas nécessaire...

Mais Naruto était déjà dehors et lui ouvrait galamment la portière. Hinata en sortit le plus dignement possible et pria pour ne pas se viander devant lui. Surtout pas devant lui. Une fois suffisait amplement.

Une fois devant la grande porte du bâtiment, la jeune femme se tourna vers son chauffeur imprévu.

- Je vous remercie de m'avoir raccompagnée.

- Tout le plaisir est pour moi, mademoiselle Hyuga.

Le blond se saisit doucement de sa main. Elle se laissa faire. Il la porta à ses lèvres et déposa un doux baiser. Ce contact eut pour effet de déclencher un désir époustouflant en elle. Alors elle n'osait imaginer ce qu'elle pourrait ressentir avec un contact plus intime sur ses lèvres... Mais elle ne s'appesantit pas sur la question et lui sourit avant de se détourner vers la porte.

- Oserais-je...

Elle suspendit son geste...

- Je souhaite vous demander votre numéro de téléphone...

La surprise la clouait sur place cette fois.

- S'il vous plaît...

Naruto lui offrit un sourire tendre qui éliminait toute prudence. Il lui donnait l'impression d'ouvrir une porte sur un futur qu'elle n'avait pas prévu... sauf qu'elle était tentée de suivre ce chemin inconnu.

Avec un geste lent, pour ne pas montrer ses tremblements, Hinata s'empara d'une de ses cartes pro d'autrice qu'elle emportait toujours, avec son numéro de téléphone portable usuel.

- Voilà.

Le jeune homme poussa un bref soupir de soulagement, et son sourire s'agrandit, étincelant.

- Merci.

La brune lui rendit son sourire, un peu plus réservée, puis réussit à ouvrir sa porte sans trébucher. Une première.

- Quand puis-je vous contacter ?

Elle s'appuya sur la porte.

- Tentez votre chance.

Puis elle ferma la porte d'entrée avec un petit rire mutin. Cette petite espièglerie ne lui était pas habituelle, mais elle avait très envie de voir où ce petit jeu qu'ils venaient de commencer pouvait les mener.

Hinata monta les escaliers après avoir enlevé ses talons, puis entra chez elle. Elle se déshabilla rapidement, prit une petite douche rapide, se démaquilla et partit se coucher, non sans avoir envoyé un texto à ses amies pour leur dire qu'elle était bien arrivée.

Elle garda pour elle le fait d'avoir été raccompagné par Naruto. Nul doute qu'elles n'hésiteraient pas à la cuisiner à mort pour tout savoir, et il n'y avait rien à raconter d'ailleurs.

La jeune femme éteignit tout et se coucha dans son lit avec un long soupir de bonheur. Son portable se mit à briller et à vibrer sur la table de nuit.

"Bonne nuit, Mademoiselle Hyuga. Uzumaki Naruto."

Une envolée de papillons frémit dans le creux de son ventre. Elle enregistra le numéro du blond dans son répertoire avant de lui répondre.

"Bonne nuit à vous, Monsieur Uzumaki."

Puis elle finit par s'endormir, le sourire aux lèvres...

Le Jeu du DestinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant