Quand on ne touche plus terre...

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La semaine fut trop longue et trop courte à la fois. Hinata la vécut comme entourée d'une bulle, l'éloignant du monde connu, totalement et irrémédiablement conquise par Naruto qui ne se laissait pas oublier.

Chaque jour, il lui envoyait un message, et la conversation s'étirait sur des heures. Il la faisait rire, la charmait par son attitude joviale et ses mots empreints d'humour. Depuis le dimanche soir cependant, ils n'avaient pas osé relancer de discussion aussi audacieuse. La brune n'était pas certaine de pouvoir supporter une seconde fois une pression pareille, telle qu'elle avait été dans l'obligation de...

Rien que d'y penser, elle sentit ses joues s'échauffer. C'était la seconde fois que ses pulsions prenaient le dessus. En avait résulté une satisfaction passagère tellement insuffisante...

Ils ne s'étaient pas revus depuis dimanche, et c'était peut-être une bonne chose. La jeune femme avait besoin de temps pour se faire à ses émotions chaotiques, se partageant entre curiosité, désir intense, un peu de méfiance et beaucoup d'attrait. Le blond était le premier homme à lui inspirer des sentiments aussi inédits.

Le vendredi soir, un vent de panique mêlée à de l'excitation ne cessait de souffler en elle. Hinata se sentait trop nerveuse pour faire quoique ce soit. Alors quand la sonnerie de son portable retentit, elle ne regarda même pas qui appelait et répondit.

- Allo ?

- Bonsoir, Hinata.

La voix masculine résonnait tendrement à son oreille. Le cœur d'Hinata manqua un battement. La jeune femme écarta le téléphone de son oreille pour s'assurer de ne pas être en proie à une hallucination auditive.

Elle vit le prénom du beau blond inscrit sur l'écran et manqua encore une fois d'hyperventiler.

- Hinata ?

- Euh... hmmm... oui. Bonsoir Naruto. Excusez-moi, j'ai été surprise.

Son palpitant repartit à coups redoublés.

- Je dérange ?

- Non non ! Je n'ai pas regardé mon téléphone avant de répondre, c'est pour ça...

En fait de réponse intelligente, elle pouvait repasser...

- Ha.

Sa voix respirait la satisfaction.

- Vous vouliez me dire quelque chose pour demain ?

Merde, il allait annuler finalement... c'était sûr ! Comment un type comme lui pouvait avoir envie de sortir avec une fille comme elle ?

- Pas spécialement, j'avais juste envie d'entendre ta voix...

Comment répondre à ça ? La jeune femme sentit tout son être se dissoudre dans une explosion de sensations intenses.

- Ha... et... maintenant que c'est fait ?

- Je n'ai plus envie de raccrocher.

Il était direct. Le feu prit de plus grandes proportions dans ses veines.

- D'accord... Qu'est-ce que je pourrais bien dire...

Ha mince ! Elle réfléchissait à haute voix ! Le rire de son interlocuteur retentit pour preuve. Il lui semblait que sa tête allait éclater tellement la tension atteignait des sommets.

- Ce qui te vient. Je suis pas difficile.

Ce fut à son tour de rire. Naruto avait le don de la calmer en même temps qu'il pouvait la troubler.

- Qu'est-ce qui t'a poussé à vouloir entendre ma voix ?

Le tutoiement lui vint naturellement, sans qu'elle y prenne garde.

- Si je te le dis, tu ne voudras pas me revoir demain.

Ça, j'en doute fort...

- Dis toujours.

Un bref silence avant qu'il ne se reprenne, il s'éclaircit la gorge.

- Je te veux.

A ces mots, le feu devint incendie. En elle, la raison se disputait âprement avec ses désirs fiévreux. Hinata tremblait, frissonnait sous les images implicites de cette vérité implacable. Si elle n'avait été aussi froussarde, elle lui aurait probablement dit de venir chez elle à l'instant. Son corps lui tenait un tout autre discours, couvert de chair de poule. S'il l'effleurait maintenant, elle était certaine de succomber.

- Vous semblez bien sûr de vous, Monsieur Uzumaki.

Un nouveau rire s'éleva de l'autre côté de la ligne, semblable à une caresse intime et sensuelle. La jeune femme pensait bien imploser très prochainement.

- Si vous saviez, Mademoiselle Hyuga...

La lutte devenait de plus en plus difficile. Mais Naruto semblait conscient du caractère potentiellement explosif de la situation.

- Je crois que je vais te laisser, sinon je serai capable de faire quelque chose qui risquerait de te faire fuir.

- D'accord... Bonne nuit, à demain.

- Bonne nuit, ma belle.

Heureusement qu'il avait pris les devants pour clore cette conversation qui avait été à deux doigts de déraper ! En appuyant sur le bouton raccrocher, Hinata inspira profondément. Une bonne douche glacée terminerait d'éteindre ses sens tendus à l'extrême.

Le reste de la nuit, elle se tourna et se retourna dans son lit sans parvenir à trouver le sommeil, se repassant la conversation mille fois, modifiant quelques répliques et imaginant divers scénarios où l'homme raccrochait pour la rejoindre et la prenait dans ses bras. Et ce n'était pas pour un petit câlin innocent...

Au petit matin, la jeune femme réussit à s'endormir, en rêvant de ce beau blond qu'elle verrait dans à peine quelques heures...

Le Jeu du DestinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant