Une mamie trop curieuse (1ère partie)

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Mine de rien, il ne me reste que huit jours à passer sur place. Je fais le point sur ces deux premières semaines de vacances qui ont passé à une vitesse folle.

Rien ne s'est passé comme prévu mais, je bénis le ciel d'avoir mis un gars aussi pragmatique sur mon chemin. Peut-être que je vais finir par ne pas regretter d'être venue sur cette île !


Assise dans le divan de ma terrasse, j'observe les couleurs de l'océan changer au fur et à mesure que le soleil se lève. Il n'y a personne sur la plage, le complexe est encore tranquille.

C'est reposant. Finalement, c'est un point qui mérite d'être examiné avec plus d'attention. Je veux dire, partir en vacances.

Oh, si je le fais encore, ce sera, d'une part, de mon plein gré et, d'autre part, du tourisme responsable.

Pas question de rester affalée sur un transat à longueur de journée !


Après un nouveau petit déjeuner de roi, je me retrouve, perdue, dans ma suite. Je n'ai pas envie d'aller m'installer au bord de la piscine, si c'est pour m'y faire encore insultée et la plage ne me tente pas plus que ça.

Ma « To do list » pour mon retour fracassant sur le sol français est prête, j'ai viré mon frangin de mes contacts, je n'ai plus rien à faire. Je me masse distraitement l'épaule et mon regard se pose sur un folder vantant les mérites du spa de l'hôtel.

Ni une ni deux, je compose leur numéro et je décide de m'octroyer un soin complet du visage et un massage oriental du corps. Je demande également de pouvoir profiter durant une heure avant les soins du sauna et du hammam.

Coup de chance, il y a des disponibilités immédiates. Il ne faut pas me le répéter deux fois : aussi vite que me le permet ma cheville à peine guérie, je me change et je quitte ma suite ravie de pouvoir bénéficier d'un très long moment cocooning.


***


Il est 14h30 lorsque je quitte le spa, toujours sur un petit nuage. L'esthéticienne qui s'est occupée de moi avait des doigts de fée et elle m'a gratifié d'un mini massage crânien de dix minutes qui a failli m'envoyer dans les bras de Morphée !

Par contre, je suis très vite réveillée lorsque je me rends compte qu'il ne me reste qu'une demi-heure pour aller manger. Ce sera du vite fait : comme je n'ai pas très faim, je me contente d'un excellent gaspacho et d'une assiette de fruits frais.


Ensuite, prise d'une inspiration soudaine, j'envoie un message à Adrien en lui demandant s'il a des idées d'excursion intelligente dans le coin.

Moins de dix secondes plus tard, je regrette mon geste. C'est vrai, même s'il m'a aidé et s'est montré bienveillant à mon égard, je devrais peut-être le laisser tranquille non ? Il va s'imaginer que je suis une psychopathe ou un truc du genre.


Mince...le voilà qui m'appelle. Après un instant d'hésitation, je décroche et ne lui laisse pas l'occasion de parler le premier :

— Bonjour Adrien. Je suis désolée pour le message que je viens de vous envoyer. C'était impoli de ma part. Je ne souhaitais pas me montrer envahissante à ce point.

— Aucun problème Naïs. Et, rassurez-vous, je ne l'ai pas mal pris. Au contraire, je suis libre et je serais ravi de vous servir de guide. Cependant, par précaution, nous n'irons pas loin. Je ne tiens pas à ce que vous vous blessiez à nouveau. C'est pourquoi je vous propose de passer la fin de l'après-midi et la soirée chez une amie. Elle pourra ainsi vous faire découvrir l'authentique cuisine mauricienne.

— Vous...vous êtes sûr ? Je veux dire...

— Je vous attends devant l'hôtel dans trente minutes. Cela vous convient ? Vous verrez, je pense que c'est ce dont vous avez besoin pour vous changer les idées.


Je m'entends accepter la proposition.

Je décide de prendre une douche rapide puis je regard perplexe le petit dressing de la suite : qu'est-ce que je dois mettre ? Un truc trop décontracté me semble inapproprié mais je ne me rends pas non plus dans un resto étoilé.

J'opte donc pour un pantacourt bleu marine et une blouse légère blanche. Lorsque j'arrive non loin de l'entrée de l'hôtel, je me demande ce que je fais là.

Ça ne me ressemble pas d'accepter l'invitation d'un inconnu.

Après tout, je ne connais pas grand-chose d'Adrien.

Pourtant, il se dégage de lui une franchise qui me plait et à laquelle je ne suis pas habituée, soyons honnête.





Je déteste le sable, je déteste la mer...et les cartes postales !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant