Chapitre 62 :

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Joie ou tristesse, les larmes sont des sentiments que le coeur ne parvient pas à traduire en mots.


PDV Maël : 

Je n'arrivais pas à y croire, elle était partie sans même me prévenir. Certes, nous n'étions plus ensemble, mais quand même. C'était au bout du quatrième jour que j'avais commencé à m'inquiéter. J'avais alors demandé à Emily si Alexie était repartie chez sa mère, mon amie m'avait regardé avec des grands yeux et m'avait annoncé la nouvelle : Alexie était partie faire un tournoi d'un mois dans la région du Nebraska. J'étais resté figé sur place et Emily m'avait adressé une moue désolée. 

— A moi non plus, elle n'a pas dit au revoir, si ça peut te rassurer. 

Qu'elle ne l'ait pas dit à moi, je pouvais comprendre, bien que cela me faisait mal de l'admettre, mais qu'elle ne l'ait pas dit à Emily était bizarre. 

— Quand est-elle partie ? 

— Il y a quatre jours. 

Il y a quatre jours, nous avions eu notre première petite discussion depuis que j'avais quitté la chambre d'hôtel. La fameuse discussion pendant laquelle je lui avais tout balancé à la figure. J'avais beaucoup réfléchi depuis la mort d'Aloïs et je savais que cela avait été la meilleure chose à faire. Pour l'éloigner de moi. En vérité, ce n'était pas sa faute à elle, c'était la faute à ce que j'éprouvais pour elle. Et, par-dessus tout, je m'en voulais à moi-même. Cela me rendait incapable de regarder les gens dans les yeux. Je n'avais parlé à presque personne depuis, sauf lors du discours. Et après, Alexie m'avait forcé à m'expliquer. Elle était si déterminée que j'avais presque cédé, sauf que c'était à cause de ce que je ressentais pour elle, justement, que nous en étions là. Notre relation ne ferait que tout détruire sur son passage et elle avec. J'avais dû faire en sorte qu'elle m'en veuille, sinon je savais qu'elle n'arrêterait pas de revenir. Sauf que, quand j'avais dit mes paroles, je n'avais pas vu de la colère dans ses yeux, mais de la culpabilité. J'avais alors regretté mes mots et réfléchi à quoi dire pour me rattraper, mais elle était partie. Au final, peut-être que cela lui prendrait un peu de temps, pourtant elle finirait par me haïr. Il fallait juste qu'elle ouvre les yeux et comprenne que ce n'était pas sa faute. Je fis ensuite le lien entre ce que m'avait dit Emily et le départ précipité d'Alexie, j'avais entendu la porte claquer peu après qu'elle soit sortie de ma chambre. 

— Tout est de ma faute, Emily, ne lui en veut pas, avais-je murmuré. 

J'avais précipité son départ et elle était partie sans dire au revoir à personne. Emily avait froncé les sourcils, mais je ne lui avais pas donné d'autres explications. J'étais alors allé dans ma chambre et avais allumé mon ordinateur pour voir de quoi Emily parlait. Mon fond d'écran, une photo de nous deux dans le Nebraska qu'elle m'avait obligé à mettre - enfin j'avais fait comme si cela m'agaçait, alors que j'étais ravi - m'avait nargué. J'avais oublié de le changer. J'avais failli balancer mon ordinateur à l'autre bout de la pièce, mais m'étais rappelé que je n'avais déjà plus de téléphone. Chose qu'il fallait que je règle, d'ailleurs. J'avais alors tapé ce qu'Emily m'avait dit dans le moteur internet et étais tombé sur un lien vers un site internet. Le tournoi commençait dans quatre jours, il était composé de plusieurs types d'épreuves : slalom à deux, synchronisation, vitesse individuelle, figures artistiques seul et à deux et entente entre partenaires. Une fois que tu avais passé tout cela - il y en avait une épreuve tous les deux jours - tu étais qualifié ou non et tu devais faire une chorégraphie en duo que tu devais présenter devant des juges. Ensuite, il ne restait plus que trois équipes et tu avais une semaine pour préparer une nouvelle chorégraphie sur un thème donné. Ce tournoi était très réputé et les vainqueurs en tireront grand avantage pour la suite, tous les gens du monde du roller suivait cette compétition. Je revis alors Alexie et son partenaire sur la piste, cette connexion que j'avais constaté entre eux. J'avais été jaloux bien évidemment, surtout une fois que j'avais aperçu sa joie débordante. Je m'étais alors senti écarté de son monde, elle avait l'air si bien sans moi. Ce souvenir avait été une de mes autres motivations pour couper les ponts avec elle : Alexie s'en sortirait très bien sans moi, elle arriverait à être heureuse tout de même. Moi, je m'en sortirais sûrement moins bien, mais ce n'était pas grave. Ce qui comptait, c'était son bien-être à elle. 

Save meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant