Chapitre 51 :

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Je ne sais pas où va mon chemin, mais je marche mieux quand ma main serre la tienne.

Alfred de Musset

Je m'étais endormie dans ses bras, mon sommeil avait été agité. Toutes mes confessions de la veille au soir avaient remonté bien des choses à la surface. Les bras de Maël avaient été comme une ancre, quelque chose à quoi j'avais pu me raccrocher. Des bras qui, d'ailleurs, n'étaient plus là. J'essayai de relativiser : il devait juste déjà être partir se préparer pour les cours. Néanmoins, une partie de moi était convaincue qu'il regrettait déjà et qu'il avait trouvé que j'étais un trop gros fardeau. Je me levai pour aller me doucher tout en essayant de me concentrer sur autre chose que cette pensée qui avait l'air décidée à ne pas me lâcher.

Je descendis une fois prête à partir, les autres avaient déjà déjeuné, mais je n'avais pas faim. Emily était en train de mettre ses chaussures et j'en profitai pour passer à côté d'elle afin de sortir sans qu'elle ne le remarque. Mais ma tentative fut un échec, car elle me rejoignit à l'extérieur trois secondes plus tard, les lacets à moitié faits. Je lui lançai un sourire et décidai d'agir comme si de rien n'était.

— Eh ! Tu ne vas pas me faire ce coup quand même ! Je veux savoir !

— Qu'est-ce que tu veux savoir ? intervint Mathias.

Je rougis et lançai un regard suppliant à Emily.

— Oh, seulement si elle était intéressée par ce gars de son cours d'histoire qui, lui, est clairement intéressé par elle.

Yes, bien joué Emily, ce genre de mensonge passe toujours !  Même si je risquais d'obtenir plein de questions de Mathias.

— Quel gars de son cours d'histoire ? nous interrompit sèchement Maël.

Eh bien, nous avions quelqu'un qui avait l'air intéressé soudainement. Emily pouffa et s'en alla en me lançant un : "C'est bon, rien besoin de m'expliquer ! ".

— Moi, je veux que tu m'expliques par contre, dirent simultanément Mathias et Maël, un un peu plus durement que l'autre.

— Depuis quand tu t'intéresses à ce genre de chose, d'abord ? demanda Mathias.

— Ouais, c'est vrai depuis quand ? répliquai-je avant de monter dans la voiture de Charlie.

Maël me dévisagea, apparement pas très content. Sauf que la veille, au final, nous n'avions pas mis grand chose au clair et je ne savais toujours pas ce que nous étions.

Mathias me questionna tout le trajet et je dus inventer un certain "Brandon" qui avait des sentiments pour moi. Je lui fis promettre de ne pas en parler à Maël, sans lui dire que c'était parce que, sinon, je doutais qu'il démonte tous les Brandon de l'école. Et Emily s'amusa à dire des choses comme : " Sacré Brandon ! ", "Il s'est pas dans quoi il s'est mis ce Brandon ! ", tout le long de la conversation. J'eus beaucoup de mal à garder mon sérieux.

Lorsque l'on sortit de la voiture, je fus soulagée de constater que Maël, Bastien et Aloïs étaient déjà partis dans leur classe. Heureusement, je commençais par français et Maël par droit. Je n'étais pas prête pour une confrontation tout de suite. Sauf que Maël l'était, lui. A la pause de dix minutes entre deux heures de cours, il surgit tout d'un coup en face de moi.

— Ce Brandon a intérêt à pas être dans ton cours de français.

Merci Mathias, on peut compter sur ta loyauté.

— Je l'ai forcé à parler, ne lui en veux pas.

Ce mec lisait dans mes pensées ou ce n'était pas possible. Je le pris par le poignet et l'entraînai un peu plus loin. Je n'aimais pas qu'il soit jaloux à ce point et il le savait très bien, je lui avais raconté le pourquoi la veille.

Save meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant