Chapitre 30 :

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Fais attention à qui tu te confies, une oreille à l'écoute peut devenir une bouche qui te trahit.


— Tu n'aurais pas vu Amélie, par hasard ? me demanda Jayden.

— Bonjour à toi aussi, répondis-je un peu vexée qu'il m'ait adressé la parole uniquement pour ça.

— Salut ! Alors ?

Je levai les yeux au ciel et lui répondis négativement. Il me claqua alors un bisou sur la joue et m'abandonna pour aller chercher sa belle. Cela m'arrangeait en même temps, comme ça je pouvais réfléchir à tout ce qu'il s'était passé la veille. Maël n'était toujours pas rentré ce matin et personne ne savait où il avait bien pu aller. Cela aussi ça m'arrangeait, en fait. Je n'étais honnêtement pas sûre de pouvoir le voir immédiatement, son accusation me restait en travers de la gorge et j'avais peur que finalement, il n'ait pas changé d'avis. 

Durant toute la journée de cours, je n'eus aucune nouvelle de Maël ou de Jayden. Je m'aperçus que ce dernier n'avait toujours pas retrouvé Amélie parce qu'il était seul à chaque fois que je le croisais et je me mis à également chercher son amie des yeux. Et évidemment, Maël avait raison : Jayden la considérait bien plus que comme une élève ou une amie. Je souris à cette pensée, Jayden méritait d'être heureux et Amélie était vraiment gentille, malgré le fait qu'elle n'ait apparemment pas donné de nouvelle à mon meilleur ami. Mais qui serais-je pour la juger ? Je faisais la même chose régulièrement. Je me sentis tout de même un peu coupable à cette pensée, Jayden me cherchait-il partout de cette façon lorsque je n'étais pas là ? Et Emily ? La prochaine fois, je me donnerais au moins la peine de leur écrire un message leur indiquant que je suis malade et peut-être contagieuse, comme ça cela ne leur viendra pas à l'idée de venir me rendre visite. A Maël non plus, tiens. Je ne voulais plus qu'une situation comme celle de la dernière fois arrive. Je m'étais ouvert à lui et qu'est-ce que j'obtenais en retour ? Une accusation comme quoi j'étais une putain de salope traîtresse ? De nouveau, je m'étais laissée avoir. Pourtant je connaissais bien les conséquences lorsque l'on s'ouvrait de cette sorte. Mais j'étais destinée à répéter encore et encore les mêmes erreurs. Et on ne peut pas dire que je répétais mes erreurs parce que je les oubliais !

A la fin des cours, je montai dans la voiture de Charlie. Je ne sais pas pourquoi, mais c'était un endroit où je m'étais toujours sentie à l'aise. Après mon accident, je n'avais eu aucune peine à retourner dans un véhicule. Justement parce que ce n'était pas vraiment un accident. C'était la faute du conducteur et peu de gens étaient aussi fous que Jeremy. Enfin, j'imaginais mal Charlie foncer dans un mur alors que tous ses amis étaient à l'intérieur de la voiture. Pas son genre. Charlie serait prêt à foncer dans un mur pour ses amis, sans eux à l'intérieur de la voiture, si ça pouvait les sauver. Mais c'était tout. Je souris inconsciemment, j'avais tellement de chance de les avoir rencontrés. Emily, Charlie, Jayden et Mathias. D'ailleurs, Emily faisait toujours la tête à Aloïs et celui-ci me faisait vraiment de la peine. Cela se voyait qu'il en souffrait. Mais Emily m'avait dit qu'elle comptait lui pardonner, qu'elle voulait juste lui faire un peu payer avant. Moi, je ne m'étais toujours pas décidée. Ses propos m'avaient vraiment vexée, mais il avait eu l'air vraiment sincère en venant s'excuser. Néanmoins, les paroles ne faisaient pas tout. Je voulais voir comment il agirait prochainement et ensuite, je lui pardonnerais ou pas. 

Lorsque l'on rentra dans la villa, on trouva Maël en train de faire les cent pas dans la pièce. Quand il entendit la porte d'entrée, il s'arrêta et leva immédiatement le regard.

— Bordel, vous êtes enfin rentrés !

Charlie et moi nous lançâmes un regard étonné, ne comprenant pas l'impatience de Maël, et je pus apercevoir au passage qu'Emily le fusillait du regard. Je ne pus m'empêcher d'esquisser un petit sourire. Plus fidèle qu'Emily, tu ne trouveras pas. J'en profitai pour regarder les autres, mais c'était moins amusant parce qu'ils étaient tous de marbres. Il faudrait vraiment que je leur demande comme ils faisaient leur poker face un jour. Nous avions tous le regard braqué sur Maël, attendant des explications, ce qu'il finit par faire après un petit moment pour chercher ses mots :

Save meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant