Chapitre 45 :

137 9 0
                                    


Les batailles de la vie ne sont pas gagnées par les plus forts, ni par les plus rapides, mais par ceux qui n'abandonnent jamais. 

Maël était venu à table une quinzaine de minutes plus tard, j'avais prétexté avoir un devoir à commencer et j'étais sortie de table. Je ne voulais pas avoir une discussion avec lui sur ce qu'il s'était passé et j'espérais que ma fuite lui ferait comprendre le message. Sauf que dix minutes plus tard, il toqua à ma porte et l'ouvrit sans attendre de réponse. 

— Un devoir à faire, hein ? dit-il en me voyant allongée sur mon lit. 

Je me redressai en position assise et lui fis un sourire innocent. 

— Je suis à la phase de réflexion sur soi-même, tu ne connais pas ? Tu devrais essayer, c'est très utile pour la concentration. 

— D'accord, princesse, j'y penserai la prochaine fois et si tu arrêtais tes conneries maintenant ? 

Evidemment, il était impossible de plaisanter trop longtemps avec Maël Black. Maintenant, je devais arrêter mes "conneries" et lui avouer tout ce qui me pesait. T'inquiète, c'est facile. Il y eut alors un long silence, puis il inspira bruyamment avant d'aller s'asseoir sur le fauteuil à l'autre extrémité de ma chambre. 

— J'espère que tu t'es vraiment douché après ton sport parce que sinon tu ferais bien de dégager de mon fauteuil, ricanai-je. 

— Tu veux vérifier par toi-même ? dit-il en levant son bras gauche. 

— Sans façon, merci. Baisse-moi ça, je sens ta mauvaise odeur d'ici. 

En vérité, il sentait extrêmement bon et je pouvais sentir les effluves de son parfum. Mais, il pouvait toujours rêver pour que je le lui avoue. En voyant qu'il ne réagissait pas, je regardai son visage et vis une mine peinée. Je ne pouvais tout de même pas l'avoir vexé ? Impossible. Il faisait forcément semblant, mais son expression avait l'air si sérieuse. 

— Maël ? Je plaisantais, tu sens bon. 

Il éclata de rire et je me renfrognai sur moi-même. Je m'étais fait avoir comme une cruche. Il allait me le payer. Mais il faut dire que le rire de Maël était communicatif, alors je rigolai avec lui. Lorsqu'il eut repris ses esprits, et son visage impassible, il continua : 

— Bref, je ne suis pas ici pour entendre des éloges sur ma personne, néanmoins n'hésite pas si l'envie te reprend, mais pour parler de toi. 

— De moi ? Parce qu'autre chose que ta personne t'intéresse ? répliquai-je. 

Cette fois, je sus que je l'avais réellement vexé même s'il essaya de ne rien en montrer.

— Vraiment, Alexie ? La prochaine fois, je vais te laisser te faire violer je crois, lâcha-t-il d'un ton dur. 

Je sursautai de surprise. Comment osait-il dire des choses comme ça ? 

— C'est ça, laisse-moi me faire violer vu qu'apparemment cela ne te fait ni chaud ni froid ! 

— Cela ne me fait ni chaud ni froid ? Bordel, j'aurais pu tuer ce mec ! 

Je restai silencieuse. Nous avions une conversation de sourds et je ne comprenais pas comment on était passé du ton de la rigolade à une dispute. J'essayai de me reprendre, de calmer ma colère, mais il m'énervait tellement ! Et il était si contradictoire ! Maël avait l'air d'essayer de faire la même chose de son côté, ce qui eut l'air de fonctionner mieux que pour moi vu qu'il avait de nouveau un visage calme. Ce mec était complètement lunatique, il arrivait à changer d'humeur toutes les trente secondes. Je repensai à la scène de hier, effectivement Maël aurait pu tuer ce mec et ça aussi c'était inadmissible. 

Save meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant