Chapitre 39 :

147 9 1
                                    


Les personnes qui vous blessent vous enseignent les plus grandes leçons de vie.


PDV Alexie :

Je soufflai de soulagement avant de m'effondrer sur le canapé : ils allaient bien. Maintenant, je devais encore supporter de longues semaines sans eux. Le temps allait passer au ralenti, mais au moins un poids s'était enlevé de mes épaules. Ils étaient en vie.  Jayden était parti peu avant que Maël m'appelle et ma peur m'était revenue en pleine figure. J'avais paniqué encore plus en voyant Maël m'appeler : pourquoi ce serait lui qui m'appellerait et non Emily ou Charlie ? C'était forcément que quelque chose s'était mal passé. Mais non, tout le monde était entier et ils avaient juste dû désigner Maël comme porte-parole. Je souris en pensant à Maël grommelant que s'ils voulaient m'appeler, ils n'avaient qu'à utiliser leur portable. Néanmoins, il avait tout de même l'air content au téléphone. En même temps, pourquoi ne le serait-il pas ? Il venait de réussir une de ses plus grosses missions de l'année et tout s'était bien passé. Enfin, de ce que j'en savais. Peut-être avaient-ils juste voulu me rassurer et qu'en fait Bastien avait perdu une jambe, Aloïs était défiguré à jamais et Mathias avait une commotion. Non. Ils ne m'auraient pas menti. Ou si ? J'étais vraiment parano. Je leur avais tous parlé tour à tour au téléphone et tous allaient bien. Il y avait sûrement des petites blessures par-ci par-là, mais rien de grave. De plus, ils n'auraient pas tous été si joyeux si Bastien avait perdu une jambe en mode : Bastien est unijambiste, mais c'est pas grave parce qu'on a un super stock d'armes !   Impossible. Je n'ose pas imaginer ce qu'il se serait passé si un de mes amis avait perdu la vie pendant cette mission. En perdre un d'eux m'achèverait définitivement. Voilà pourquoi s'attacher n'est pas une bonne chose. Bref, ce n'était pas le moment de broyer du noir, sinon je passerais deux semaines à me morfondre sur le canapé jusqu'à ce que les D.O.T.N. me retrouve dans un état de loque humaine. Je me levai donc et décidai de faire un peu de ménage, j'allumai la radio et montai le volume à fond. Ici, au moins, pas de voisins pour venir me faire chier en me demandant de baisser le son. Je commençai à me déhancher tout en passant l'aspirateur. Ce qui me pris beaucoup de temps car la maison était énorme. Ensuite, je fis un peu la poussière et me réinstallai sur le canapé. Qu'est-ce que je fais maintenant ? J'étais lamentable. J'avais toujours réussi à m'occuper toute seule et désormais on croirait que j'étais dépendante d'eux. Je montai dans ma chambre et décidai de lui donner un aspect me ressemblant un peu plus. Je pourrais m'acheter un bureau, comme ça je n'aurais plus besoin de travailler sur mon lit. Cela me plairait bien de coller deux-trois petites photos au mur et de peut-être encadrer une affiche au mur. J'étais en train de m'emballer dans mon projet quand je me rendis compte que je ne pouvais pas vraiment le réaliser. Charlie avait beau dire que c'était chez moi, je ne comptais pas squatter chez eux éternellement. Cela ne servait donc à rien que je dépense mon argent inutilement. De plus, cette chambre me convenait déjà très bien. Je ne m'étais jamais sentie aussi en sécurité qu'entre ces quatre murs. Enfin, dans une maison même. Je vis mon appareil photo posé en évidence sur la commode et décidai de sortir prendre des photos. C'était une de mes passions et pourtant cela faisait longtemps que je n'y avais pas touché. Je mis mes basket, passai la sangle de l'appareil autour de mon cou et sortis. Le paysage était vraiment joli et il y avait de quoi prendre des photos pendant des heures. Pourquoi n'y avais-je jamais pensé avant ? Je souris et commençai à photographier des plantes. Cela m'occupa une bonne partie de la journée et le soir, après m'être fait un petit plat, je m'occupai d'éditer les meilleures. 

*

Une première semaine passa. A l'école, je restai souvent avec Jayden et les gens me dévisageaient toujours. Qu'ils le fassent. Cela ne me faisait plus rien. Enfin, presque. Parce que Matt et compagnie me foudroyaient du regard à chaque fois qu'ils me croisaient. Pourtant, je n'étais pas responsable de ce qu'ils s'était passé. De plus, ils ne pouvait sans prendre qu'à eux-même. Ils avaient commencé les hostilités. N'empêche que j'avais l'impression que Matt allait me sauter dessus à chaque tournant de couloir. Je parlais régulièrement avec les D.O.T.N., mais je ne leur en parlai pas. S'ils savaient que je me sentais menacée, ils accouraient et cela les mettrait en danger. De toute manière, d'un point de vue stratégique, ce serait vraiment bête de la part des L.O.D. de m'attaquer. Ce n'était pas que je me tenais en haute estime, mais je pensais pas que mes amis apprécieraient beaucoup et le règlement de compte risquait de faire mal pour Matt. Après, peut-être se laisserait-il aveugler par sa colère donc j'évitais les endroits où il y avait peu de monde. Les endroits où je serais aller normalement quoi. Mais bon je préférais me noyer dans la foule plutôt que de me retrouver noyée tout court. 

Save meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant