Chapitre 29 :

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Ne perdez pas votre temps avec des explications. Les gens entendent ce qu'ils veulent bien entendre.

Paulo Coelho

Charlie vint s'installer sur le canapé et Maël resta debout. Mathias éteignit la télévision, laissant un silence peser sur nous. Je me tortillais sur place, j'étais si stressée. Certes, je n'avais rien fait d'autre que de me mettre, moi et mes problèmes, dans leur vie, mais je ne voyais pas pourquoi Maël était si en colère. Le silence dura trop longtemps, il n'était pas agréable, juste rempli d'inquiétude, de colère et de doute. Je finis par lever les yeux et croisai le regard de Charlie qui me fit un sourire crispé. Son meilleur ami lui avait sûrement raconté et s'il était toujours capable de me regarder, c'était bon signe non ? Bastien finit par demander ce qu'il s'était passé. Emily regarda Aloïs qui lui indiqua d'un signe de tête qu'il ne voulait pas raconter, elle regarda alors Maël qui soupira et commença le récit de sa voix rauque :

— Emily et moi sommes arrivés à l'entrepôt où le fournisseur nous avait donné rendez-vous et tout était super calme. Pas une voiture ou un seul passant à l'horizon. Il n'y avait aucun bruit et on a trouvé ça un peu étrange, mais on ne pouvait pas ne pas s'en réjouir. Cela voulait dire que la mission serait facile et rapide. On est sorti de notre planque et on a marché jusqu'à la porte, restant sur nos gardes. On a tapé le code de l'entrepôt et la porte s'est ouverte. Tout se passait super bien. On a ouvert le van avec la clé que l'on avait trouvé cachée comme indiqué. Sauf que là, cinq personnes cagoulées sont arrivées dans le garage. Elles avaient des battes et étaient armées. Mais, nous aussi on était armés, alors on a sorti nos flingues. Hors, Emily et moi étions deux et eux cinq, on était en infériorité numérique et donc en désavantage.

Maël fit une pause, un air coupable sur le visage. Sûrement s'en voulait-il de ne pas l'avoir vu venir.

— Là, je ne vais pas tout vous décrire, reprit-il, vous imaginez assez bien le tableau. On a pris plutôt cher, surtout qu'on ne voulait pas tirer. Je me suis défendu comme je pouvais, mais c'est compliqué de se battre contre trois personnes en même temps. Je sais pas trop comment ça se passait pour Em', mais pas super bien non plus vu son état.

Emily lui fit un sourire crispé et l'interrompit pour raconter comment ça s'était passé de son côté :

— Bon, du coup j'en avais deux sur moi et j'ai réussi à en maîtriser un. Sauf que cet enculé m'a détruit l'arcade sourcilière. L'autre m'a balayé pendant que je frappais son pote et m'a tordu la jambe. Heureusement, on a entendu un moteur de voiture, ce qui a détourné l'attention de mon agresseur pendant quelques secondes. Je lui ai mis la droite la plus violente de sa vie et il est tombé K.O.. Je voulais aller aider Maël, mais j'étais incapable de me relever. J'ai pu voir Aloïs arriver dans l'entrepôt, mais c'était trop tard. Un sixième gars sorti de nulle part est monté dans le van et est parti à fond la caisse. Ne laissant le choix à Maël et à Aloïs que de s'écarter. Néanmoins, le conducteur avait laissé ses coéquipiers derrière lui et les deux garçons les ont terminés. Ils se sont repris quelques coups apparement, mais ce qui compte c'est qu'on s'en soit sorti.

Emily se força un sourire et attendit nos réactions. Personne ne parla. C'était clairement un guet-apens, ces hommes avaient un plan et avaient réussi à voler la marchandise.

— On s'en est peut-être sorti, mais on a perdu notre plus grosse commande de l'année, murmura Maël comme en écho à mes pensées.

— Vous avez reconnu les agresseurs ? finit par demander Bastien.

— On ne connaissait personne, mais c'était clairement des L.O.D., ils avaient tous une aile tatouée sur l'hanche droite, répondit Aloïs.

Ils avaient un signe de reconnaissance ? Les D.O.T.N. avaient-ils aussi un tatouage ?

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