Chapitre 18.

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Lire la note en bas, c'est important pour la suite sinon vous risquez de ne pas comprendre certains chapitres, bref voilà. N'oubliez pas de voter et de commenter s'il vous plait, c'est important pour moi :) bonne lecture.

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Ça n'allait pas. Ça n'allait pas du tout. J'avais l'impression qu'ils m'observaient, tous et sans exception. Ils me fixaient, ils parlaient de moi. Ils me traitaient de folle, ils ne me connaissaient pas, ils ne pouvaient pas comprendre. Personne ne le pouvait, pas sans vivre ce que j'avais vécu.

J'essayais de suivre le cours, vraiment, mais je n'y arrivais pas. Tout ce que disait le professeur me parvenait aux oreilles comme une sorte de bourdonnement. Mon regard se posa sur la porte, fermée. Je me sentis soudainement oppressée, comme... Étouffée par toutes ces personnes. Trente élèves, dans une petite pièce fermée. Je déglutis. Trop de gens, trop de pression. J'essayais de suivre les conseils de Christopher, c'est à dire respirer profondément et doucement, mais je n'y arrivais pas. Enfin si, j'y arrivais jusqu'à ce que cette fille me frôle avec son bras en tentant de récupérer son stylo qu'elle avait laissé tomber. J'avais ressenti un frisson au simple contact de sa peau avec la mienne et tous les efforts que j'avais fait pour tenir la première heure avaient été réduits à néant.

J'essuyai mes mains moites sur mon pantalon. J'avais la gorge sèche et étrangement chaud. Je voulais plus que tout m'en aller, mais je me l'interdisais. Je ne voulais pas que tous mes efforts soient vains, j'avais déjà fait un énorme progrès en restant une heure, je ne pouvais pas abandonner, pas maintenant. Mais, plus le temps passait plus ma respiration se saccageait, plus je me sentais anxieuse. Nerveusement, je passai une main dans mes cheveux et, quand je me rendis compte de leur nouvelle longueur, je ne pus m'empêcher de culpabiliser. Alors je restai là, la main en suspens dans ma chevelure aussi noir que l'ébène.

Les boucles tenaient toujours, le noir ne partait pas et la longueur ne s'allongeait pas. "Pourquoi ai-je fait ça?" Me reprochai-je. Pour tenter d'oublier mon passé, tout simplement. Depuis le début, j'avais décidé de fuir mon passé, mais depuis le début, j'avais vite laissé tomber. J'avais entendu quelque part que ceux qui essayaient d'oublier leur passé, étaient condamné à le revivre. Ça, non, je ne revivrais pas cela, n'est ce pas? "Je ne revivrai pas mon passé, je ne revivrai pas mon passé" tentai-je de me rassurer alors que je sentais que je commençais à perdre les pédales. Donc, je n'aurais pas dû essayer d'oublier mon passé? En même temps, je savais que je ne pouvais pas oublier l'oublier, oublier ma vie, ces cours instants de bonheur, ces seuls amis que j'avais eu mais qui avaient fini par tous s'en aller. En effet, je ne pouvais pas oublier, parce que cela m'était impossible et parce que je ne voulais pas revivre ce passé qui me détruisait peu à peu en refaisant surface.

Soudain, quelques bribes de souvenirs m'envahirent l'esprit. Je ne savais pas à quand ils remontaient, ni quel âge j'avais, mais à mon avis treize, tout au plus. Ces moments restaient les plus étranges de ma vie avec Maurice parce qu'au lieu de passer son temps à me battre, il m'apprenait à le faire.

~Flashback~

Assise près de la fenêtre, un cahier et un stylo à la main, je m'applique à terminer les exercices de grammaires que Maurice m'a donné. Il n'y a que là que je reçois suffisamment de lumière pour lire. Je suis fatiguée, mais je n'ai pas intérêt à dormir tant que je n'aurais pas terminer ma besogne. De plus, mon ventre commence à faire des siennes, je n'ai pas mangé depuis des jours, voir des semaines. Mais je tiens, je ne sais pas par quelle magie mais je tiens.

Je soupire et dépose enfin mes affaires près de moi, la tête en arrière contre le mur, puis je ferme les yeux. Après quelques secondes passées ainsi, je me lève et ferme les volets que j'ai le droit d'ouvrir uniquement pour mes devoirs. Je peux bien attendre quelques minutes encore et profiter des rayons de soleil, mais je me sens mieux dans le noir. Je m'y sens plus en sécurité que dans la lumière, l'obscurité est mon élément. De plus, il ne me faut pas énormément d'efforts pour réussir à distinguer ce qui m'entoure, je suis une sorte de papillon de nuit, sauf qu'à la différence, moi, je ne suis pas libre.

Affliction.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant