- Heaven, réveille toi ma puce. Me dit ma mère en entrant dans ma chambre.
Je fis semblant de me réveiller-parce que je n'avais pas dormi-et je lui dis bonjour.
Elle me regarda en fronçant les sourcils.
- Tu n'as pas dormi? Tu as l'air fatiguée depuis quelques temps tu es sûre que ça va? Me demanda- t-elle.
Je fis un simple oui de la tête avant d'aller dans la salle de bain. Je pris une douche puis je m'inspectai dans le miroir. J'avais une mine affreuse, de grosses cernes, des yeux tout rouges et bouffis sûrement parce que je ne faisais que pleurer à longueur de nuits.
Je me brossai les dents puis je retournai dans ma chambre chercher des vêtements dans ma penderie. Je pris un chandail noir et un jean de la même couleur avec quelques paillettes dessus et des bottes. Pour mon visage je m'en fichais complètement que n'importe qui voyait mes cernes et ma mine désastreuse et puis de toute façon, je n'allais peut être pas rester longtemps au lycée. Je sortis de ma chambre et j'allai dans la cuisine où m'a mère, comme à son habitude préparait le petit déjeuner et le goûter de ses enfants. Je m'assis en face d'elle et je la regardai faire.
- Coucou Heaven, bonjour maman! Cria Halley en venant s'assoir près de moi.
- Bonjour ma puce, où sont tes frères? Questionna ma mère.
- En haut, ils dorment je crois.
- Ils dorment?? Mais pourquoi tu les as pas réveillés?? Vous allez être en retard bon sang!!
Ma mère se dirigea toute affolée vers les escaliers en me laissant seule avec ma sœur. Celle ci déposa un cahier sur la table et gribouilla quelque chose dessus.
- Pourquoi tu parles jamais? Lança-t-elle soudainement.
J'ouvris la bouche légèrement mais aucun mots n'en sortit. Je pense que ça aurait été méchant de lui dire < Je ne parle jamais parce que de un, je n'en ai pas envi et de deux, ça ne servirait à rien parce que je déteste ta famille et toi, je déteste cette maison, je déteste le lycée, je déteste les gens, je déteste la vie. > en plus ça aurait fait un peu fille désespérée qui hais tout ce qui l'entoure, même si c'est ce que j'étais.
- Maman dit que tu as besoin de temps pour t'habituer à nous. Continua t-elle.
<Je ne m'habituerai jamais à vous, c'est peine perdue.>
- Mais je t'aime comme tu es, t'es ma sœur après tout, et toi au moins tu n'es pas une gamine de 6 ans qui fouille partout dans ma chambre.
Je... T'aime? Elle me faisait un peu pitié, parce que d'après ce que je voyais à la télé et ce que j'avais lu dans des livres, ça ne fait que souffrir d'aimer sans se faire aimer en retour.
- Je suis sûre que toi aussi tu finiras par nous aimer. Conclut elle avant de recommencer son gribouillage.
< Ca m'étonnerait que je vous aime, je ne peux pas aimer. L'amour, peu importe son type est ridicule. Tout fini par disparaître un jour, aimer c'est comme se punir soit même, c'est se détruire soit même. >
Dans mon cas, je l'étais déjà-détruite je veux dire-, mais j'étais incapable d'éprouver quoi que ce soit pour quelque chose ou pour quelqu'un. Même ce mignon petit chien qui dort maintenant avec les jumelles je ne l'aimais pas. J'avais déjà aimé, et à chaque fois c'était un désastre. D'abord mes parents, et ensuite... Maurice.
Charlie et Tom nous rejoignirent dans la cuisine et s'essayèrent près de nous. Charlie qui avait le nez dans ses bouquins, Tom qui jouait à un jeu vidéo, Halley qui gribouillait et moi qui fixait le mur, sans aucune expression sur le visage.
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Affliction.
General FictionJ'étais dans un gouffre, un gouffre sans fond, dans lequel je ne cessais de m'abîmer. Un gouffre qui m'engloutissait dans ses abysses sombres et lugubres, pour m'y retenir, à jamais. Et, j'avais beau me débattre, il continuerait toujours de m'enfonc...