Comment ça, à ce soir? Pourquoi il m'a dit ça? Je commence à croire que ce garçon est de plus en plus étrange. Je ne reste jamais jusqu'à la fin de la journée au lycée, et il le sait, toute l'école le sait alors de quoi il parle?
J'étais toujours plantée à l'endroit où il m'avait laissé depuis maintenant une bonne dizaine de minutes, à me demander ce que pouvait bien signifier les mots de Christopher quand un garçon passa brusquement devant moi, me faisant sursauter au passage. Il ne se retourna pas et je remerciai le bon Dieu pour cela. Je me précipitai à l'extérieur du bâtiment puis m'arrêtai une fois les portes franchies.
Je n'avais pas envi de rester là. Pas après ce qui venait de se passer. Si Christopher n'avait pas été là -encore une fois - Dieu seul sait ce que m'aurait fait ces filles. Elles avaient l'air tellement mauvaises... Pire, elles semblaient se réjouir de me voir dans tous mes états. Je me souvins alors ce garçon, Mike je crois bien, qui s'en était pris à moi il y a deux jours à peu près. Je me souvins de toutes ces personnes, l'admirant me faire du mal. Toutes ces personnes qui se moquaient, qui lançaient des insultes un peu partout et qui encourageaient mon agresseur. Tant de personnes mauvaises se trouvaient dans ce bâtiment. Tant de personnes qui cherchaient à me faire du mal, qui se réjouissaient du malheur des autres.
Pourquoi? Je me le demande bien. Qu'y a t-il de si drôle de voir une fille apeurée, n'espérant que réussir à survire à l'une de leurs nombreuses attaques?
D'un côté ça ne m'étonne pas. J'avais été prévenue depuis bien longtemps déjà, les gens de dehors ne sont pas bien. Maurice me l'a dit, il me l'a dit et tous ces psychologues à qui j'ai parlé, ces policiers qui me disaient que rien de ce que celui que je considérais comme mon père me disait n'était vrai. Pourtant, c'était faux. Tous ces gens que j'ai rencontré après être sortie de cette maison, ils n'arrêtaient pas de me répéter que je ne devais pas me référer sur les paroles de Maurice, et si c'étaient eux en fait qui me voulaient du mal? Parce que jusque là, rien de ce que je vois ne me prouve qu'il m'avait menti. Les gens sont cruelles, sans pitié et ne peuvent s'empêcher de voir les gens souffrir, c'étaient bel et bien les mots de Maurice, et c'est bel et bien la vérité.
Alors pourquoi ils me disaient vouloir m'aider alors que c'était faux? Alors qu'ils... Qu'ils voulaient m'emmener dans ce lieu de torture? Peut être que tout ça n'avait été inventé que de toutes pièces, peut être que ces gens eux même ne veulent que me faire du mal... Mais c'est... Insensé. Mes parents s'occupent pourtant de moi non? Et j'ai cru comprendre qu'il... Comment ça s'appelle au fait? Ah oui, qu'ils m'aimaient. Alors tout ça était faux? Et Christopher? Il a l'air... Gentil. Il l'est pas vrai? Il m'a aidée à chaque fois que j'en avais besoin, c'est de la gentillesse ça, n'est ce pas? À moins que...
Je suis perdue. Je ne sais même plus qui je dois croire ou non; Maurice ou tous ces gens qui m'entourent depuis maintenant un peu plus de deux semaines? Maurice lui au moins, il ne m'a jamais menti. Enfin, si mais... Au moins en l'écoutant je n'avais pas à faire à ces gens et sincèrement, je préfère la violence de Maurice plutôt que... Tout ça.
J'ai l'impression d'être un cas désespéré. Je ne me comprends même plus et je ne vous mentirais pas si je disais que j'en avais assez.
Je fis sortir mon téléphone de la poche de mon sac et je compose le numéro de ma mère. Après trois sonneries elle décroche enfin.
- Allo? Dit elle à voix basse.
- Je... Hm... J'aimerais rentrer. Bredouillais je avec une petite voix.
- Oh, d'accord. Je risque d'être un peu en retard je suis en plein travail là mais je te promets que je ferai au plus vite.
Je hoche la tête et quand je me rends compte qu'elle ne peut pas me voir, je marmonne un simple "hmhm" avant de raccrocher.
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Affliction.
General FictionJ'étais dans un gouffre, un gouffre sans fond, dans lequel je ne cessais de m'abîmer. Un gouffre qui m'engloutissait dans ses abysses sombres et lugubres, pour m'y retenir, à jamais. Et, j'avais beau me débattre, il continuerait toujours de m'enfonc...