Chapitre 15.

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J'ai peur des gens.

J'ai peur de vivre.

J'ai peur de rester seule.

J'ai peur de ne pas vivre.

J'ai peur qu'il revienne.

J'ai peur de souffrir encore une fois.

J'ai peur de ne pas y arriver.

J'ai peur de l'avenir si je reste dans cette situation.

J'ai peur de ne jamais être heureuse.

J'ai peur de... Lui.

Je ne suis pas sûre de pouvoir énumérer le tout, la liste serait trop longue. Beaucoup trop longue. Tellement de peurs, pour une adolescente. N'étais-je pas censée être pleine de vie et d'entrain? Oui, certainement, mais pourquoi étais-je tout le contraire? Stupide. Je savais exactement pourquoi, mais je ne voulais pas l'accepter. Encore plus stupide, j'avais peur de souffrir mais c'était pourtant ce qui se passait.

4h56. J'avais sommeil, horriblement sommeil, mais je m'interdisais de fermer l'œil, je ne devais pas, je ne pouvais pas. Si je baissais la garde, il reviendrait, j'en étais sûre. Je me retiens de ne pas pleurer, j'étais lasse de larmoyer sans arrêt pour la même chose, ça ne changerait rien à la situation.

Un bruit me parvint aux oreilles, me faisant sursauter par la même occasion. Puis le bruit se poursuivit et je pus distinguer la sonnerie de mon téléphone. Je fronçai les sourcils sans pour autant me lever de mon lit. Les seules personnes qui m'appelaient sur ce téléphone étaient mes parents et il était impensable de croire que mes géniteurs qui se trouvaient à moins de deux mètres de moi puissent envisager de me téléphoner. Mais... Qui? Soudain, l'image de Maurice me traversa l'esprit. Non. Ça ne pouvait pas être lui, c'était... Impossible, il était en prison! J'essayais tant bien que mal de chasser cette pensée ridicule de ma tête, mais la frayeur qui habitait en moi à cet instant ne voulait rien savoir. Mes yeux se remplirent de larmes et je me recroquevillai sur moi même, la tête enfuis dans ma couette, tentant d'ignorer la sonnerie qui n'en finissait pas.

Pourquoi insistait-il? Et puis, comment aurait-il eu mon numéro? C'était insensé! Le téléphone ne fit plus aucun bruit et un silence s'installa, silence durant lequel je ne cessais de me ronger les ongles jusqu'au sang, un tic que je fais souvent quand j'ai peur. Je tendis une main tremblante vers la table de chevet, où se trouvait le téléphone. Je le saisis fébrilement et décidai de regarder les appels manqués. Huit en tout, tous du même numéro, que je ne connaissais pas. Je manque de m'étrangler avec ma salive quand on m'appelle pour la neuvième fois mais, décidant que j'étais plus qu'idiote d'imaginer divers scénarios ayant Maurice comme personnage principal, j'appuie sur "répondre" et quelques secondes après, une voix me parvint aux oreilles :

- Heaven?

Je poussai un soupir de soulagement quand je reconnus la voix de Christopher.

- Pardonne moi de te réveiller, j'espère que je ne te dérange pas trop. Poursuivit-il.

- Ehm... N... Non, bredouillai-je.

- Super, parce qu'il faut à tout prix que tu ailles à ta fenêtre.

- Pa-pardon?

- Dépêche toi, c'est urgent.

Je n'y comprenais rien, mais m'exécutai cependant. Je tirai les rideaux et rien de ce que je vis ne m'a semblé alarmant.

- Qu'est ce que tu vois? Me questionna le garçon.

- Le jardin.

- Lève la tête.

Affliction.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant