Chapitre 2

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Des bruits provenant des escaliers me parvinrent aux oreilles et vérifiai l'heure qu'indiquait mon réveil. Bientôt sept heures du matin. Je remontai la couverture jusqu'à ma tête puis fermai les yeux. Au même moment, ma porte s'ouvrit en grand et une myriade d'enfants jaillit dans la chambre rose.

- Debout Heaven ! hurla une petite fille.

- Oui ! Réveille toi ! approuva une autre.

Dans tout ce tintamarre, une voix douce s'éleva enfin pour m'exhorter à aller me préparer.

Je me levai de mon lit et regardai autour de moi. Annie et Allie étaient là, talonnées par l'adorable caniche blanc qui les suivaient tout le temps.

Un éclair de surprise traversa les yeux de ma mère quand elle s'approcha de moi pour me caresser les cheveux.

- C'est très joli mon cœur, tu as fait ça toute seule ? me demanda-t-elle.

Elle me parlait comme à une enfant.
Je fis un bref oui de la tête et allai dans la salle de bains en ignorant les petits montres dans ma chambre. Je commençai à ramasser les cheveux éparpillés au sol puis j'allai sous la douche. Quand j'émergeai, ma chambre était vide et le calme était revenu, sauf dans le salon, ou j'entendais toujours des cris.

Je portai un jean et un pull noirs avec des baskets de la même couleur. On pourrait me prendre facilement pour une gothique, parce que je n'aimais pas vraiment les couleurs, mais je n'en étais pas une, je trouvais juste qu'elles ne me correspondaient pas.

Je pris mon sac et sortis de la chambre. La maison était immense et semblait sortir d'un catalogue de chez Ikea. Je me dirigeai jusqu'à la cuisine où le petit déjeuner était servi. Je m'assis en face de ma mère qui préparait des sandwichs. Elle me sourit, mais je ne faisais que la fixer, le visage inexpressif.

- Maman ! Halley ne veut pas me prêter son ordinateur ! reprocha Tom en apparaissant dans la cuisine.

- Halley ! appela la mère du garçon en marchant vers les escaliers.

- Annie n'arrête pas de me tirer les cheveux ! se plaignit subitement Allie.

J'entendis quelqu'un monter les escaliers, puis des cris, des pleurs, et enfin plus rien. Ils revinrent tous dans la cuisine, tout sourire comme si rien ne s'était passé.

Ils s'installèrent autour de la table, Annie près de Allie, Tom près de Halley et Charlie à côté de moi. Ma mère se trouvait en face.

- Oh, Heaven tu t'es coupée les cheveux ! s'exclama la benjamine de la famille.

- C'est vrai, ça ! Pourquoi nous on a pas le droit ? renchérit sa jumelle.

- Parce que...

- Bonjour les enfants !

Mon père venait de débarquer dans la cuisine, une manette en main.

Je sursautai, détestant les cris, ça me rappelait trop de souvenirs. Mes yeux se mirent à me picoter et ma vue se brouillait à cause de larmes que je chassai vite.

Mon père, Patrick embrassa tous ses enfants avant de venir vers moi pour faire de même mais je le repoussai.

Il s'assit près de sa femme Sarah et tout le monde commença à manger la multitude d'assiettes sur la table. Je les observais, sans rien dire ni bouger. J'allais passer toute ma vie avec ces gens si différents de moi. Sérieusement ?

- Tu ne manges pas ? voulus savoir ma génitrice.

Je la fixai pendant un long moment sans rien dire. Je ne voulais pas manger, méfiante, craintive. Je ne pouvais pas faire entièrement confiance à ces personnes que je connaissais à peine.

Affliction.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant