- Ne me faites pas de mal je vous en supplie! Je criai aux hommes devant moi.
Pourquoi? Pourquoi ça m'arrive toujours à moi hein? Pourquoi Diable a t-il fallu que le gentil homme là haut s'en prenne à moi?
La femme se met à rire, un rire amer et glacial qui me donna des frissons.
- Vous avez intérêt à me payer jeune fille sinon je devrais demander à ces gens de s'occuper de vous.
Je relève la tête pour la regarder à travers mes larmes.
- Payer? Je chuchote.
- Ben oui payer!
- Mais... Je... Je n'ai pas d'argent je... Je veux voir ma mère... Dis je en pleurnichant.
Elle lança un regard entendu avec les hommes qui me soulevèrent par les bras.
C'est fini. Oui c'est fini. Je ne pouvais pas m'empêcher de penser à toutes ces tortures qu'ils allaient me faire endurer.
La vie est belle vous dites? Moi je dis plutôt que c'est un mythe. Un mythe que l'on raconte aux enfants pour leur donner des espoirs, pour leur donner des raisons de vivre et ensuite les faire souffrir sans état d'âme.Alors c'est ça la vie? Souffrir sans arrêt? Souffrir au point de ne plus rien attendre d'elle? J'imagine, de toute façon je n'ai pas d'autre réponse possible.
Mais alors pourquoi les gens rient? Pourquoi ces gens que je vois en train de me dévisager sont si heureux et plein de vie? Eux aussi ils ont une vie, mais pourquoi ils sont heureux? Ou alors il n'y a que la mienne à être triste et cynique. À moins qu'ils n'aient pas conscience du mal qui les entoure. De toute façon, qui en a conscience? Du moment qu'on a un toit sur la tête, une famille et des amis et qu'on est en bonne santé, on est heureux non? Qui se préoccupe des problèmes des autres? Qui s'est déjà demandé s'il y avait des gens dans ce monde qui eux n'avaient pas la chance d'être aussi plein de joie? La vie n'est pas belle, sinon je ne me serais jamais faite enlevée par un psychopathe pédophile drogué et par dessous tout colérique. Vous voulez une preuve? Vous l'avez devant vous, rien qu'en sachant ce que j'endure jour pour jour. Aucuns enfants n'auraient du vivre ce que j'ai vécu, aucuns enfants n'auraient du mourir sous mes yeux.
Je fermai les yeux en me disant que c'était mieux comme ça. Ces hommes allaient en finir avec moi, je ne serais plus obligée de supporter tout ça, c'est une bonne chose au final, non? Oui, c'est une bonne chose.
J'étais entrain d'imaginer ce que ça faisait d'être heureux, de ne plus être prisonnière de la vie, de pouvoir aller où bon me semble sans être terrifiée à l'idée que quelqu'un s'approche de moi. Peut être que c'était ça qui m'attendait de l'autre côté, oui, c'était sûrement ça. Et j'avais hâte d'y être, hâte de passé de l'autre côté parce que paraît il, là bas tout est plus beau.
Je pensais à tout ça, les yeux toujours fermés quand je me rendis compte que quelque chose clochait. Je devrais être entrain de pleurer là, de souffrir et de saigner de partout, mais je ne sentais rien. Strictement rien. Enfin si, quelque chose de glacé sous moi. Pourquoi je ne sens rien? Pourquoi je ne suis pas entrain de souffrir? C'est fini, ça y est? Je suis... De l'autre côté? C'est tellement... Étrange... Je n'ai pas l'impression de me sentir mieux, je n'ai même pas l'impression d'avoir changée. Je ne devrais peut être pas faire la difficile, je venais à peine d'arriver là que je commençais mes caprices.
Certes, j'ouvris les yeux. J'avais hâte de voir à quoi ça ressemblait. Je m'attendais à voir des anges volant un peu partout, avec des ailes d'un blanc impeccable, comme leur vêtements, d'autres jouant de la harpe ou encore arrosant des roses blanches. Il y aurait sûrement une sorte de trône, là où devait certainement se trouver le siège du très haut. J'avais l'intention d'aller lui parler, de lui demander pourquoi j'avais tant souffert, j'avais tant de question à lui poser. Du genre, qu'est ce que ça fait d'aimer? Ou encore, pourquoi le ciel est bleu? Pourquoi la terre est ronde? Pourquoi les oiseux chantent?
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Affliction.
General FictionJ'étais dans un gouffre, un gouffre sans fond, dans lequel je ne cessais de m'abîmer. Un gouffre qui m'engloutissait dans ses abysses sombres et lugubres, pour m'y retenir, à jamais. Et, j'avais beau me débattre, il continuerait toujours de m'enfonc...