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"La bonne musique ne se trompe pas, et va droit au fond de l'âme chercher le chagrin qui nous dévore."

-Stendhal





Behati, Adam et moi sommes étendus sur le sol de la chambre dAdam en écoutant un album des Beatles. Ce n'est pas mon groupe préféré, mais ils ont de bonnes chansons. Je préfère U2 pour la musique, mais je sais qu'Adam et Behati adorent les Beatles.

Ça fait un an qu'on passe tous nos temps libres ensemble. Je ne pensais pas que le fait d'aller dans le bureau du directeur me donnerait loccasion de me faire des amis. Jamais je naurais pu penser cela. Et je suis heureux, depuis ce moment. Seul Adam est au courant de ce qui se passe chez moi, ayant assisté à une scène violente impliquant mon père, ... la semaine précédente.

En effet, un certain matin de la dernière semaine, la sonnette dentrée de notre maison retentit jusque dans ma chambre, ce qui me fait sursauter. Je déteste sursauter autant, eurk. Je me lève pour aller ouvrir avant que mon père ny aille, puisque ma mère n'est pas là, pour la semaine. Elle a réussi à trouver un travail; cependant, elle doit sabsenter de la maison durant la semaine et nest donc présente que les fins de semaine. Ce qui, d'une certaine façon, me fait sentir de trop dans cette maison encore plus qu'avant. Mais je n'ai pas de chance, une fois arrivé près de l'entrée, mon père a déjà ouvert la porte. Je vois mon ami qui me sourit, mais moi, je ne souris pas. Mon père s'approche de moi, une bouteille de bière dans la main et son autre main serrée pour former un poing. Je sais ce qui m'attend. Son poing atterrit en plein milieu de mon visage, ce qui me fait saigner du nez instantanément. Je porte ma main droite sur mon nez pour cacher le sang. Honteux, je ferme les yeux, en même temps j'entends un bruit de verre fracassé et je sens une main qui me prend par les cheveux. Je place vite une main sur celle de mon père pour lempêcher de me toucher, même si c'est trop tard. Mon géniteur me donne plusieurs coups dans le ventre, ce qui, par moment, me coupe le souffle. Bien que je me débatte, il est plus fort que moi et mimmobilise rapidement. Toujours honteux et les yeux fermés, j'entends Adam crier à mon père de me lâcher. Et d'un coup, je me ramasse par terre et jentends des bruits de pas indiquant que quelqu'un séloigne. Adam accourt vers moi et me prend dans ses bras.

-C'est correct Jake.

Je me mets à pleurer et Adam resserre son étreinte sur moi. J'ose ouvrir les yeux seulement lorsque jai cessé de pleurer, un long moment plus tard. Mon ami me lance un regard inquiet et m'aide à me relever. En silence, nous quittons la maison pour aller chez lui. Personne ne parle. Ce qui ne me dérange pas, je n'aime pas parler, de toute façon. Il y a juste avec lui que je parle, quand jen ai envie. Arrivés chez lui, madame Noah accourt vers moi et me prend par les épaules pour me diriger vers la salle de bain.

-Qui lui a fait ça ? S'inquiète Madame Noah, en regardant son fils.

Je baisse les yeux, déjà honteux de la réponse qui va suivre.

-On a croisé les voyous Marshall à trois rues d'ici. Répond mon ami.

Je suis sous le choc, il a menti à sa mère, pour me protéger.  Pourquoi ? Madame Noah soupire tout en désinfectant les plaies sur mon visage. Ça brûle, je n'aime pas ça. Habituellement je laisse sans soins les plaies causées par les coups de mon père. Je me dis que je mérite de souffrir, puisqu'il m'inflige ces coups. Il en a décidé ainsi, donc j'endure et je ne me plains pas.

Une fois mes plaies désinfectées, Madame Noah me demande s'il y a d'autres endroits qui ont été touchés. J'ai secoué négativement la tête et elle m'a permis de partir. Avec Adam, nous sommes allés dans sa chambre. Une fois assis, il m'a regardé intensément. Je sais qu'il a plusieurs questions qui lui brûlent la langue, mais il se retient. Je le regarde rapidement et je vois qu'il va bientôt craquer.

-Ça fait combien de temps que ton père te fait ça ?

Je hausse les épaules. Je n'en sais rien, ça fait longtemps. Trop longtemps. Je crois qu'il a toujours été violent, mais jamais devant ma mère. Et je n'ai aucune idée pourquoi.

-Pourquoi nas-tu pas montré ton ventre à ma mère ?

Je hausse les épaules.

-Tu sais qu'elle ne te jugera jamais heu ? Elle te considère comme son troisième fils.

Depuis le début, Madame Noah me considère comme un autre fils, en plus de Michael et dAdam. Je lai toujours remerciée pour ça. Même quà Noël et à ma fête j'ai eu droit à des cadeaux. J'ai aussi le privilège de pouvoir dormir ici quand Adam le désire. Mais c'est rare que jai le droit maintenant, mon père m'en empêche. Avant, lorsque ma mère était à la maison, c'était autre chose. Mais au moins, maintenant, nous avons de quoi à manger.

-Je comprends que tu ne veuilles pas parler, Jake, mais dis-toi que je me fais du souci pour toi. Et j'ai peur qu'il t'arrive quelque chose. Surtout après ce que j'ai vu tout à l'heure . Je reviens.

Il se lève et sort de la chambre. Je regarde autour de moi et je vois une collection de vinyles dans une boîte ouverte. Je m'amuse à les regarder. Je les écarte rapidement pour regarder sa collection, que je n'ai pas encore vue. Mon regard s'arrête sur le dernier vinyle de U2. Je ne savais pas qu'il aimait ce groupe, lui aussi. Je souris et retourne sur le lit, lorsque j'entends des bruits de pas dans l'escalier. Adam rentre, suivi son frère Michael.

-Hey Jake, ça t'embête quAd' m'ait parlé de ce qui s'est passé ?

Je secoue négativement la tête. Je l'aime bien, son frère.

-Si tu veux, on peut inventer un mensonge à maman pour que tu puisses passer le reste de la semaine ici, avec nous, et on ira voir ton père. Tu ne peux pas retourner chez lui. Il est trop nocif.

Je commence à trembler. Il va encore plus sen prendre à moi si je fais ça. Il ne sera pas content.

-Je ne... Je ne peux pas, dis-je.

Les deux frères se regardent et hochent de la tête en même temps.

-C'est ta décision, mais sache que tu peux venir ici n'importe quand, me dit Adam, en se penchant vers moi.

-Je vais vous laisser, mais je suis toujours partant pour te défendre, Jake. Tu es comme un frère pour moi.

J'écarquille les yeux, surpris. Il quitte la chambre en prenant soin de fermer la porte. Le regard d'Adam tombe sur les vinyles et il remarque que celui de U2 n'est pas rangé comme il l'était. Un large sourire se pose sur le visage de mon ami.

-U2 hein ? Tu aimes ce groupe ? C'est un bon groupe. C'était le préféré de mon père lorsqu'il était avec ma mère. Tu veux qu'on l'écoute ?

Je hoche de la tête et mon ami place le vinyle sur la table tournante pour qu'on puisse l'écouter.

La porte s'ouvre d'un coup et je vois Behati, habillée d'une petite robe fleurie qui lui arrive au milieu des cuisses, les cheveux frisés et un peu de maquillage sur le visage. Elle a un air heureux.

-Vous êtes là les deux hommes de ma vie ! Dit-elle en nous tendant les bras. Oh il s'est passé quoi Jacob ?

Je lance un regard à mon ami et on se fait un signe de tête, entendu.

-Ce sont les Marshall...

-Je vais aller leur faire la peau, un de ces jours !

On se met à rigoler, ce qui me fait oublier un peu le mauvais épisode que je viens de vivre. C'est à ce moment-là que j'ai compris quAdam et moi, on était de vrais amis et que rien ne pourrait rompre ce lien-là. Et aussi, on avait nos secrets, entre nous. Mais le plus important, j'ai aussi compris que j'étais amoureux...

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Hello guys!
Comment vous allez?

Que pensez-vous de l'agissement du père de Jacob?

Pensez-vous que Jacob va réussir à mettre fin à ça?

Aimez-vous l'amitié être Jacob et Adam?

Bref, j'espère que ce chapitre vous a plu et on se voit dans le prochain, vendredi prochain!

À bientôt

-S.

Souvenirs retirés |TERMINÉ|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant