Chapitre II : La soirée pizza

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Le soleil déclinait doucement derrière les hauts immeubles de Musutafu alors que je couvrais ma chevelure broussailleuse d'un bonnet en laine. Une semaine avait passée depuis ma terrible journée et chaque jour avait été d'une monotonie alarmante. Je me levais le matin, toujours à la même heure, j'allais suivre mes cours, je travaillais, je rentrais à la maison. En effet, ce n'avait pas été très palpitant. Je me dirigeai vers un quartier qui ne m'était pas inconnu. Je connaissais cette rue mieux que personne en gardant de bons comme de mauvais souvenirs d'enfance. Avant que je ne déménage seul, je n'avais jamais connu autre lieu de résidence que l'appartement familial au troisième étage d'un des immeubles au bout de la rue. Je me dirigeai vers un haut portail. La dernière livraison de la journée, pensais-je avant de sonner à un petit interphone. Bientôt, je pourrais m'étaler dans mon lit réconfortant et plonger dans un océan de couverture.

-Oui ? Vous êtes le livreur. Dit une voix enjouée, je m'apprêtais à lui répondre lorsqu'elle continua. Je vous ouvre.

En pensant qu'il n'était pas très prudent, j'entrai dans le jardin d'une sublime maison moderne. L'allée de gravier occupée de moitié par une voiture familiale séparait le gazon d'un magnifique parterre de fleur. Je reconnue en m'avançant un mélange d'amaryllis blanche, d'un buisson d'hortensia bleu et de petites primevère taches multicolores parsemant ce tapis végétal. J'atteignis après m'être attardé sur les espèces du jardin, une grande porte anthracite. Je tirais de mon sac les trois pizzas commandées, une hawaïenne (je comprenais toujours pas comment on pouvait aimer les ananas sur une pizza) une traditionnelle bolognaise et la plus épicée des pepperoni. Puis je frappai les trois coups habituels complètement exténué. Mais alors que je tendais les boites cartonnées en disant sans conviction:

-Voila votre commande...

Un visage familier apparut dans l'encadrement de la porte. Aussitôt, tout l'air de mes poumons disparut mystérieusement. Je sentis mon corps se figer d'effroi. Des yeux carmin reconnaissables entre tous se posèrent, méprisant, sur ma faible carrure.

-Encore toi. Cracha-t-il

Les pensées se bouclèrent dans mon esprit passant de l'étonnement à la peur suivit d'une forte envie de fuite. Il se trouvait là devant mes grands yeux ébahis, l'ange démoniaque, toujours aussi désinvolte dans un survêtement gris. Je continuai de le dévisager stupéfait sans vraiment comprendre.

-Bon. Tu me les passes oui ou merde ? Demanda le blond en détournant le regard sur les trois boîtes tendues vers son torse.

Soudain, derrière lui, apparut un autre garçon au visage fin encadré de longs cheveux jaunes sur lesquels j'arrivais à discerner un étrange éclair noir. Il s'avança d'un pas rapide et, sans me lancer aucun regard, il plaça avec, un sourire moqueur, une main sur l'épaule du blond. Il se prit une remarque acerbe de se dernier mais ne sembla pas y faire attention, étirant de nouveau sa bouche en un sourire enfantin.

-Bah alors Katsuki, qu'est-ce que tu fais ?

Son regard dériva alors vers le miens et ses pupilles dorés s'illuminèrent.

-C'est un pote à toi ?

Il jeta un coup d'œil au badge fièrement épinglé sur ma poitrine et se tourna finalement vers moi.

-Deku, c'est ça ? Viens, entre, on a de la place !

-En fait c'est Izuku et je ne peux pas... commençais-je mal à l'aise face à tant d'audace.

-Eh oh le chargeur ! T'as cru quoi ? On est chez moi là. Me coupa aussitôt le nommé Katsuki en poussant l'autre garçon vers l'intérieur afin de l'empêcher de me tirer dans la maison.

Entrelacs de sentimentsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant