Chapitre XXII: Regret

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-Je ne comprends plus rien. C'était forcément sur un coup de tête, seulement une envie passagère, il est amoureux d'Eijiro. Et l'idiot que je suis s'est avancé trop choqué pour réagir autrement. Je me suis senti comme... transporté. Mes mots me firent rougir un peu plus la honte sur mon visage. Je n'aurais jamais dû faire ça. Les yeux envoûtant de Katsuki me revinrent à l'esprit brûlant d'envie, le regard fixé sur mes lèvres. Enfin. J'ai perdu l'équilibre en m'avançant trop rapidement et on s'est pris le font de l'autre. Si tu avais vu son regard après. C'était sûr qu'il s'en voulait de m'avoir demandé ça. J'ai tout gâché. Il ne va plus vouloir me parler.

-Qu'est-ce qui s'est passé après ?

Je sentis mon cœur peser une tonne dans ma poitrine en me rappelant ma soirée de la veille. Ça avait été une catastrophe.

-Il ne m'a plus rien dit. On s'est- ma voix craqua douloureusement, le souffle me manquait. Resserrant contre moi un coussin rose poudré, je tentai malgré tout de continuer. C'est tout, il... nous... on s'est quitté après. Il ne m'a même pas répondu quand je l'ai salué.

Les souvenirs affluant devant mes yeux humides, je vis le blond le regard tourné dans le vide, resté muet. Il n'avait pas sourcillé en entendant mes au revoir. Il avait fait brutalement volte face pour me tourner le dos et un pas après l'autre me laisser chambouler au milieu d'une rue sombre.

-Alors celui-là, ne me retient pas Izuku-kun, je vais aller le frapper pour lui remettre tous ses neurones en place !

Sans en connaître la raison, mes larmes s'écrasèrent à cet instant sur mes joues tachetées. Présent contre ma poitrine serrée, le carré de mousse se déforma un peu plus dans mes bras. Peut-être pouvait-il faire disparaître cette poigne enserrant cruellement mon cœur. Tout était de ma faute. J'avais cru à quelque chose d'impossible et maintenant pleurait comme un enfant capricieux. Je savais que c'était ridicule, mes sentiments, mes espérances, ces larmes sur mes joues. J'étais pitoyable, égoïste, idéaliste...

-Ne pleure pas. Ça va aller. Souffla ma meilleure amie dans mon cou.

Elle s'était jetée dans mes bras aussitôt les premières gouttes salées apparaissant sur mes pommettes.
Sa respiration régulière et brûlante dans ma nuque me berçait.

Je souhaitais oublier tout ce qui était arrivé, cette soirée d'hiver avec Katsuki comme la journée maudite qui avait suivit. Je voulais me plonger profondément dans un lourd sommeil pour apprendre le lendemain que rien n'était arrivé, que tout cela n'était qu'un rêve sordide, une torture de l'esprit.

Pourtant, le matin, lorsque mon corps se redressa dans le canapé d'Ochaco, je sus que ce n'était pas le cas. Je maintenais toujours désespérément la longue écharpe bleu marine autour de mon cou. Les événements du week-end avaient bien tous eut lieu. Alors que mon crâne pesant trop lourd et mes yeux me tiraillant, je m'apprêtais à reposer ma tête contre l'oreiller pendant de nombreuses heures encore, les mots de ma meilleure amie dans le couloir m'intriguèrent. Elle semblait être au téléphone et malgré le fait que je ne puisse pas identifier son interlocuteur, j'avais bien entendu, le nom de Katsuki avait été prononcé.

Je ne pus que tendre l'oreille et attendre la fin de la conversation emmitouflé dans la couverture spéciale mauvaise journée. J'y retrouvais de temps en temps Ochaco lorsqu'elle avait eu un chagrin d'amour. Mais pour moi aujourd'hui, ça n'avait rien à voir. Je ne l'aimais peut-être pas, après tout mes sentiments venaient avant tout de son physique avantageux. Je ne m'entendais pas avec lui, il ne faisait que me menacer la plupart du temps quand il ne me donnait pas d'ordre. Je m'étais monté la tête en m'imaginant aimer Katsuki, en espérant qu'il m'aimerait en retour.

Entrelacs de sentimentsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant