Chapitre XVII: Tu es répugnant

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Nous avions fini par nous endormir exténués par notre veillée jusqu'au petit jour. J'avais insisté pour regarder le film All Might malgré l'heure tardive et Katsuki n'avait pas pu me le refuser devant mes yeux implorants. Ainsi, il s'était échoué sur mon canapé et immédiatement était tombé dans un profond sommeil. Moi, au contraire, avais réussi à tenir les deux heures et demi qu'apparaissait mon super-héros préféré. Je ne pouvais décemment pas fermer les yeux devant des scène d'actions aussi bien réalisées. Malheureusement, c'est ce qui causa ma perte, lorsqu'au milieu du générique, que j'avais laissé tourner, j'avais fait se rencontrer mes cils du haut et du bas. Aussitôt, je m'étais endormi, oubliant le blond qui m'avait laissé une petite place au bout du canapé.

Encore une fois, je me retrouvai là. J'avais froid, mon écharpe ayant violemment quitté mon coup. J'avais mal, mon corps recouvert de bleus et de sang. J'avais peur de lever les yeux et de croiser ces horribles visages souriants. Me rouer de coups chaque soir ne leur suffisait pas, se prétendant mes amis, ils venaient aussi me tenir compagnie aux pauses. Je ne pouvais pas leur échapper. Ils me tueraient.

Puis, je ne vis, soudain, plus rien. Le noir complet autour de moi. J'avais retrouvé ma petite taille adulte. J'étais le nouveau moi, celui de 19 ans qui ne se laissait plus faire. Celui qui avait suivi des cours pour se défendre. Celui qui ne craignait plus personne. Enfin, qui ne le devrait plus. Je me retrouvais à présent dans mon appartement en face de mes amies, Denki, Eijiro, Ochaco et Hitoshi devaient être venu me rendre visite. J'étais maintenant en sécurité et je ne pus pas m'empêcher de soupirer de soulagement. Mais, étrangement, je les vis avancer, le regard accusateur et les poings serrés. Je ne me souvenais pourtant rien leur avoir fait.

-Qu'est-ce que tu fous encore là, putain ? Rugit Eijiro.

Ses yeux rouges teintés d'une profonde haine, me pétrifièrent sur place.

-On te l'a déjà dit. Barre-toi, MONSTRE ! Cria Denki en s'éloignant de moi.

Leurs paroles me figèrent, je ne pouvais plus bouger.

-Qu'est-ce que tu ne comprends pas ? Enchaîna Hitoshi. T'es dégoûtant, on ne veut plus rien à faire avec toi. Franchement, regarde toi.

Je ne trouvai rien à dire. Il croyait vraiment que je ne le savais pas ? Je me retournai désespérément vers ma meilleure amie de toujours. Elle, elle n'allait pas les laisser me dire ça. Elle allait me défendre comme elle l'avait toujours fait.

-JE NE TE SUPPORTE PAS ! Me cria-t-elle. Tu es anormal. Égoïste. Shoto ne te méritait pas. On ne te mérite pas.

Je me pris le premier coup de ma meilleure amie. Le second dans les cotes, ce fut Eijiro. Denki les enchaîna sur mon torse. Hitoshi, quant à lui, s'acharna à coup de pied sur mon visage. J'étais à terre, à nouveau. Rien n'avait changé, absolument rien. J'étais un monstre dégoûtant, bizarre, anormal. Je le méritais. Mais alors que le sang coulait, recouvrant ma peau bleutée depuis longtemps, deux yeux carmin sur ma faible carrure, réveillèrent un espoir. Katsuki ! Je ne croyais pas avoir rêvé, il était tout près, dans l'entrée. Je l'appelai pour qu'il approche. Je criai. Je m'arrachai les cordes vocales sur les trois syllabes de son prénom. J'avais besoin de lui. Il fallait que ça stoppe. Je voulais que ça stoppe.

Soudainement, je ne sentis plus rien. La vision troublée par des larmes tranchantes, je vis sa silhouette devant moi. Katsuki m'avait sauvé, les torrents salés sur mes joues redoublèrent d'intensité. Tout allait bien à présent. J'étais sauf. Les dures articulations d'un poing, cognèrent violemment ma joue humide. Je hoquetais. Je crachais du sang. Qu'était-il arrivé ? Je rencontrai deux orbes sanglantes à quelques centimètres de mon visage. Katsuki ?

Entrelacs de sentimentsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant