Entrelacs de sentiments

Chapitre XXIX : Surprise printanière

Brusquement, deux puissants bras m'enfoncèrent dans une chaude poitrine épongeant mon torrent de larmes.  Ses chaudes mains se fourrèrent dans mes boucles les séparant avec tendresse, débutant un rythme réconfortant. Katsuki avait tiré mon glaçon de corps pour enlacer mon torse et déposer ma joue au creux de son cou. Mais mes sanglots ne cessaient pas, toutes les syllabes de ma déclaration tournant encore et encore dans mon esprit. Alors que dans mon dos, ses doigts traçant une dentelle, massant doucement mes muscles crispés, n'y changeaient rien. Malgré tous ces si doux gestes, cette attention, le lien autour de mon cœur ne se desserrait pas. Mes yeux, à présent, clos, tentant désespérément de plonger dans un sommeil profond laissèrent échapper de nouvelles perles salées, encore et encore. Le soudain mutisme de Katsuki me poignarda, obtenir une simple réponse, un mot, un son, était-ce trop demandé ? Je voulais entendre sa voix grave, pour me taillader un peu plus, pour m'apaiser, peu m'importait.

-Katchan.

Je ne reconnus pas l'horrible craquement qui sortit de ma gorge terriblement asséchée, mais le mouvement qui s'en suivit contre ma joue m'obligea à prendre une douloureuse inspiration. Sans les voir, je savais les magnifiques yeux carmins braqués sur moi.

-Deku, je... putain fait chier ! Sa main quitta ma chevelure pour être déposée affectueusement sur mon visage recouvrant larmes et taches de rousseur. J'ai- je te promets, je ne voulais pas... Il resserra la pression de ses doigts dans mon dos, m'empêchant de m'éloigner ne serait ce que d'un centimètre. Je t'aime de tout mon cœur et putain, tu me rends fou. Je ne veux pas quelqu'un d'autre bordel ! On va... je vais essayer OK ?

-OK, murmurai-je, ne sachant pas s'il avait pu m'entendre.

À cet instant, mon corps pesa bien plus lourd à nouveau conscient des longues heures de veille de la nuit précédente. Mes yeux battirent une dernière fois des paupières, alors que je sombrais sous les tendres caresses de Katsuki dans un sommeil sans rêve.

———

Lorsqu'une douce pression se posa sur ma joue, mes cils papillonnèrent. Je ne voulais pas quitter la chaleur des couvertures me recouvrant, ni même me confronter aux rayons trop puissants du soleil matinal. Cependant, la voix suave de mon petit ami susurra tout près de mon oreille : « Lève-toi, j'ai une surprise. » Aussitôt, je croisai son regard carmin, stupéfait par son si tendre réveil. Depuis plusieurs mois, dans mon appartement, il m'extirpait du lit par des moyens toujours plus affreux : des chatouilles soudaines, un cri depuis le salon ou encore l'arrachée brusque des draps. Aujourd'hui n'était vraiment pas habituel. Katsuki n'attendit pas ma réponse, embrassa mon front et ses pas retentirent dans l'escalier.

Au bout de quelques minutes, je réussis à rassembler la motivation nécessaire pour sortir les pieds du lit et les poser sur le sombre parquet. L'esprit toujours recouvert d'une brume épaisse, je me dirigeai vers les voix tonitruantes des Bakugo dans la cuisine. La mère et le fils étaient près des plaques de cuisson s'échangeant d'habituelles remarques cinglantes alors que Masaru les regardait dépassé. Mon arrivée, moins discrète qu'à mon intention, fit aussitôt taire les deux blonds. C'est à cet instant, sous les regards écarquillés et insinuateurs des parents de mon petit ami, que je remarquai ma très légère tenue. Sans y faire attention, je venais de me traîner hors du lit seulement vêtu d'un sous-vêtement All Might dissimulé par un trop grand t-shirt découvrant le bas de mes cuisses. Le tissu noir opaque recouvrait heureusement, efficacement le haut de mon corps. Pourtant, le rictus qui se dessina sur les lèvres de Mitsuki, ainsi que son regard sournois m'avertissent de sa prochaine remarque.

-J'ai déjà vu ce t-shirt quelque part. Gamin tu peux m'expliquer ?

Je vis le blond se tendre, ne lâchant pas le motif géométrique de crâne au milieu de ma poitrine. Mais alors que je sentais déjà un lourd sentiment comprimé ma cage thoracique, répandant une appréhension contagieuse dans mes veines, Katsuki vint se placer à mes côtés. Il saisit brusquement ma main, posa soudainement l'autre sur ma joue, toucha rapidement mes lèvres des siennes et lança un regard meurtrier à sa famille. Je ne pus que presser un peu plus ma paume contre celle du blond, espérant lui montrer mon soutien et ma reconnaissance alors même que mon visage était couvert de rouge.