Chapitre XVIII: Enfin...

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Je ne tardai pas à retrouver Katsuki pour déjeuner à ses côtés le lendemain. Je ne m'étais même plus étonné de sa réponse lorsque je lui avais demandé s'il avait deux heures pour manger. Évidemment pas. Mais il était resté avec moi pendant tout le temps de mon repas. Nous avions alors longuement parlé de tout et de rien en dégustant nos délicieuses crêpes. Nous continuâmes de manger ensemble durant tout les reste de la semaine. J'appréciais beaucoup plus qu'avant mes pauses repas et peut-être que mes camarades s'en étaient rendus compte alors que je continuais à décliner leurs invitations, moi qui détestais rester seul. Pourtant, ils ne disaient jamais rien en me voyant partir avec un grand blond aux cheveux hérissés de tous les côtés. Le vendredi, je le pris même à sourire alors que je m'empêtrais dans la mauvaise manche de mon manteau. Je repensais à ce moment lorsque je l'avais empêché de frapper un serveur quand son plat lui avait été servi froid. Tandis que je riais seul au milieu de mon entrée, laissant l'arrosoir en suspens, ma porte que je n'avais pas pris la peine de verrouiller, s'ouvrit. Je n'eus pas le temps de paniquer que la voix aiguë et survoltée d'Ochaco retentit derrière moi.

-Toi ! Ça fait une éternité qu'on ne s'est pas vu, je n'ai aucune nouvelle. J'ai besoin d'explication ! Je m'apprêtais à parler. J'ai été obligé d'appeler Hitoshi pour qu'il me parle de toi parce que tu ne répondais à aucun de mes messages, tu imagines ! Alors je me disais que j'allais te laisser un peu de temps, que tu ne voulais pas me voir. Mais, je t'ai entendu rigoler avec un homme il y a deux jours, PENDANT TOUTE LA JOURNÉE.

Maintenant, que je m'étais réconcilié avec Katsuki, elle n'avait plus aucune raison de le tuer. Ne voulant pas rester dans l'entrée pour raconter ces très longues semaines, nous nous installâmes à mon bar et je commençai mon récit. Elle ne m'interrompit pas devant son verre de jus de pomme, elle ne faisait que jurer ou souffler de temps à autre. Quant à moi, je ne la regardais pas vraiment, je ne savais pas comment elle allait réagir. Peut-être m'en voudrait-elle de ne pas lui en avoir parlé plus tôt.

-Et bien, il s'en est passé des choses. Souffla-t-elle finalement. Ce Katsuki si jamais je le croise...

-Ne lui fait rien. Nous nous sommes réconciliés, tu n'as pas à t'inquiéter. Et même s'il peut parfois se montrer blessant ou rude, je sais que ce n'est qu'en façade.

-Si tu le dis, si tu le dis. Elle porta une nouvelle fois son verre de jus de fruit à ses lèvres. J'ai l'impression que vous êtes plus que des amis, pas vrai ?

-Quoi ?! Je manquai de recracher ma propre gorgée. Mais qu'est-ce que tu racontes ? Pas du tout.

Cependant, contre mon gré, mon cerveau repassa tous les moments que j'avais passé avec le blond. Je sentis mes joues rougir lorsque la sensation de ses bras réconfortant autour de mon torse s'invita dans mon esprit. Dans ces moments-là, quand nous discutions, quand nous rigolions, quand il m'étreignait, je me sentais parfaitement bien. J'oubliais mes cauchemars, Shoto, mes cicatrices, mes doutes.

-Tu en es sûr ? Izuku-kun, quand tu me parles de lui, tu devrais voir ton visage. Il rayonne.

-Je... Je crois, je plongeai ma tête dans mes bras sentant une nouvelle fois mon visage se couvrir de rouge, enfin, c'est peut-être vrai. Ajoutai-je bien plus bas. Mais il y a Eijiro et j'ai promis de l'aider, je ne peux rien faire.

-Je ne sais pas vraiment ce que tu devrais faire, ce Katsuki ne m'a pas vraiment l'air de quelqu'un de stable. Je m'apprêtais à protester avant qu'elle ne continue m'intimant de la laisser finir. Je ne dis pas qu'il est méchant, mais qu'il ne sait pas vraiment se contrôler, tu me l'as dit toi-même, il t'a déjà frappé. Alors même s'il s'est excusé, j'ai peur qu'il recommence. Et puis, il y a Eijiro.

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