Chapitre XXIV: Katsuki

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Une minute passa,

Ou deux,

Ou trois,

Je ne savais pas.

Nos lèvres se retrouvaient encore et encore comme si elles ne voulaient plus se quitter, comme si elles ne le pouvaient plus. Accroché fermement à son cou, plongeant mes mains dans sa chevelure blonde, je me sentais vivant. Alors que nous représentions à regret notre respiration, je croisai un regard carmin flamboyant de malice et d'envie. Ses traits illuminés par un magnifique -presque- sourire, il me défiait. Peut-être voulait-il qu'une fois encore nos lèvres se rejoignent, pourtant lorsque je m'avançai, lui recula. Deux pas nous séparèrent à présent et la froideur mordante de ce milieu de journée dévora de nouveau la peau tachetée de mon visage. La bise souleva mon épais manteau attaquant mon corps qui ne souhaitait plus qu'être enlacé par deux bras puissants. Mais Katsuki ne bougea pas, il regardait avec un amusement certain la difficulté avec laquelle je tentais de sceller la fermeture éclair de mon vêtement.

-Izuku.

Je relevai aussitôt la tête, surpris d'entendre mon prénom dans la bouche de Katchan. Lui ne me lâchait pas du regard en se baissant au ralenti. Sa jambe droite contre le bitume verglacé de la rue et l'autre plié en hauteur. J'avais peu de comprendre ce qu'il avait en tête et le rictus bref que je crus apercevoir m'intriguai un peu plus. Ses mouvements m'apparurent sous mes yeux au ralenti sans que je ne sache s'il le faisait exprès. Sa main disparue lentement derrière son dos pendant ce qui sembla être une éternité. Puis tout aussi doucement, je vis apparaître du papier plastique d'une jolie teinte nacré, des centaines de pétales, nuance interminable de rouge. Un énorme bouquet de fleurs surgit sous mes yeux émerveillés. Alternant, sous le choc, mon regard entre les fleurs et le visage de l'homme un genou à terre devant moi, je ne pus pas réagit lorsqu'il me le tendit. Encore moins lorsque j'entendis ces mots :

-Izuku Midoriya veux-tu m'épouser ?

Abasourdi, penaud, heureux, ravi, inquiet, terrifié, je ne savais plus quoi penser. C'était pour le moins inattendu et complètement fou. Aussi insensé qu'étonnant. Que faire ? Je devais répondre, je le savais, mais quoi ? Mon cœur me hurlait d'accepter sans même une seconde de réflexion. Pourtant, je ne pouvais pas le faire passer d'ami à fiancé aussi soudainement... Que faire ? Nous ne nous connaissions que depuis quelques mois.

Je n'avais pas vu Katsuki se relever ou senti sa main sur mon épaule. Trop plongé dans mes réflexions et mes inquiétudes grandissantes, je n'entendis pas les mots qu'il m'adressa la première fois. Ni la deuxième fois et enfin :

-Deku putain ! Il me secoua violemment pour me faire reprendre mes esprits. C'était une blague bordel !

Je sortis petit à petit de touts mes questionnements et ne compris que très tard la signification de ces mots. Je n'avais donc pas à donner de réponse ou encore à organiser un petit mariage pour les amis et la famille. Je n'allais pas devoir passer des heures dans différents costumes magnifiques et marcher entre des bancs remplies de monde au son d'une douce mélodie. Nous n'allions pas nous marier.
Une fois la longue surprise passée, un étrange sentiment tordit mon cœur. Mais je n'y fis pas vraiment attention, renfrognant mon visage. Tout en dégageant mon épaule de la poigne de Katsuki, je lui lançai irrité :

-Tu es énervant ! Ça va pas de faire une blague comme ça ? C'est absolument pas drôle !

Avant que je ne puisse lui faire d'autre reproche, il se mit à ricaner sûrement fière de sa bêtise et de ma réaction. Il était hors de question que je me laisse faire.

-Mais, ce fut au tour de Katsuki d'être surpris par mon audace. Moi aussi je veux bien t'aimer, toi et seulement toi, de tout mon cœur, jusqu'au bout de ma vie.

-Qu'est-ce que tu racontes, Deku ? Bougonna-t-il le rouge lui montant aux joues.

-C'est ce que tu viens de me dire avec ces fleurs idiot. Lui dis-je en désignant l'énorme bouquet qu'il tenait toujours.

Ce magnifique assortiment de camélias rouge signifiant un amour éternel, d'amarantes écarlate promettant la fidélité et de tulipes vermeille exprimant une passion ardente, le tout agrémenté de gypsophile ainsi que quelques feuilles de fougère, n'avait pas pu être confectionné au hasard. Lorsque je le vis gêné me le tendre, je compris qu'il savait, lui aussi ce que figuraient toutes ces fleurs. Je l'acceptai donc avec plaisir, le visage fleuri d'autant de rouge que le bouquet.

Je n'osai plus rien dire. Comment reprendre une conversation après un tel échange ? Lui non plus ne dit rien, me détaillant longuement du regard. J'aurai sûrement dû en être gêné. Je l'aurais été, avant. Pourtant, à présent, je ne pouvais qu'en être heureux. Je ne remarquai qu'à cet instant, le petit cristal glacé qui se déposa doucement sur l'épaule de Katsuki. Les toits déjà gelés se recouvraient petit à petit de ces amas immaculés, tout comme l'asphalte sombre de la rue. Bientôt, la toile du paysage retrouverait sa blancheur. Le nez levé pour observer ce magnifique spectacle glacé, je sentis deux grandes mains chaleureuses attraper délicatement mes doigts frigorifiés. Je m'empressai de regarder le magnifique homme debout devant moi, l'homme que j'aimais.

-Est-ce que tu veux bien sortir avec moi ?

Je ne pus m'empêcher de glousser, faisant bruyamment retentir ma voix dans la rue déserte.

-Après m'avoir demandé en mariage ? Est-ce que c'est aussi une blague ?

Je le vis se renfrogner et cela ne fit qu'accentuer mon rire. Il savait que je prenais ma revanche et sûrement avait-il été piqué dans son égo.

-Putain, tu fais chier Deku ! S'exclama-t-il en fondant soudainement sur mes lèvres.

Sa bouche possédait toujours cette même saveur addictive, sans laquelle je ne voulais plus vivre. Ses mouvements désormais plus affirmés, plus possessifs, plus passionné faisaient fondre mon cœur et j'en étais certain auraient pu éclipser l'hiver de ce monde. La texture de sa paume rêche de travail contre la mienne tachée d'encre, suffirait à me faire tourner la tête. Quant à ses lèvres s'animant sur les miennes, je ne pouvais déjà plus m'en passer.

Jamais je n'avais passé un aussi joyeux réveillon de Noël.

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Hey, hey, hey

Tout d'abord je suis vraiment désolé pour ce chapitre bien plus court que les autres, il marque un peu la fin d'un arc et je le vois comme un épilogue (Ce qu'il n'est pas j'ai encore plein d'idées).

J'ai aussi hésité à stopper un premier tome à partir de là et en écrire un deuxième, mais comme la suite sera directe sans aucune ellipse de temps, je trouvais cela plus logique de le faire sous forme d'arc. Le nombre de chapitre ne recommencera pas non plus de 0 parce que... bon là j'ai aucune explication c'est pas logique du tout mais c'est comme ça, je préfère que ce soit un tout.

Donc, le second arc et sûrement le dernier, commencera après deux semaines d'examens pour moi et d'attente pour vous. Je serai curieuse de voir vos théories sur ce qu'il pourrait arriver à l'avenir.

Bref, c'est la première fois que je ne vais pas publié de chapitre deux semaines de suite, c'est très étrange. Évidemment on devrait approcher de la fin (si je ne décide pas au dernier moment de tout rallonger), ce qui me fait un petit pincement au cœur et me permettrait en même de temps de commencer toutes les idées que j'ai en tête, croyez moi il y'en a un paquet.

Voilà, voilà, je vous dis à dans deux semaines, portez vous bien et comme toujours n'hésitez pas à voter et commenter 😘

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