Chapitre I: Une triste journée

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-...

Mes paupières se soulevèrent difficilement. Aussitôt, ma tête me pesa comme si elle abritait un poids de plusieurs kilos. Tout d'abord je fus ébloui, mes yeux ne réussissaient à distinguer qu'une vague silhouette lumineuse. Puis les traits fins d'un visage se dessinèrent quelques centimètres au dessus de ma tête. Une nouvelle fois j'entendis l'ange devant moi prononcer une phrase incompréhensible. Mais saisir le sens de ces paroles n'avait pas d'importance, je ne voulais que faire disparaitre la brume de mon regard pour enfin pouvoir le distinguer correctement. Il me semblait apercevoir deux grands yeux d'une teinte rouge carmin et une fine bouche rosée. Aussi, ses cheveux crème regroupés en pique et baignés de lumière, l'encerclait d'une aura dorée. Est ce que j'étais mort ? Cet ange devait surement m'emmener avec lui au paradis...

-PUTAIN JE TE CAUSE L'IMBECILE !!!

Ces quatre mots suffirent à me faire immédiatement reprendre mes esprits. Toujours quelque peu sonné, je balayais la petite rue d'un regard perdu. La plupart des passants s'étaient arrêtés autour de nous intrigués. Je ne pouvais pas imaginer pire situation. Je sentais déjà mes joues couvertes de tache de rousseur chauffés et mon corps se figer. Je dus rassembler tout le courage me restant pour de nouveau oser lever les yeux et croiser ceux de l'ange grognon. Il fronçait les sourcils a tel point que ses traits crispés de rage me forcèrent avant même de rencontrer ses magnifiques pupilles sanglantes, à tourner la tête. C'est alors qu'en détaillant mon environnement, je compris soudainement sa colère. J'étais étendu sur le sol carrelé devant ma boutique de comics préférée, complètement sonné après lui être rentré dedans. Je me souvenais en être sortit puis avec ma maladresse légendaire avoir trébuché. Dans une panique totale, je m'étais accroché à la première chose me venant sous la main. Et bien évidemment il avait fallu que cette chose soit le plus beau garçon que j'ai jamais croisé.

- LACHE-MOI, MERDE !

En poussant un cri de surprise, je desserrai mon emprise sur le t-shirt du blond au dessus de moi. Malgré la douleur retentissant toujours dans mon crâne et mes membres endoloris dans la chute, je me relevai tant bien que mal. Je massai douloureusement ma tête, décoiffant mes boucles vertes en bafouillant des excuses.

-Je- je suis désolé... commençais-je en frottant mes vêtement pour ne pas croiser son regard noir.

-TA GUEULE, lâcha-t-il furieusement, t'as dégueulassé toutes mes fringues.

Je tentai un furtif coup d'œil sur son pantalon. Il avait raison les dernières semaines pluvieuses avaient enduit le trottoir d'une pellicule d'eau boueuse et tous ses vêtements en étaient recouvert. Je n'osai même pas regarder les miens. Alors qu'il essuyait comme il le pouvait son bas, je restais complètement statufié, ne sachant pas quoi faire. Mes mains se réunissant pour tordre mes doigts de stresse et mon regard cherchait désespérément quelque chose a accroché autre que lui.

-Vous avez rien à faire d'autre de votre vie ? CREVEZ ! Cria-t-il soudain en remarquant notre public.

Aussitôt, la dame qui venait gentiment de me proposer sont aide disparut, en même temps que les jeunes enfants pouffant de l'autre coté de la route. Je m'apprêtais timidement à demander au colérique garçon ce que je pouvais faire pour me rattraper lorsque un bruyant morceau de musique, surement du métal, retentit tout près de moi. Je sursautais en osant, enfin, lever les yeux vers le blond. Je le vis alors tirer de sa poche arrière, son téléphone et l'apporter à son oreille sans me porter aucun intérêt.

-Y'a quoi tête d'ortie ? demanda-t-il d'une voix bien moins violente.

Je ne pouvais pas entendre la personne au bout du fil alors je restais à coté du blond, me balançant d'un pied à l'autre en attendant la fin de son appel.

Entrelacs de sentimentsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant