Chapitre quarante-cinq

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Je cours encore et encore depuis une trentaine de minutes quand mes pieds rencontrent le sable de la plage de Los Angeles. Froid et brûlant à la fois, cela ne m'arrête pas et je cours encore jusqu'à atteindre l'Océan. La sensation de l'eau si froide sous mon corps transpirant me submerge mais je me jette dedans.

Je tente depuis plus de cinq minutes de reprendre ma respiration, passe une main dans mes cheveux afin de les mettre en arrière et pose une main sur mon coeur. Il bat à une vitesse folle.

L'adrénaline, la vitesse et le stress ne sont pas les seuls facteurs l'expliquant. La peur est sans aucun doute le premier.

Comment ai-je pu être si bête ? Si naïve ?

Dès que la main de Joshua s'est posée sur mon corps, je savais ce qui allait suivre. Pourquoi l'ai-je laissé m'approcher si près ? J'aurais dû l'arrêter. Je n'aurais pas eu à m'enfuir. Je lui aurais raconté ce qui est arrivé du début jusqu'à la fin, il aurait compris. Et si il n'avait pas compris ? Si il m'avait laissé dans mon appartement, à moitié nue et ne comprenant pas ce que je venais de lui raconter.

Voilà pourquoi j'ai préféré me taire, nier et repousser la vérité. C'est ce que je fais depuis le début.

Je remonte le long de l'Océan, les yeux dans le vague et les pieds dans l'eau.

De l'angoisse, de la haine, de l'incompréhension. Tout pleins de sentiments qui me submergent et me laissent sans réponse.

Je pourrais décider de faire quoi que ce soit mais j'ai trouvé ce dont j'ai besoin tout de suite.

Je m'assieds à nouveau sur le sol et allume mon téléphone. J'ouvre Twitter, application dont je ne me sers jamais, et lance le compte d'Harry.

La première vidéo tout en haut de son fil d'actualité est celle que je cherchais. Je ne l'ai pas re-visionnée depuis notre soirée du Nouvel An à Miami.

J'incline l'écran et l'écoute.

Une dizaine de fois avant de ressentir, enfin, un sentiment tout autre que la haine.

Lorsque mon téléphone m'annonce que la batterie est vide, je comprends qu'il n'y a plus de retour en arrière possible. Mes amis et Joshua doivent déjà être à ma recherche.

Je me lève, prends mon courage à deux mains et suis la lumière qui me mène à un bar proche de l'eau. Le ciel est noir mais lorsque je pousse la porte, l'ambiance est à son paroxysme.

La musique est forte et la piste de danse, remplie. Je me fraye un chemin jusqu'aux toilettes où je me rince le visage. Je relève la tête et prends quelques secondes pour observer mon reflet dans le miroir. Je suis affreuse.

Mes cheveux dégoulinent sur mes épaules, mon mascara a coulé sur mes joues, mes cernes se sont creusées et pire encore, des larmes émanent dans le creux de mes yeux.

Une jeune femme sort des toilettes à ce moment-là et, voyant mon état, me demande poliment :

- "Avez-vous besoin de quoi que ce soit ?"

Je me sens sourire faiblement face à la générosité et la gentillesse des gens.

Je secoue la tête et m'empresse de sortir. La musique est bien moins forte et il s'agit d'un slow que dansent toutes les personnes autour de moi, la sensation de vomir me submerge. Je sors non sans bousculer certains couples au passage et m'arrête quelques mètres plus loin pour reprendre mon souffle.

Je ne vais pas mentir, l'envie de retourner à l'appartement me frappe. Je n'ai pas d'argent, pas d'endroit où dormir et pas d'amis chez qui je souhaite m'abriter. Je ne peux pas demander cela à Lia, Juliet, Thomas ou Jay. C'est hors de question.

Amour De Vacances Ou Histoire D'amour ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant