CHAPITRE 38 :
18 SEPTEMBRE 2020
ROMY
Le départ avec Mathieu était prévu ce jour là. Étant donné que c'était dans le cadre professionnel, nous avions du y aller sur un jour de semaine et avec lui ça n'avait pas été simple à caler. Monsieur était overbooké. Nous devions partir tôt, histoire d'avoir le temps de faire l'aller-retour dans la journée, mais il avait décidé de se faire désirer, il avait x et x choses à faire avant de partir, et je devais avouer que j'étais déjà soulée. Ça commençait bien. J'étais chez moi à tourner en rond en l'attendant, jusqu'à ce que je décide une énième fois de l'appeler et il avait fini par décrocher.
« -Allo?
-Mathieu putain tu fout quoi là?! Il est presque quinze heure!
-C'est bon je finissais un truc avec Flav, je vais arriver je repasse chez moi là. Répondait-il calmement
-Oh mais bouge toi!
-C'est bon j'arrive là!! »
Puis il m'avait raccroché au nez, mais quelle galère putain. Je me tapais déjà le trajet juste pour lui, et il trouvait quand même le moyen de me casser la tête, il n'en avait rien à foutre et ça m'exaspérait. Il avait fini par arriver au moins quarante minutes plus tard chez moi, et le temps d'aller à l'aéroport, et de choper un avion, nous n'avions pas décollé avant dix sept heure. Je n'avais pas pu m'empêcher de gueuler encore une fois en remarquant l'heure qu'il était.
« -T'as vu l'heure sérieux?
-Eh c'est bon j'suis là maintenant! Tu vas pas me casser la tête toute la journée! S'emportait-il
-On devait partir ce matin j'te signal! Là on fera jamais l'aller retour aujourd'hui!
-Eh beh c'est pas grave, on dormira là bas! Tu travailles pas demain qu'est-ce que t'en as à foutre?!
-Ça t'arranges bien. Marmonnais-je dans ma barbe »
Il me lançait un regard noir, mais il restait silencieux, et c'était de cette façon que s'étaient déroulées les deux heures de trajet. Nous étions arrivés à l'aéroport de Porto-Vecchio deux heures plus tard, sur les coups de dix neuf heure, moi toujours énervée. À cause de lui on se retrouvait comme des cons au milieu de cet aéroport, bien sûr il était trop tard pour aller voir son fichu terrain, la nuit n'allait pas tarder à tomber, nous étions juste là pour rien quoi.
« -Et maintenant on fait quoi? Questionnais-je sèchement
-Bah on va chercher un hôtel.
-Bah oui bien sûr. »
Un taxi nous avait donc emmené jusqu'à l'hôtel le plus proche, et je l'avais clairement attendu dans le hall pendant qu'il prenait les chambres, je n'allais pas y mettre de la bonne volonté non plus. Il revenait quelques minutes plus tard, et nous prenions l'ascenseur pour nous rendre à notre étage. Après avoir traversé un long couloir, il s'arrêtait devant une porte qu'il ouvrait avec la carte qu'il tenait dans sa main, mais un détail m'échappait.
« -Et ma chambre elle est où?
-Quel ta chambre? Arrête là, rentre. »
Je commençais sérieusement à bouillir intérieurement, mais je n'avais pas la force de me battre, alors j'étais entrée sans faire d'histoire. Je posais mon sac sur le lit, pardon, sur l'unique lit de la chambre, quelle surprise. Je commençais à croire qu'il avait tout manigancé, et ça n'aidait pas à me calmer.
« -Tu vas faire la gueule toute la soirée? Me demandait-il en s'asseyant à mes cotés
-T'avais prévu autre chose de toute façon?!
-Bah on va manger? J'ai faim.
-Contente pour toi. »
Je lui lançais un mauvais regard avant de finalement accepté même si honnêtement je n'étais pas affamée. Nous descendions au restaurant de l'hôtel, et une fois installés à notre table, nous attendions nos plats. Si l'appétit n'était pas au rendez-vous, l'ambiance non plus.
